mercredi 16 décembre 2015

Croisée des chemins

Dans la vie, je ne vous apprendrai rien si je vous dis que les hauts et les bas se succèdent. Je me considère privilégiée de n'avoir connu, somme toute, que des petits bas: j'ai un toit, un travail que j'aime, un conjoint qui m'aide à devenir meilleure, une famille en santé, un réseau d'amis et de connaissances bienveillants. C'est difficile de demander plus que ça. 

Toujours est-il que malgré ma capacité à surfer sur les vagues et éviter les écueils, ma famille entre actuellement dans un creux de vague. Sans entrer dans les détails, il y a du changement dans l'air. Ce changement en entraîne d'autres. En clair, j'ai notamment dû cesser ma collaboration avec mon coach numéro 4...et ce, bien malgré moi, car ça allait plutôt bien. 

Me voilà donc solo pour un p'tit bout. J'aime bien me rappeler qu'en chinois, le mot «crise» se compose de deux caractères: l'un représentant le danger et l'autre, une occasion à saisir, une opportunité. 

Un peu déconcertée au départ suite à cette décision (danger), je me rends compte que j'ai derrière moi cinq ans de plans d'entraînement. Je devrais être capable de faire de quoi de «potable» avec ça. Je me dis que je peux maintenant ajuster l'horaire pour que ça fitte vraiment avec ma vie (opportunité). J'ai confiance qu'après 5 ans d'entraînement assidu, ma motivation ne disparaîtra pas parce que je ne reçois plus de programme chaque semaine. Curieusement, je le vois comme un défi. 

Ma plus grande appréhension concerne la planification de mon premier marathon que je voulais courir en octobre 2016. Cette épreuve n'a jamais été intégrée dans mes planifications et je me questionne sur comment jongler avec la fin d'une saison de triathlon et la préparation d'un marathon. Je vais peut-être reconsidérer ce projet, ou demander conseil. On verra...  

Face à ce changement, «On a toujours le choix» prend tout son sens. On braille sur ce qu'on a perdu ou bien on regarde ce qu'on a et on essaie d'en tirer le meilleur parti. 

Que sera, sera et joyeuses fêtes à vous tous, chers lecteurs ! 

lundi 2 novembre 2015

Baptême de trail! Finale de la coupe XC3R

Que j'aime les premières fois! Cette course était au programme depuis cet été, mon chant du cygne de la saison 2015. 

La météo ne nous a pas gâté. De la pluie, du temps gris. Un vrai temps de novembre. J'ai failli ne pas arriver à l'heure. L'horaire mentionnait que les collations pour les coureurs du 5 et 10 k étaient servies à 13 h. Ne me demandez pas pourquoi mais mon cerveau avait décidé que c'était le départ qui était à 13 h. J'aurais trouvé ça un ti-peu plate comme fin de saison. En train de plier du linge sur le divan vers 9 h, une petite voix dans ma tête m'a suggéré de regarder à nouveau l'heure du départ. Laisse faire le linge Beauté, la course est à 11 heures 30! 

Je ne m'étais jamais rendue sur le site, il y avait encore de belles couleurs même si c'était un peu moche sous la pluie. Malgré la grisaille, la bonne humeur régnait sous la tente où les coureurs du 5 k et 10 k se massaient au départ (masser dans le sens de moton de personnes). Le départ lancé, on a monté une bonne côte dans un chemin d'bouette assez large... j'allais évidemment beaucoup trop vite. J'ai finalement pris un rythme plus acceptable dans un sentier étroit derrière une femme et un jeune garçon de 8-9 ans. Bien qu'agile comme un lutin des bois, il me ralentissait. J'ai profité d'un endroit propice dans le sentier pour accélérer et les passer tous les deux.  

J'ai adoré courir dans la bouette, me laisser aller dans les descentes, bondir à petits pas rapides sur les roches pour éviter de glisser, contourner les jumps de vélo de montagne pas utiles à monter et à descendre. Vers le 3 k, j'ai piqué une bonne fouille dans les feuilles! Pas grave, pas d'mal, Lève tes estit d'patins pour pas accrocher les racines! On continue. Les feuilles orangées et le sol brun mouillé par la pluie contrastent avec la grisaille, A certains moments, c'est l'argile grise qui fait surface. C'est magnifique ! Autrement dit: j'ai les endorphines dans l'tapis, les couleurs sont plus éclatantes, les odeurs plus intenses! J'entends l'annonceur au loin accueillir les coureurs du 5 k, le premier tour a passé vite!
Décidée à garder le chandail jaune bien en vue toute la course! 

Concentrée
Et je suis repartie pour le deuxième tour. Me suis retrouvée derrière un homme qui m'avait dépassé vers le 3-4 k. Je l'ai suivi durant tout le reste de la course. J'ai piqué une autre bonne fouille. L'homme s'est informé si ça allait. Oui. Je me relève, on continue de plus belle. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est toute la concentration nécessaire pour sauter, contourner, ralentir, etc. Cette attention de tous les instants qui permet d'échapper complètement aux pensées toxiques de course (j'vais pas assez vite, j'ai chaud, etc.). La seule chose que je me souviens avoir pensé, c'est que Partner faisait une sauce à spag chez elle pendant la course. C'est profond, ça.

La course s'est terminée sur un petit malentendu chronométrique, les bénévoles m'ayant inscrite par erreur dans le 5 k. Heureusement, comme je suis arrivée 2ième chez les femmes et que les organisateurs notaient les chronos des trois premières place chez les hommes et les femmes, j'ai pu obtenir mon temps.

Epilogue: J'ai quitté le site frigorifiée en constatant que j'avais perdu une gourde... probablement lors de mes élégantes chutes dans la bouette et les feuilles mortes. Je crois avoir pris le temps de boire 3-4 gorgées, ça valait vraiment la peine de les traîner. C'est le métier qui rentre, faut croire!

Merci au Club de trail 3R  d'organiser ces événements accessibles. Ce club regroupe des coureurs de tous niveaux et ils sont super accueillants. De dynamiques profs d'édu représentant bien les valeurs sportives animent cette belle gang. 

samedi 19 septembre 2015

Triathlon de Duchesnay II

Source: 10.21.42 km
Set-up qui sort de l'ordinaire!
Le dernier triathlon de la saison 2015. Comme je le dis chaque année, c'est déjà terminé! Dame Nature nous a offert pour l'occasion une superbe journée de début d'automne: un matin frisquet et par la suite un soleil généreux qui nous a rapidement réchauffé. 

