dimanche 18 septembre 2011

Mon premier olympique: Triathlon Esprit

Veille
Je n’avais pas pris congé du boulot. J’aurais dû. Quand une course est un samedi, il y a plein de préparatifs à faire et ça m’aurait donné l’occasion de me reposer. Prochaine fois! En fin d’après-midi, je suis passé voir le physio qui traite ma bandelette rebelle parce que je voulais un taping. En me tapant, le physio m’a encouragé pour la course du lendemain  Ces encouragements m'ont  fait autant de bien, sinon plus que le taping. Il m’a recommandé 5 semaines de pause. Ça m’a tué un peu. 5 semaines: c’est vraiment long!

Durant la soirée, c'était la course: souper-préparation des cossins de course-aller chercher ma fille à la piscine. Ensuite, tite-ride de vélo sur le trainer. Et après, hop, au lit les enfants! Fais le lit de Grand-maman qui vient garder demain et hop au dodo maman aussi, t’as un triathlon demain!

Jour de la course
Lever vers 5 h 30. Café, déjeuner, préparation de la bouffe pour la journée. Tout était planifié: ce que j’allais manger et les heures approximatives. Les enfants se sont levés : évidemment, quelques dégâts à ramasser. Je voulais être partie pour 8 h. C’était beaucoup trop tôt mais Chum n’a pas rouspété, il savait que ça ne servait à rien. Embarque les choses dans l’auto, petit train-train vers Montréal. Pas beaucoup de traffic, on arrive vers 10 h. Je suis allé chercher mon sac, j’ai installé mon vélo dans la zone de transition pour avoir une place «de bout de rack». Retourne à l’auto.  Marche, marche, marche. 11 h . On mange et on se couche dans l’auto. En me retournant sur le banc, j’ai fait décoller mon taping. Je l’ai enlevé, en me disant que c’était peut-être mieux comme ça. On a quitté l’auto pour retourner sur le site vers 12 h 30, on voulait voir le départ d’un ami. On s’est installé à l’ombre parce que le soleil commençait à me taper sur la tête. On a regardé le spectacle des nageurs dans le Bassin Olympique. Et la ronde du pipi a commencé. Pipi-repipi-rerepipi… jusqu'à ce que mort s'en suive...
14 h : Séance de boudinage dans le wet suit et r-v au départ pour la mini-réunion. Quand on a pu embarquer dans l’eau pour le réchauffement, j’ai fait une petite attaque de panique. Respire, respire, mets de l’eau dans ton wet. Quelques brasses et la sensation d’oppression m’a quitté. Fiou! J’ai pu nagé 25 m et je devais retourner sur le bord. En attendant le départ, j’ai vu Jennifer Heil, la skieuse de bosses. Elle se préparait à nager en équipe.
Natation
Départ lancé. Je ne me suis pas assez mise sur la ligne de front, j’ai perdu du temps à dépasser. C'est une erreur de ma part, je suis capable de nager assez vite pour tirer mon épingle du jeu. J’ai reçu un coup dans le visage, j’en ai perdu mes lunettes. Ensuite, quand j’ai fini par voir le câble au fond, des nageuses venaient vers moi, elles me poussaient. Je me suis même choqué et j’ai dit des gros mots. Le gars en kayak devait se demander ce que je faisais là.  L’une d’elles m’a attrapé le mollet, j’ai fait du kick pour lui faire de la broue (réflexe bébé mais coudonc) et j’ai fini par nager seule. Vers 750 m, je les avais enfin semé, ces sangsues, elles ne me suivaient plus. Je me sentais bien dans l’eau : 1500 m, y rien là! Temps : 25 58

