dimanche 25 septembre 2011

Une des sources de ma motivation

Autant mettre cartes sur table dès maintenant. J'ai deux magnifiques enfants en santé. J'ai de la chance. Et l'un d'eux, mon garçon, a une déficience intellectuelle. Une DI comme on dit. Pour faire référence au titre de ce blogue, mettons que j'ai dû ajuster mes voiles depuis sa naissance. Et contrairement à ce que vous pourriez croire, cette facette de ma vie a une influence positive sur mon entraînement.

En fait, je suis pleinement consciente du choix que je fais de consacrer X heures par semaine pour m'entraîner. Je ne me dis pas : Je suis obligée de m'entraîner. Non. Je sais que je le fais pour moi, pour équilibrer ma vie. Je veux que mon fils soit heureux, mais je veux aussi que nous soyons heureux, ma fille, mon conjoint et moi. Donc, quand je pars en vélo, avec un pointe de culpabilité, j'essaie de l'évacuer au plus vite. Le fait que je me sente coupable ne lui donne rien de plus, ni à ma fille. Je me dis: Concentre-toi sur ce que tu fais et fais-le du mieux que tu peux. Profite pleinement du temps que tu as pour t'entraîner.

Mon fils fréquente une école spécialisée. Donc, tous les jours sur semaine, je rencontre des enfants qui ont tout pour se plaindre, pour être malheureux. Et ils sourient, font leur petit bonhomme de chemin. Ils ont parfois des handicaps physiques. Quand c'est difficile ou quand ça ne me tente carrément pas, je pense à ces enfants qui n'ont pas ma chance d'avoir deux jambes solides, d'être suffisamment habile pour conduire un vélo à deux roues, à ma chance d'être capable de faire preuve d'intelligence et de stratégie. Coup de fouet assuré. Quand ma bandelette me désesperait cet été et que je commençais à me plaindre, je pensais aussi à eux. Je me disais : Arrête de chialer. Tu n'es pas à l'article de la mort. Tu peux marcher. Tu peux nager. Tu n'as pas le droit de te plaindre d'une blessure qui te permet tout de même de vivre ta vie normalement.

Je ne sais pas si vous avez déjà vu ce vidéo. Je crois qu'il a pas mal circulé. Pour moi, il a beaucoup de sens. Au-delà de la force physique et du courage de cet homme, j'y vois une allégorie du quotidien de tous ces parents qui ajustent leurs voiles, qui traînent et poussent leurs enfants, même lorsque ceux-ci sont adultes.


Je ne ferai jamais un Ironman avec mon fils mais je le traînerai et je le pousserai tant que je serai capable de le faire. Merci mon Petit loup de me donner le goût de me dépasser et de faire de mon mieux.

7 commentaires:

Phine a dit…

Ouche, voilà qui remet les choses à leur juste place. C'est très touchant de te lire. (J'ai la larme au bord de la paupière, je m'essuie discrètement le coin de l’œil, ouf, personne n'a rien vu.) Merci de nous parler de ça. Bref, je ne sais pas quoi dire... Touchée.

Isa a dit…

Y a rien à dire Phine. Merci de m'avoir lu et de m'avoir donné un feed-back.

Anonyme a dit…

Que de sagesse.., ce texte est très inspirant Isabelle. Tout simplement merci.

Claire a dit…

Ma chère Isa, je n'avais encore pris le temps de lire ce billet.... mais quel beau hasard car je viens de le lire, et ma foi, il tombe vraiment bien... C'est en plein le genre de propos que j'avais besoin de lire dans cette journée qui a mal débuté.
Ce matin, j'ai pu constater que bien des gens se plaignent à outrance et à travers leur chapeau; et non seulement ils se plaignent, mais ils déversent leur fiel sur les autres.
La vie m'a appris, comme à toi, qu'on a toujours le choix. Je suis tellement d'accord avec toi!!! La vie est si courte et si fragile pour qu'on s'attarde à vivre autrement que de cette façon. Critiquer et constamment se plaindre de ce qu'on a pas, ça nous empêche tellement de voir TOUT CE QU'ON A!!!!!!!!!!
Tellement merci pour ce magnifique billet bien inspirant!!!

Zolasoleil a dit…

Je t'ai lu et je suis touchée. Je voulais que tu le saches.

Anonyme a dit…

Merci Zolasoleil

Isa (qui a de la misère avec ses commentaires :))

Mijo a dit…

Touchant, bouleversant.
Merci.