Natation
Le départ se faisait tôt: 7 h 50. Fallait donc être sur la plage du départ 15 minutes avant. Comme le site ouvrait à 6 h et que je n'avais pas fait mon inscription les jours précédents comme l'organisation l'offrait, y avait pas de niaisage. S'inscrire, marquage, installation de la zone de transition, petit réchauffement et go à la plage. J'avais très hâte d'essayer mon nouveau wetsuit en compétition.

Le nouveau wet: Blue Seventy Reaction

J'apprends à la rencontre d'avant-course que le parcours de natation a changé. On se trouve à aller beaucoup moins loin dans le lac. On fait plutôt deux boucles et on se dirige ensuite vers la plage. Le départ des hommes se fait 2-3 minutes après la réunion et les femmes suivent 2 minutes plus tard. Je réussis à nager un peu avant la course. Je me retrouve à l'extrême gauche de la plage et j'ai une belle vue sur la bouée à atteindre et pas beaucoup de femmes autour. On part. Le départ est très calme pour moi, je me dirige vers la bouée, ça va bien. Rapidement, les petits casques oranges des hommes se mettent à apparaître ici et là. Pas beaucoup de casques roses, par contre. J'espère que je ne suis pas égarée. En tournant la première bouée, la soleil m'aveugle. Ayoye, je cherche la deuxième bouée à atteindre, je finis par l'apercevoir. Le reste se passe sans heurts, je reprends la boucle et ensuite go vers la sortie de l'eau.

Source: Pierre Carbonneau, photographe
Le départ de la natation sur la plage: fait si beau!

J'apprends en sortant de l'eau que je suis la deuxième femme. Petit sourire en coin. C'est d'la faute du wet... et des nombreuses sorties en eau libre cet été.

Source: Pierre Carbonneau, photographe
Sortie de la natation avec un beau tapis bien propre 
pour protéger nos petits pieds: la classe!
Vélo
Une transition efficace et je m'élance vers le parcours de vélo. On court sur un bon 200-300 m de la zone de transition avant d'embarquer sur le vélo. La surface gazonnée est cahoteuse, le vélo se fait bardasser. Je l'enfourche finalement pour 8 tours.

Source: Pierre Carbonneau, photographe
La looooongue course bien délimitée vers le parcours de vélo

Mon objectif: compter mes tours. Bon, me forcer aussi. Mais surtout me concentrer et faire 8 tours sans me poser la question vers la fin: c'est mon dernier ou pas ? Y a pas beaucoup de femmes au début, évidemment. Le premier tour est pénible, je m'inquiète un peu. Les autres tours vont beaucoup mieux. Je surveille les filles, me fait dépasser par deux d'entres elles mais je reste toujours pas loin. En fait, j'ai appris plus tard que j'avais probablement un tour ou deux d'avance sur l'une d'elles. Le turn-around à l'extrémité du parcours est aussi serré que l'an dernier. J'ai avalé une barre aux figues (deux morceaux) et un gel vers la fin du parcours.

Partner était dans ma mire tout le long du parcours. Elle gagnait du terrain sur moi tranquillement, encore un demi-tour et elle m'aurait rattrapé. Finalement, j'ai été super focus, j'ai bien compté mes tours et hop, après le huitième, direction sans hésitation vers la transition.

Course
Transition un peu moins su'a coche cette fois. Je me bats avec mes bas. Comme à tous les triathlons de cette année, je pense: Faut que je me trouve des chaussures de course que je peux porter sans bas! En arrivant sur le sentier de la piste cyclable en poussière de roches, je me retrouve derrière une des filles qui m'a dépassé en vélo. Je suis en quatrième place. Enfin, je n'en suis pas certaine à ce moment mais comme le parcours est composé de deux boucles, je repère les premières femmes et c'est ce que j'en déduis après le premier tour. Je la suis pour les premiers 2 k. Je profite d'un turn-around pour la dépasser et hop, je repars de plus belle. J'ai les pieds engourdis mais je suis en forme. Il fait beau. Le parcours ombragé est magnifique. On croise les hommes-gazelles dont la foulée est superbe et ça donne juste le goût de courir vite et bien.
Source: 10.21.42 km Un aperçu du parcours de course à pied

J'ai continué de plus belle durant le deuxième tour. La troisième fille était trop loin pour que je pense aller la chercher. Dans ce contexte, je me suis assurée de maintenir mon effort et d'essayer d'augmenter la cadence vers les deux derniers kilos. La course se passe très vite. Je n'en reviens pas à quel point je me sens bien (sauf les pieds), pleine d'énergie, calme et concentrée. Après le deuxième tour, c'est déjà fini, je me dirige vers l'arrivée. Je termine ce dernier triathlon de la saison satisfaite, le sourire aux lèvres. Pas de bobo, pas de soucis. Permettez-moi aussi de souligner l'organisation hors-pair de Capitale Triathlon: les tapis, banderoles, le parcours bien délimité avec les petits cônes, la médaille qui peut servir de sous-verre (quelle idée géniale!) et bien sûr, les gentils bénévoles et les nombreux spectateurs qui encourageaient. Un très bel événement.

Source: 10.21.42 km
Une chic arrivée colorée: palmiers, tapis, banderoles! 

Finalement, je ne sais pas si c'était:
a) ma surcharge en glycogène des jours qui ont précédé la course
b) le fait que j'aie mangé du solide que je tolérais bien (barres aux figues) sur le vélo
c) une bonne préparation
d) toutes ces réponses sont bonnes
mais toujours est-il que j'ai amélioré mon temps de 4 minutes par rapport à l'an passé: 2 minutes au vélo et 2 minutes à la course. J'en étais très satisfaite, puisque les parcours étaient identiques et les conditions assez similaires, quoique l'an passé, c'était un peu plus humide. L'amélioration en course me réjouit d'autant plus que j'ai l'impression de ne pas avoir fait des progrès fulgurants cette année en course à pied.

