samedi 20 septembre 2014

Sois fière de toi: Triathlon de Duchesnay

Le dernier triathlon de cette saison un peu particulière. Pourquoi Duchesnay? Facile! Parce que je n'avais juste pas le goût d'aller à Montréal pour le triathlon Esprit, ce qui avait été prévu au début de la saison avec Mme Coach. Alors qu'un triathlon à 1 heure de la maison...c'était plutôt tentant. Je pars tôt le matin et je reviens en début d'après-midi. Très pratique pour une maman!

Parle-moi de d'ça: des parcours en gros format!
Source: Cat Fraser

Le Triathlon de Duchesnay fait partie de la série des triathlons Découverte de Triathlon Québec. Il y avait 400 participants, ce qui est tout de même considérable! On pouvait constater que pour plusieurs participants, c'était le premier triathlon. C'est une bonne chose de voir autant de nouveaux adeptes. Bravo aux organisateurs, la première édition passe le test!

La préparation de cette course s'est fait sous le thème d'une petite phrase d'un cycliste rencontré brièvement lors du GranFondo Centre-du-Québec. Il m'a dit: Sois fière de toi. Ce que j'ai appris par la suite, c'était que ce cycliste était Mark Breton, un conférencier et athlète paralymique.  C'était juste 4 mots. Quatre petits mots tout simples. Mais que j'avais le goût d'entendre et qui ont eu beaucoup d'effet sur moi. Ces mots m'ont trotté dans la tête toute la semaine, donnant sans le vouloir le ton à cette compétition.

Natation
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La natation se déroulait dans le Lac St-Joseph, à proximité du Centre touristique Duchesnay. Le paysage était magnifique, avec le soleil qui plombait. Je croyais qu'on allait geler mais finalement, la température était parfaite.

Pendant que les femmes se regroupaient avant le départ, je remarque un petit bout de femme. Une petite brunette qui me disait quelque chose. Je vais lui parler pour lui demander si elle fait partie des Encadreurs-experts. Elle me répond et au timbre de sa voix, je sais tout de suite que c'est la bonne samaritaine qui m'avait aidé à retrouver mon chemin lors du GranFondo Centre-du-Québec. Bin oui, je m'étais un peu perdue.. C'est mon genre....Tout ça pour dire que c'était un drôle de hasard et j'étais bien contente de la revoir. Ça m'a fait quelqu'un à encourager car c'était la seule participante que je connaissais.

Retour à la natation.

La sortie de la natation
Source: Cat Fraser
Je sors de l'eau 4ième (nous sommes seulement 25 femmes) mais ça, je ne le sais pas car je suis toute seule, Coach du mental est resté à la maison avec Petit Loup. Il y a une longue course qui nous amène à la transition, qui est petite mais bien organisée. Les indications sont claires. Je retire mon wet en vitesse et je pars avec mon vélo. J'avais bien étudié ma position dans la transition et les entrées/sorties, alors ça s'est bien passé.

Vélo
Mes chaussures traînaient et encore une fois, j'ai failli me casser la gueule avec mon vélo. Note à moi-même: faudra vraiment que j'apprenne à attacher mes chaussures avec des élastiques pour éviter qu'elles ne pendouillent. Une fois sur le vélo, je me dirige vers la boucle de 5 k que je devrai faire 8 fois. La parcours de vélo est intéressant mais pas assez large. Il y a une voie bloquée à la circulation ce qui fait que les athlètes se partagent l'autre voie (une demi-voie à l'aller, une demi-voie au retour). Il y a beaucoup de monde sur le parcours puisque ce sont des boucles. L'asphalte est d'une qualité acceptable, j'ai déjà vu pire. On doit donc faire un grand nombre de turn-around (16), des vrais virages en épingle puisque c'est TRÈS étroit. Beaucoup de cyclistes moins expérimentés se retrouvent bien malgré eux dans la garnotte sur l’accotement. L'une d'elles s'est même fait apostropher par un homme impatient qui était exaspéré de sa lenteur au turn-around. Je lui ai dit (à l'homme) de prendre son gaz égal et de se relaxer le pompon. C'est un événement participatif, on est pas aux Championnats du monde. Je l'ai trouvé pas mal cheap de passer des commentaires de la sorte à la dame en question. L'art de décourager du monde.