Vélo
La séance de déboudinage a été difficile. J’ai eu de la misère à enlever mon wet. J’ai ramassé tous mes graments et hop en vélo. C’est vrai que ça roule bien le Circuit Gilles-Villeneuve. Je me sentais privilégiée de pouvoir faire ça, d’être en santé. Il y avait une section du parcours où le vent nous poussait dans le dos et ensuite, ben on rushait contre le vent. En tout cas, moi je rushais. Oh que je me trouvais poche avec ces gars et filles qui me dépassaient avec leur super-beau-bike-de-tri! Ok, ok, surtout des gars. Mais quand même, des filles aussi. Vers le 3ième tour, je me suis mis à avoir mal aux ischions. Je n’ai jamais mal à cet endroit normalement. Bizarre. Je changeais un peu de position mais ça ne s’améliorait pas ben ben. Ensuite, j’ai ressenti des douleurs à l’aine, surtout la droite. Ben coudonc. Je me répétais sans arrêt : C’est ton dernier tri de la saison, donne tout ce que t’as pour être fière de toi... mais garde toi des jambes pour la CAP...:) Au 8ième tour, question existentielle : Est-ce que le prochain tour est mon dernier ou s'il m’en reste deux ? Chum m’a dit un tour. Ok, lâche pas ma chouette, tu sors au prochain et tu vas courir. Enfin. J’avais hâte de finir. 1h 21 min 57 s. Le vélo est LA discipline que je dois améliorer.
Course
Enfin! Un ami était dans la zone de transition quand je suis passée. Il m’a encouragé et je suis partie. Les sensations étaient bonnes. Je ne voulais pas partir trop vite. 
Km1 4 55 J’ai commencé à me chercher des cibles «olympiques» à dépasser, ça fait passer le temps. Y en avait pas beaucoup.
Km2 5 04. Ok. Je roulais à un rythme confortable. Trop confortable ? Définitivement. Mais j’avais tellement peur que la bandelette se mette à faire mal en début de course.
Km3 5 04. Tiens! Une femme de ma catégorie à dépasser! Les organisateurs de triathlon devraient TOUJOURS inscrire l’âge des participants sur les mollets. C’est tellement motivant. Ah mais ça veut dire que c’est une fille qui m’a dépassé en vélo. Grrrr…...! Ciao bella! Je suis passé à côté d’elle sans aucun remords.
Km4  4 50
Km5-6  5 30 Heu…. petit relâchement ici! Pourtant, je passais près des spectateurs. Pas grave. Continue. L’adrénaline ou je-ne-sais quelle hormone de bonheur montait car je ne sentais pas de tensions dans ma bandelette. Mais mon pied droit était un peu engourdi. Pas grave, pas grave, t’es en congé 1 mois et tu pourras te faire pédicurer autant que tu veux!
Km7 5 04 Retour à la normale. Avec trois kilos à courir, tu peux commencer à être un peu plus exigeante avec ta bandelette, ma belle.
Km8  4 47 Excellent! J’ai aperçu à ce moment une autre coureuse de ma catégorie. Il fallait que j’aille la chercher. Mission accomplie. J'ai ensuite sprinté vers l’arrivée.
Km9-10 4 45 en moyenne.  50 min. 03 s. Il me restait du jus, je pense que j’aurais aimé continuer… Quand le gars m’a enlevé ma puce, j’avais une grosse marque à la cheville. Je l’avais beaucoup trop serré. Et je me suis rendu compte que la langue de ma chaussure était toute raboudinée, ce qui n’a certainement pas aidé les engourdissements.
Temps final 1 h 37 min. 58 s. 7 sur 22 dans ma catégorie.
Mes objectifs sont pas mal tous atteints :
  • J’ai complété mon premier triathlon olympique.
  • J’ai fait une belle nage. C’est mon meilleur temps au 100 m et c’était sur une distance olympique.
  • Je voulais faire un bon vélo (pour moi on s’entend). C'était peut-être un peu ambitieux. Ben, ce sera pour l’an prochain.
  •  Je voulais finir la CAP en courant, pas en boitant. J’ai fini en sprintant. Et j’ai fait un PB au 10k, sans pousser la machine. J’aurais aimé passer sous le 50 mais la victoire est d’avoir eu le dessus sur ma bandelette. Tiens-toé, tu m’as assez fait ch… cette année.
  • J’ai eu une belle course, je me suis amusée, j’ai tous mes morceaux!

5 commentaires:

Claire a dit…

Je viens de vivre ton tri comme si j'y étais!!!! Premièrement, une magnifique performance, et deuxièmement, tu es une raconteuse extraordinaire!!!!

Je crois que tu peux t'accorder ta pause, sans crainte de rien, car ça te permettra de rebondir ensuite de la plus belle façon!!! Moi aussi je trouve ça long les pauses, mais je crois que le corps en a besoin et il t'en remerciera très certainement!!!!

Lise a dit…

Ton blog arrive à point nommé (je pensais à prendre une pause du mien, peur de ne plus avoir de choses signifiantes à raconter) mais je me rends compte que nos mots, nos histoires mises bout à bout nous rendent service. Je te félicite pour ta première saison de triathlon et je vais attendre la suite de tes aventures avec enthousiasme. Bravo Isa!

Valcox a dit…

Un grand bravo pour cette belle perf ! Super sympa à lire, j'aime beaucoup le ton, lire les pensées qui t'ont traversé l'esprit (avec une bonne dose d'humour). Je suis admirative devant les tri-athlètes, c'est un sport exigeant et qui demande un sacré investissement ! Encore bravo :-)

Mijo a dit…

Oh moi qui adore que l'on me raconte des histoire, me voilà servi. Je suis tellement admirative des triathlètes. Bravo.

Isa a dit…

Merci Mijo. Surveille le blog, j'ai d'autres récits de course en réserve...