Je l'ai passé sous silence mais mon vrai coach (pas Coach-du-Mental) était sur place à cet événement. Il a donc pu m'encourager et m'observer en vélo et à la course. Sa rétroaction après la course: «Tu n'avais pas l'air très accotée sur le vélo...Tu as l'air en forme». Traduction libre: tu n'as pas l'air d'une fille qui vient de finir un olympique. Ça m'a fait réfléchir. D'un côté, je sais que je gère bien mon énergie. De l'autre, je ne prends pas beaucoup de risques. La saison de triathlon se termine néanmoins sur une très bonne note.

Les semaines qui ont suivi ont été consacrées à peaufiner la préparation à l'épreuve de 105 k du Défi Vélo-Mag. C'est la semaine prochaine que ça se passe. Allumez des lampions pour Notre-Dame-de-Dorleta, patronne des cyclistes, afin qu'elle nous offre une température clémente cette année. 

dimanche 19 juillet 2015

Tremblant 70.3 III

Vue de la chambre

Encore un long récit de course pour mes lecteurs assidus qui aiment les détails! Les prochains seront plus succints, j'envisage une nouvelle formule... A suivre! 

Déjà une troisième participation à cette course! Cette année a été aussi mémorable que les autres, d'autant plus que mon séjour s'est déroulé sous le signe de la camaraderie.

La préparation cette année a été différente. Je n'ai pas pris mes congés hebdomadaires d'une demi-journée qui me permettaient de faire des plus longues sorties sans empiéter sur la vie familiale. J'ai donc trouvé ça plus difficile de caser ce genre d'entraînement et je les ai quelques fois raccourci ou moins bien exécuté. Ça joue sur la confiance. En revanche, j'ai couru davantage même si je me suis fait une tite-blessure sortie de nulle part sous le pied gauche au début juin et que mes ardeurs de course se sont ralenties. Et j'ai enfin fait un demi-marathon, un vrai de  vrai, sans faire de vélo avant.

Ceci étant dit, les courses, c'est comme les examens. On s'y présente avec la préparation qu'on a a et on compose avec. On a beau vouloir faire un blitz d'études à la dernière minute (je n'y crois pas vraiment), la préparation à long terme paie davantage: aller à tous les cours, faire les travaux, étudier (et pas juste la veille). Transposition au triathlon: s'entraîner avec assiduité, réaliser une bonne préparation la dernière semaine (nutrition, repos, préparation mentale) et exécuter le jour du triathlon.

Cette année, Coach-du mental ne m'accompagnait pas. Différentes stratégies ont été tentées pour le faire changer d'avis mais peine perdue, il se sentait plus utile près de Petit Loup et voulait aller jouer au golf. C'est compliqué jouer au golf à Tremblant durant le week-end du 70.3, d'autant plus que cette année, le 5150 (olympique) et un sprint se déroulaient le samedi. Ce véritable festival du triathlon a réuni 4000 athlètes et leurs accompagnateurs. Ça fait du people sur le site, ça.

Je partais donc dans les Laurentides comme une grande.

Départ du 5150
Comme j'avais loué un genre de studio en août dernier et que je me retrouvais sans accompagnateur, j'avais offert à Partner de le partager avec elle le vendredi puisqu'elle participait au 5150 le samedi. Son Sherpa l'a finalement accompagné et quand je suis arrivée à la chambre le vendredi soir, je me suis fait accueillir avec un bon spaghetti. J'avais déjà souper mais c'est pas grave, j'avais encore faim. Petite soirée tranquille de papotage entre crevettes estivales (clin d'oeil à Sherpa!). Le lendemain matin, le couple s'est levé tôt pour se préparer à la matinée qui les attendaient. Je les ai accompagné au départ de natation, où enfin je vivais un départ sans la fébrilité et le mal de ventre de devoir moi-même y participer. J'ai rencontré sur place K., une maître-nageuse de mon club convertie au triathlon au cours de la dernière année. Elle préparait son premier demi-ironman depuis septembre dernier. On a donc placoté de choses et d'autres. Elle m'a posé des questions sur la course, on a encouragé les participants qu'on connaissait.

J'ai pris conscience en jasant avec elle que j'avais accumulé un certain nombre de trucs cours des cinq dernières années. On a observé un jeune durant sa transition et c'est là que j'ai introduit K. au fait que la transition, c'est pas le moment de se faire une fondue. Quoi ? Disons que c'est une expression que j'ai emprunté à M. Coach qui m'avait averti de cette façon de ne pas niaiser dans la zone de transition. Des gens perdent de précieuses minutes à se préparer: les fourchettes, les sauces, les accompagnements,...C'est correct surtout si on a un objectif de finir, mais disons qu'avec les efforts que ça coûte pour gruger des minutes à la course ou au vélo, il s'avère cruel de les perdre ainsi en transition. K. l'a trouvé bien bonne et je crois qu'elle sera désormais dans son répertoire d'expressions colorées.

On s'est ensuite entraîné avec G. et sa douce E., deux autres maîtres-nageurs: un peu de nage, un peu de vélo et un peu de course pour réchauffer la machine avant le grand jour. Agréable de le faire en bonne compagnie. Ensuite, je suis retournée dans ma bulle (lire ma chambre) pour dîner et préparer mes tas: tas de linge et trucs pour mon habillement du matin, tas pour la natation, tas pour le vélo et tas pour la course avant le dépôt du vélo dans la zone de transition. Cette année, une difficulté supplémentaire de planification s'est ajoutée. L'hôtel m'a refusé un check-out plus tard, ce qui m'aurait permis de prendre une douche après la course. Il faut dire que cette année, les départs débutaient une heure plus tard, ce qui faisait en sorte que je m'attendais arriver à ma chambre vers 14 h 15. J'ai donc dû paqueter tous mes p'tits afin de vider ma chambre rapidement après avoir installé ma transition au petit matin.

K., G., et votre scribe dévouée. Merci E. pour le cliché!
Je me suis fait ensuite un bon souper maison car j'avais une cuisinette bien équipée dans ma chambre. Ensuite, révision des tas et pognage de beigne en règle, devant la télé. Je dois dire qu'à ce moment (et la veille aussi), je me suis ennuyée de ma famille. Bien que Coach du mental m'ait ordonné de profiter de mon voyage solo, il me manquait. Et Petit Loup. Et Sirène. De toute façon, j'ai eu le moton tout le week-end... ah! ces hormones!

Les betteraves cuites à la maison mais la truite
et la purées de patates douces préparées à la chambre. 