Le premier tour a été pénible. Il y avait un 2.5 k de faux plat avec un petit vent de face. Je capotais de ma lenteur, mes cuisses chauffaient. Puis, la descente de 2.5 k vers le prochain tour, beaucoup plus agréable mais fallait pousser quand même. Et ça s'est poursuivi 7 fois. Mais de fois en fois, ça allait mieux, je me sentais mieux. Et j'allais plus vite.

Ma grosse crainte a été de ne pas faire le bon nombre de tours. Compter jusqu'à 8, c'est pas si difficile mais pour moi, oui, ça l'est. On dirait que lorsque je compète, mon cerveau n'est plus fonctionnel pour ce genre de travail. Je perds le fil, tout simplement. Prévoyant le coup, j'avais ajouté le compteur de tours «lap» sur l'affichage de ma montre mais je ne sais pas trop pourquoi, elle s'est mise sur le mode «Virtual Partner» et j'avais pas l'temps de gosser après ça. Faque au quatrième tour, j'ai regardé mon odomètre qui indiquait 21 k. Je me suis dit qu'à 42 ou très proche, je prenais la sortie côté cour pour retourner à la transition et entamer la course à pied.

Bon plan. J'ai fait mes 8 tours.

Course à pied
Un parcours presque parfait... une piste en poussière de roches, plat, de l'ombre. C'était vraiment chouette. Mais pourquoi presque parfait ? me direz-vous. Parce que je ne sais pas la distance réelle! Je sais que ce n'était pas un 10 k. Peut-être 9.7, 9.8 ? chai pas. Ma montre m'a encore donné des boutons. Grrr...!

Ceci étant dit, les sensations ont été bien meilleures qu'à Timberman. Pourtant, je m'étais pas épargnée sur le vélo. Ça m'a quand même pris un bon 1.5 k avant de me décider à prendre un rythme de course à pied qui me permettrait de faire un temps à mon goût. J'étais plus en mode demi qu'en mode 10 k. Un homme qui m'a dépassé qui m'a sorti de ma torpeur. Je voyais pas beaucoup de femmes à dépasser. Louche. Soit qu'elles sont bien en avant ou bien en arrière.

Le cadeau : plus l'fun qu'un chandail!
Source: Car Fraser
Je pensais souvent à la phrase du jour: Sois fière de toi. Je courais et me disait: «Peu importe ce qui arrive. sois fière de toi. Tu as le courage de te mettre dans une situation inconfortable un beau samedi matin, tout comme les 25 autre femmes ici. » Pas certaine que ça me faisait courir plus vite, mais en tout cas, ça me mettait de meilleure humeur que de penser que j'étais misérable. Je ne l'étais d'ailleurs pas du tout. Il ne faisait pas chaud, j'avais pris un gel sur le vélo et je me suis obligée à en avaler un à la course. Je me sentais en forme.

A 500 m de l'arrivée, j'ai pesé sur le champignon. J'ai franchi la ligne et l'animateur mentionne alors mon nom et que c'est un podium. Quoi ? Un podium ? Moi ? Bin coudonc.

Après avoir repris mon souffle, je me rends compte que les bandelettes ne m'ont pas fait mal du tout. Je n'y ai même pas songé durant la course. Ça m'a mis ça aussi de trrrrrès bonne humeur, presque plus que la possibilité d'un podium. Ok, ok...égal, on va dire.

Cathy Tremblay qui signe des bouteilles!
Source: Triathlon Duchesnay
La remise de médailles devait se faire par Cathy Tremblay mais finalement, il y a eu quelques imbroglios avec les résultats et il n'y a pas eu de remise de médailles pour la distance olympique. Dommage, j'aurais bien aimé lui serrer la pince. Je suis un peu groupie sué-bord.

Je suis rentrée à la maison avec le sentiment du devoir accompli. C'est l'fun de se sentir fière de soi. Pas fière pour écraser les autres, juste fière de sa propre personne. De ce qu'on fait, jour après jour, sans que personne ne nous y oblige. Merci M. Breton!