Matin de la course
Après une nuit de sommeil assez récupérateur, le jour se lève et moi aussi. 5 h. Se laver,  s'habiller, se crémer (très important car j'avais omis cette étape l'an dernier), déjeuner (des oeufs et un bagel full confiture, c'était super bon). Oups, j'ai oublié le plus important. Entre se crémer et déjeuner, insérer : aller chercher un café dans le lobby de l'hôtel.

Puis, je me rends à la transition installer mes trucs. Le hasard a fait en sorte que je me retrouve à côté d'une amie d'Unefille qui court. Une nouvelle connaissance de triathlon. La météo est incertaine, de la pluie était au programme. J'avais donc laissé une petite veste coupe-vent (baptisée veste en kleenex car elle est très mince et blanche, limite transparente) dans mon sac de transition de vélo, des fois qu'il mouillerait à boire debout. Une fois mes trucs vérifiés deux fois plutôt qu'une, je laisse tout derrière, me disant que ma natation serait complétée lorsque je reverrais mon vélo.

Retour à la chambre pour faire le check-out. Un autre café aussi. Je vais tout porter mon stock dans mon auto stationnée dans le stationnement sous-terrain de l'hôtel. Je laisse mes clés précieusement à la responsable de l'hôtel. J'ai peur de perdre mon sac d'effets personnels: qu'ils l'égarent ou chai pas, que quelqu'un d'autre parte avec par erreur et que je me retrouve le bec à l'eau, sans clés.

Et je quitte pour me rendre au départ de natation. Seule avec mes pensées. J'arrive sur le site et j'y croise deux membres du club de triathlon avec qui je partage mon corridor de nage 2 à 3 fois par semaine. Ils me dérident avec leurs jokes de gars et m'aident à penser à autre chose. 

Natation
Après une petite trempette pour s'assurer que tout est sous contrôle, je prends mon rang dans le groupe des femmes 40-44 ans. K. y est aussi et une autre future triathlète de mon patelin qui allait réussir dans les heures qui suivraient son premier triathlon, un demi par dessus le marché! Je me dis que j'ai pas mal moins de raison d'être nerveuse qu'elles ce matin.

Le départ est finalement lancé et je pars pour un 1.9 k, probablement 2.1 tellement j'ai l'impression de nager tout croche. L'eau est confortable, rien à signaler. J'enfile les bouées, une après l'autre. Des pensées négatives me traversent l'esprit, genre que je vais faire le même temps que l'an passé , que je pourrais faire mieux. J'essaie de les chasser en me concentrant sur ma technique. J'espère qu'il ne pleuvra pas sur le vélo.

Vélo
La transition se passe rapidement. Je cours du plus vite que je peux, me faufilant entre les autres nageurs qui sortent de l'eau. Arrivée à ma place, j'enfile rapidement mon casque et je pars avec mon vélo. Ma visière tombe. Shit, j'espère qu'elle est pas cassée. Non. Fiou.

Ma préparation à vélo est différente des années dernières. J'ai moins roulé, moins de longues sorties au compteur. Qu'à cela ne tienne, je savais que je suis tout de même plus forte en vélo que l'an dernier, ma performance à Drummondville m'en a convaincu. J'avais hâte de retrouver ce parcours que je connais bien maintenant et que j'apprécie.

Le temps est nuageux, frais, mais pas froid. Pas vraiment de vent ce matin-là non plus. Après quelques kilomètres, je dépasse K., je la félicite pour sa belle natation. Je reprends ma stratégie du vélo confortable. Mais cette année, je n'étais pas confortable. Mon cuissard me faisait mourir. Je ne comprenais pas parce que c'était de l'équipement testé maintes et maintes fois. Restait plus qu'à profiter des descentes pour se soulager le popotin et se changer le mal de place. Quelques grains de pluie sont tombés à mi-parcours mais rien des trombes que la météo nous annonçait. Et pas d'orages non plus.

Sur la Montée Ryan, je me fais dépasser par C., une triathlète de mon club. Facile à repérer avec ses bas de compression rose flash. Je l'encourage à ma façon, genre: Envoye la grosse, t'es capable. Note 1: C. est toute petite. Note 2: Je n'encourage pas tout le monde de la même façon, disons qu'à force de nager dans le même corridor pendant tout l'hiver, on sait ce qu'on peut se permettre! Je rattrape C. à la Montée Duplessis et on s'amuse à se dépasser l'une et l'autre dans les montées et les descentes qui caractérisent cette section du parcours. Un chouette moment! Finalement, je prends le dessus dans la descente de la fin ...ok, ok, à cause de mon poids!

Course
De retour à la transition. Zut, j'ai été un peu moins efficace. J'ai fait un petit détour inutile. On oublie cette erreur. Bas, espads, dossard, visière. Go pour 21 k. Dès la sortie de la transition, je repère les toilettes.  Je ne suis plus capable, j'ai les yeux jaunes depuis au moins 60 minutes. Je ne me décidais juste pas à arrêter pendant le vélo. Je repars, soulagée.

Tentative de mettre ma ceinture dans le bon sens!
Les premiers kilos se déroulent comme prévu. Je me sens bien, prête à affronter ce demi-marathon. Le soleil vient à se montrer le bout du nez et le mercure grimpe. Je me concentre sur trois choses: prendre de la glace pour me rafraîchir aux station, boire, et m'alimenter avec mes gels aux moments prévus. Je pense aussi aux personnes qui ont pris le temps de m'encourager virtuellement au cours de la semaine, avant mon départ. J'éprouve beaucoup de gratitude envers elles pour avoir pris le temps de le faire.

J'aborde bientôt la section du Petit train du Nord. Encore là, ça va bien. Je dépasse les coureurs, quelques femmes. J'aime cette section, les visages défilent et on reconnaît les coureurs. On se salue, on s'encourage. C. apparaît derrière moi, je me demandais où elle était passée! Elle me raconte en riant qu'elle a eu quelques petits ennuis de tuyauterie. Elle est rapide et je l'observe se frayer un chemin devant moi  à travers les dizaines de coureurs qui déambulent à des vitesses différentes.  Un peu plus loin, j'aperçois J., une maître-nageuse qui a troqué ses lunettes et son maillot pour le chandail de bénévole. Elle me réserve un accueil chaleureux à une station d'eau. Ça me fait plaisir de la voir et de sentir son énergie.

Je continue. Le genou droit se met à fatiguer. Je connais ce signe avant-coureur de problèmes avec la B. J'ignore le signe. Je n'arrête pas. Vers le 14 k, la douleur apparaît. Shit...il reste les côtes de la fin à se taper!  Ma vitesse diminue considérablement. Bien sûr, les côtes y sont pour quelques choses mais y a aussi ce couteau (imaginaire) qui s'enfonce sur le côté de mon genou droit à chaque foulée. J'ai sauté en courant (je devais avoir l'air folle) pour changer le mal de place, j'ai tenté d'adapter ma foulée, j'ai accéléré: rien n'y fait. Ça s'estompe, mais ma B me fait savoir que je n'en ai peut-être pas assez pris soin au cours des dernières semaines. Pas grave, je savais qu'y en avait pas pour longtemps.
Arrivée à quelques centaines de mètres de l'arrivée (enfin, ce que je croyais à ce moment), je croise les pompiers nonchalants de l'an dernier, accotés au même endroit.  Je rentre dans le village, avec les cris de la foule et les encouragements. Cependant, au lieu de tourner à droite et de descendre vers l'arrivée, on doit monter dans le village piétonnier. Ayoye, je ne m'y attendais pas. En fait, j'avais compris qu'il y avait un changement dans le parcours mais je n'avais pas compris en quoi consistait LE changement en question. Ça m'a scié un peu les jambes, je l'avoue. Je me rappelle surtout avoir eu l'impression que mes pieds ne levaient pas et que ma posture manquait un peu de tonus.

J'ai finalement franchie l'arche de l'arrivée. Je savais par contre que personne ne m'y attendait. Comme d'habitude, je sanglote un peu (je le fais toujours, je m'y suis habituée). Je me dirige machinalement vers la bouffe mais la faim ne semble pas au rendez-vous. J'attends un peu, je zieute dans la foule d'athlètes si je ne retrouverais pas K.



Ensuite, opération ramassage des p'tits. C'est Coach du mental qui est généralement en charge de cette tâche. Mais cette année, je dois le faire comme une grande. Une fois tous mes graments dans mon auto, dans le stationnement sous-terrain de l’hôtel, je me lance dans une périlleuse mission: retrouver le soldat K. Pour la féliciter, évidemment...mais aussi pour pouvoir prendre une douche à sa chambre, celle-ci ayant accepté gracieusement de me rendre ce service.

Je surveille la transition, je zigonne ici et là. Mais à travers cette foule dense, rien à faire. Je me résous à monter vers son hôtel. Le pire qui peut m'arriver est de retourner à Trois-Rivières toute collée de sueur. Ce n'est pas siiiiii grave. Mais une douche après une course, ça fait partie de la récupération, je pense. Récupération psychologique, disons.

Heureusement, je l'aperçois qui entre avec sa soeur et son beauf dans l'hôtel. Yes! Après les félicitations d'usage, je monte avec eux.

Les madames, y'étaient contentes! 
Je suis sur mon buzz, je peux enfin partager avec quelqu'un d'autre que moi-même les hauts et les bas de la course. En plus, c'est un très bon public:  K. et sa sympathique soeur rigolent à chacune de mes niaiseries. Elles me font penser à moi et ma soeurette. Je m'ennuie d'elle. Le non-moins sympathique beauf me transfère quelques images de moi à la transition et lors de la sortie de natation. Cool! Merci le beauf! La soeur de K. nous oblige (pour notre bien) à une partie de jambes en l'air (au sens figuré) d'une durée de 20 minutes. Je sais que c'est bon pour la récupération mais mautadine, j'étais à boutte après le 20 minutes réglementaires!

20 minutes de torture :)

Mon séjour à Tremblant s'est terminée au resto avec mes amis maîtres-nageurs où on s'est bourré dans le sel et le gras. Miam! J'ai ensuite pris la route vers 19 h, pas si fatiguée puisqu'encore sur l'adrénaline. La route était belle et j'ai pu ressasser les belles rencontres et les moments de camaraderie du week-end. 

Epilogue
Alors que je craignais pour ma B, c'est mon pied qui m'a lâché le lendemain de la course. Une drôle de douleur, causée probablement par un petit os qui s'est déplacé (cuboïde). Tout ça a fini en petite tendinite et j'en ai eu pour un bon 2 semaines sur les blocs pour la course.

Fin de Tremblant 70.3 III.

A l'an prochain ? Je ne sais pas, on verra! 

vendredi 17 juillet 2015

Tourbillon

Quel est mon problème actuellement ?  J'accuse un sérieux retard dans mes publications de recap de course: Joliette, Drummondville, Tremblant. De nouvelles aventures se sont produites à chacune des ces courses et pourtant, je ne viens pas à bout de terminer les billets... 

Un tourbillon s'est emparé de ma vie et je ne sais plus comment l'arrêter. Cette semaine:
- j'ai assisté ma sirène dans une pré-entrevue pour la télé
- j'ai assisté à la dite entrevue télé le surlendemain 
- j'ai pris des rendez-vous chez le chiro pour ma fille
- j'ai eu une rencontre avec un éducateur spécialisé à la maison pour mon Petit Loup
- j'ai participé à une conférence téléphonique avec Synchro Québec au sujet des équipes du Québec (oui, Sirène est sélectionnée)
- j'ai eu plusieurs échanges téléphoniques et courriels avec la fédération et un parent au sujet de l'hébergement de ma sirène en août, à Montréal. Tsé, c'est stressant: tu veux que ton enfant soit bien, dans une bonne famille. 
- j'ai travaillé, je me suis occupée de la maison et des enfants et je me suis entraînée (ça, c'est la routine!)
-et demain, nous sommes invités à une fête avec des parents d'enfants extraordinaires (lire, des parents d'enfants différents)... que je ne manquerai certainement pas puisque planifiée depuis des lunes.
- je me suis sentie coupable de refuser de participer à une autre activité sociale. 

Dans ce contexte surchargé, l'entraînement se fait sans entrain. Le coeur n'y est pas pour participer à Magog la semaine prochaine. J'ai encore quelques jours pour m'inscrire, je ne presse pas la décision. J'attends que le tourbillon cesse, en essayant de le calmer tant bien que mal, me disant que c'est temporaire et que je vais reprendre le contrôle. 

Les vacances approchent, ça ne pourra certainement pas nuire...

vendredi 29 mai 2015

Touski mai 2015


Un peu n'importe quoi, que vous sachiez que j'existe encore!

Direction St-John's, NB
Je quitte mercredi matin pour un séjour de 5 jours à St-John, NB. Sirène participera à son tout premier championnat canadien de nage synchronisée et pas question que je rate cette compétition. Pour la voir performer elle et ses coéquipières, bien sûr; mais aussi pour être sur place si jamais elle a besoin, bien que le club offre un excellent encadrement. Je vais en profiter pour courir et rouler tant que je peux. Sherpa (le conjoint de Partner) a gentiment accepté de faire l'agent de voyage et me planifie quelques parcours de vélo. Pour la course, c'est facile: le magazine Canadian Running avait publié un article sur le sujet. Mes repas sont planifiés pour plusieurs jours. Je prépare depuis quelques semaines des petits plats congelés en prévision de mon périple.

saintjohnnb


Record de kilometrage hebdomadaire de course à pied
J'ai fracassé mon record de kilométrage de course hebdomadaire la semaine dernière: 55 k. Je touche du bois car cet exploit (pour moi) s'est fait sans bobos, sans douleurs. Je n'avais jamais franchi ce cap. Je crois que mon maximum a été de 40-42 k. J'aime à penser que mes petites routines de renforcement, la variété des surfaces de course, le yoga, l'intensité moins élevée ont contribué à me permettre d'atteindre cette valeur. Maintenant, j'ai hâte de courir encore, ce sera p'têtre mon dada cet été, qui sait ?  J'ajoute que l'entraînement s'intègre encore mieux dans ma vie ces temps-ci. Coach du mental est plus disponible car son lieu de travail a changé. Ça allège mon quotidien. Moins de stress, plus de plaisir à s'entraîner!

Mes sentiers près du Saint-Maurice

Premier triathlon: Joliette!
Je participerai à mon premier triathlon de la saison dimanche. Je me suis inscrite à la dernière minute, retardant sans cesse mon inscription. Pourquoi cette procrastination ? Les raisons que je me donnais: calendrier chargé à cette période de l'année et peur qu'une blessure ne m'oblige à ne pas me présenter ($$ gaspillé). La vraie raison: j'ai peur d'avoir mal (je n'ai pas tant fait d'intensité cet hiver) et de faire moins bien que les années dernières. Bravo Isa: une fois que les peurs sont exprimées, on peut les rationaliser. Ce que je me suis efforcée de faire aujourd'hui. Cela me permettra d'être pas mal plus focus dimanche matin. Se demander sans cesse si on va faire mieux que les années précédentes, ça ne me semble pas très constructif comme discours mental pendant une course. Merci d'ailleurs à Partner car c'est grâce à elle que j'ai craché le morceau ce matin dans le vestiaire de la piscine.

Petit Loup à deux roues
Sirène performe bien comme nageuse mais Petit Loup n'est pas en reste, loin de là! L'an dernier, il a débuté le vélo à deux roues dans sa cour d'école. Cette année, Coach du mental a retiré son kit de roues adaptées et Petit loup roule maintenant à deux roues, comme un grand. Il était si fier de cet accomplissement. On l'habitue progressivement en roulant dans le quartier et sur la piste cyclable. Il a encore des croûtes à manger mais j'aimerais bien qu'on fasse le trajet vers son école (10 k environ) d'ici la fin de l'année scolaire. Quelle belle réussite ce serait pour lui, mais aussi pour tout le personnel de l'école qui contribue à son développement!

Comment ne pas être enthousiaste à l'idée d'aller
 faire une ride avec ce petit homme ? 

dimanche 17 mai 2015

Une fille qui court: se laisser prendre au jeu

Deux filles qui courent!
Jour 2 d'une fin de semaine occupée. Le samedi, je prenais part demi-marathon de Victoriaville. Le lendemain, le programme était: ouvrir un parcours de demi-marathon en vélo dans le cadre de l’événement Une fille qui court. Jamais je n'aurais cru que cette expérience me ferait vivre autant d'émotions. 

L'histoire débute alors que je me lève vers 5 h, la matin de la fête des mère. Je descends l'escalier à la manière de Lucky Luke, les quads bien durs du demi de la veille, pour me faire un bon café. Ouin, le vélo va faire du bien pour dérouiller tout ça. 

Je savais que j'allais rencontrer Couette-de-feu, que je guiderai finalement durant toute la course. Couette-de feu, c'est une coureuse redoutable rencontrée sur Dailymile il y a quelques années. A enregistrer jour après jour des entraînements depuis près de 4 ans maintenant dans cette application, à raconter et lire les hauts et les bas d'athlètes groupe-d'âge de tous calibres, on finit par se lier d'amitié avec des gens qu'on ne connaît que dans la vie virtuelle mais qui existent bel et bien dans la vraie vie. Couette-de-feu est l'une de ces amies virtuelles qui m'a encouragé plus souvent qu'à son tour. Elle m'a fait voir les choses sous un autre angle avec son expérience de sportive performante et sa plume vive. Je peux maintenant mettre un visage, une voix et une foulée sur cette amazone du clavier.

Elle était accompagnée pour l'occasion de son coach-du-mental à elle. Une bouille sympathique mais surmontée d'un monticule capillaire (dixit Couette-de-feu) qui a finalement été oublié, puisque caché sous son casque de vélo. Je l'ai tout de suite classé dans la catégorie chic type... et mon flair ne m'a pas trompé. 

Les coureuses arrivent tranquillement, c'est agréable de papoter avec Partner avant le départ qui est là aussi pour ouvrir le 10k. On reçoit les dernières consignes de l'organisatrice, Nathalie. Ses yeux bleus pétillent encore malgré la fatigue accumulée en préparation de cet événement et les nuits écourtées depuis plusieurs semaines. Elle est fraîche comme une rose. Elle me remet un chandail de vélo: je serai une Cyclo-pétard pendant 3 h. Je fais quelques tours de reconnaissance avec le vélo de montagne qu'on m'a prêté afin de me familiariser avec la monture et sans tambour, ni trompette, nous voilà parties pour un 21 k de vélo. Le départ du demi est donné à 7 h et 80 femmes s'élancent dans les rues de Trois-Rivières. 

Je ne connaissais pas les filles sur la ligne (sauf Couette-de-feu) mais je me doutais bien que ma protégée se retrouverait dans le peloton de tête. Elle s'est effectivement rapidement démarquée des autres et je savais à partir de là, à moins d'une bad-luck, je la guiderais durant toute la course. 

Elle court bien, la Couette-de-feu. Je l'entends derrière moi. Tape-tape-tape fait le son de ses Mizuno sur le bitume. Je la regarde souvent du coin de l'oeil. Je reste muette, tranquille, je la laisse dans sa bulle. Je lui signale avec les signes des cyclistes de route les trous d'eau, les craques traîtres. Ça va être le fun... jusqu'au km 2.5 ou je ne sais plus trop où aller. Je demande au bénévole à l'intersection. Il sait pas. Couette de feu s'élance dans la rue, elle retourne vers le départ. Elle a le regard affolé. NON! Je capote, je suis très nerveuse, je me dis: Elle va courir 21 k, je vais l'amener au point que je connais, je sais comment retrouver le parcours.  J-P, son coach du mental arrive à la rescousse, je ne sais plus trop ce que je lui dis mais ça devait ressembler à : Reste avec moi, svp, j'ai besoin d'aide. Finalement, on a suivi le bon chemin, je vois des oriflammes marquant la distance. Soulagement.

Je me tape sur la tête, quel piètre ouvreuse je fais ! J'en tremble presque. Je me sens mal pour ma coureuse que j'ai stressé de la sorte. Tape, tape, tape. Je sais ce que représente la préparation à une épreuve pour un athlète. On s'entraîne fort, on investit des heures d'entraînement, des $$$. On se déplace pour se rendre sur les lieux de l’événement. Alors, on veux que ça se passe bien. Je sers les dents et les mains sur mon guidon. Tape, tape, tape.

La ville est encore endormie à cette heure, les rues sont vides. Quelques bénévoles ici et là mais ils ne sont pas encore réchauffés par l'esprit d'une vraie course. Ils regardent la gazelle passer, un peu subjugués par sa foulée. C'est assez étrange comme feeling. Je reprends confiance, je connais les rues, je sais maintenant ou je mène ma coureuse. On arrive près du port, la brume du fleuve nous tombe dessus. Épaisse comme de la purée de pois. Une première station d'eau surgit de nulle part.

On poursuit vers l’île St-Quentin. Ce sont des lieux communs pour moi. Je vais souvent courir sur l'heure du midi ou après le boulot dans ce secteur. Le parcours sur l'île me fait un peu peur par contre. Je connais la boucle mais j'ai un blanc pour la sortie. Fou d'même. Et c'est pas qu'on me l'a pas expliqué. Le mardi précédent la course, l'organisatrice se déplaçait avec moi et nous avons fait le parcours à pied sur l'île. Mais on a coupé court sur la sortie. Merde.

Parenthèse sur mon cerveau en situation sportive: Le sport me fait perdre une partie de mon quotient intellectuel et m'occasionne des pertes de mémoire. A la natation, je peine à compter plus de 4 longueurs. C'était un running gag entre mon précédent bourreau (coach) et moi. A mon premier triathlon, j'ai fait 6 tours de 1 k au lieu de 5. Bravo Championne! Pourtant, je suis très intelligente. Cela vous donne simplement une idée de la diminution temporaire de mes capacités intellectuelles lorsque mon coeur bat à plus de 50% de sa fréquence maximale. Fin la parenthèse, retour à la course. 

Le son des Mizuno s'est estompé dans les sentiers de terre de l'île recouverte de brume. Plus de tape-tape-tape. Couette-de-feu n'aura même pas vu qu'elle se trouvait en plein milieu des trois rivières. La vue est pourtant si belle. Je sais qu'on a deux tours à faire dans ce parc. Il y a une section sur le bord du fleuve, très étroite. J'ai peur de tomber dans l'eau.

A gauche, c'est le néant. Bin non, c'est le fleuve! Source: J-P
Je ramène ma coureuse au turn-around pour entreprendre le deuxième tour. Mais ce n'est pas clair pour elle, ça cafouille, je lui crie fermement de virer de bord. Elle s'exécute finalement, un peu désorientée à cause de moi encore une fois. Maudit que j'me sens incompétente! Et J-P, l'autre coach-du-mental est là, un peu partout et nulle part à la fois. Le son du flat sur son vélo me rappelle sa présence. Oui, oui, il a fait un flat dès le début de la course mais ça l'a pas empêché de venir nous secourir Couette-de-feu et moi au km 2.5. Ça me rassure qu'il soit là. Je me sens moins seule avec Pascale dans la brume. Il aura d'ailleurs pris des clichés tellement représentatifs de cette course et il aurait probablement sa vision de la course à lui aussi. Je lui dois une fière chandelle.

On entreprend le deuxième tour de l'île. C'est alors qu'on se met à croiser d'autres coureuses du demi. Je dois leur demander de libérer la voie pour laisser passer la coureuse de tête.  Je souris un peu mais je suis encore crispée de toutes mes bévues et toute ma concentration se porte vers ma coureuse. Pour me rassurer, je demande fermement à une bénévole d'une station de ravitaillement si la sortie est bien par là. Elle me dit qu'elle ne sait pas. Je continue et me dit que de toute façon, je sortirai par le chemin où on est entré pis personne ne le saura. Finalement, c'était le bon chemin. Je croise un autre bénévole en scooter, je le supplie de m'aider, de me montrer le chemin. Il nous escorte toutes les deux hors de l'île et me rassure en me disant qu'à partir de ce point, tout est clair, y aura pas de problèmes. Il a eu raison sur la clarté du parcours mais ma coureuse et moi n'étions pas au bout de nos peines.
Le scooter qui nous aide à sortir de l'île de brume
Source: J-P

Au détour d'une ruelle digne du Matou de Beauchemin (sans le côté romantique), je vois du coin de l'oeil J-P qui retient deux gros chiens ou qui parle à leur maître. Deux ou un ? Pas certaine de mon souvenir. Qu'à cela ne tienne, les colosses (tiens, j'ai décidé qu'y en avait deux) jappaient et J-P a peut-être sauvé l'un des efficaces mollets de sa blonde d'un incident fâcheux...sans compter les mollets des autres coureuses qui ont suivi par la suite!

On entre ensuite dans les petites rues charmantes de la veille partie de Trois-Rivières. C'est qu'une bonne partie de la ville a été rasée en 1908 par un incendie dévastateur qui a pour ainsi dire fait table rase du passé architectural de la ville. Sauf cette petite section. Alors que Couette-de-feu et moi abordons ce secteur (rue des Ursulines), une voiture profite de l'absence de bénévole à une barrière orange pour faire son apparition dans le parcours (coin Ste-Cécile/des Ursulines). Je fais signe à la conductrice un peu perdue de se ranger. Avec le regard que je lui lance et mon geste autoritaire de la main, elle sait qu'elle n'a pas le choix d’obtempérer. Je fais passer ma coureuse et je laisse J-P gérer la conductrice égarée. 

Rue des Ursulines... sans les Roses

Les fêtes de San Fermin
En levant la tête, j'aperçois l'épreuve ultime de cette étrange aventure: des centaines de femmes arborant leur chandail rose occupant entièrement la rue des Ursulines. Couette-de-feu et moi se dirigeonsà 4 min 20 du kilo  directement dans cette foule compacte. Couette-de-feu s'écrie: NON! (ou kekchose de même). Je sens sa surprise, mais aussi son abattement. Une image me vient alors en tête: les Fêtes de San Fermin à Pampelune. Vous savez ces lâchers de taureaux dans les rues tortueuses d'une petite ville d'Espagne, où les gens courent dans tous les sens pour éviter de se faire embrocher par les bêtes? Habillés en blanc avec un p'tit foulard rouge au cou ? Lorsque la voix tonitruante de J-P s'est fait entendre pour scander aux femmes de se tasser, Couette-de-feu et moi sommes devenus le taureau. Le passage s'est ouvert, je me suis mise à crier à plein poumons moi aussi, soudain investie d'une mission: sauver ma coureuse de cette foule! Les femmes sursautaient, un peu affolées, ne comprenant pas trop la consigne, ni ce qui se passait. Certaines davantage dans leurs bulles ne se tassaient tout simplement pas (because les écouteurs sur les oreilles) ou le faisaient juste à la dernière minute. Des femmes en tiraient d'autres par la manche, poussaient légèrement leurs compagnes de course. Un certain chaos, je dois l'avouer. Mais j'étais déterminée à fendre cette foule en deux et J-P derrière me donnait un solide coup de main à l'arrière. Mémorable. 

Cette lutte pour se frayer un passage s'est poursuivie jusqu'au fil d'arrivée. Sur la rue La Vérendrye, à 2-3 kilos de l'arrivée, J-P s'est écrié: On prend possession de la ligne jaune! Je me suis alors retrouvée à zigzaguer sur la ligne jaune au milieu de cette rue, suivie de Couette-de-feu. Nous étions entourées de centaines de femmes à notre gauche courant dans un sens et autant à notre droite, se dirigeant vers l'arrivée. Heureusement, aucun incident n'est survenu dans cette épopée vers l'arrivée. Pas de chute pour moi, ni pour aucune femme. J'ai mené mon cheval jusqu'au bout. J-P et moi l'encouragions dans ce dernier droit, soulignant à qui voulait bien l'entendre qu'elle s'appelait Pascale, qu'elle était super bonne et que c'était la première coureuse du demi. 

Lorsqu'elle a franchi l'arche, à travers des dizaines d'autres femmes, toute ma tension s'est dissipée et je me suis effondrée en larmes dans ses bras poisseux de sueur (oui, c'était vraiment dégeu Pascale!). Je m'excuse, je m'excuse, j'ai gâché ta course. Elle m'a souri, exténuée. Un beau sourire qui m'a rappelé que si je n'avais pas été sur la coche comme ouvreuse, il me restait encore plusieurs filles du demi à escorter dans la foule de femmes roses. Nathalie comptait sur moi. 

Je me suis donc mise à remonter sans cesse le dernier kilomètre, encourageant les filles, tapant dans les mains ici et là. Je me suis laissée prendre au jeu, m'improvisant animatrice de foule. Ma technique: je repérais une coureuse du demi (dossard jaune) ou d'une autre distance mais qui me semblait fatiguée, je regardais son nom écrit sur son dossard et me mettait à lui parler: 

Ça va bien Hélène, tu as presque terminé. Tu vas tourner au bout de la rue à gauche là-bas et tu vas voir l'arche. Tu vas donner tout ce qui te reste car tu vas être très fière de toi après. Ça va bien Hélène, tu es bonne, tu es solide. 

Remise des médailles
Et lorsque j'arrivais devant la foule massée le long des barrière, je m'adressais à elle en gesticulant: C'est Hélène, elle a fait un demi, encouragez-là! C'est le truc de J-P et croyez-moi, il fait fureur! Et les gens de se mettre à encourager Hélène, Marie-Eve, Josée, Julie par leur nom, avec entrain. Je voyais des sourires se dessiner sur le visage des femmes, fières de recevoir des encouragements si personnels. J'ai continué inlassablement. J'ai vu des visages souriants, fatigués, j'ai vu des femmes pleurer en voyant leurs enfants et leur conjoint. Que de fierté, d'énergie et d'accomplissement!


L'arrivée
Ce manège s'est continué jusqu'à la dernière femme de l’événement. Anne a finalement terminé son demi, accompagnées de plusieurs encadreuses à vélo et de ses amies de La Tuque qui l'encourageaient. J'aurai accompagné la première et la dernière.

Je garderai un souvenir impérissable de l’événement: pour ma première (et pas la dernière) expérience de bénévole, pour mon aventure inimaginable avec Couette-de-feu et son coach-du-mental et pour le plaisir que j'ai eu à encourager toutes ces femmes, mamans ou non, à l'occasion de la fête des mères.

En terminant, je tiens à remercier l'organisation Une fille qui court d'avoir remis 2000$ à la Maison Grandi-Ose, un centre de loisirs adaptés que Petit Loup fréquente depuis 7 ans et qui fait partie de la qualité de vie de ma famille. Et félicitations Couette-de-feu pour ta course.

N'hésitez pas à prendre part à un événement comme bénévole. On en retire beaucoup plus que l'on ne donne. 

dimanche 10 mai 2015

Bonjour Printemps!

Enfin, j'ai complété mon premier demi-marathon. Un vrai demi. 

Après mon douloureux DNF en octobre 2013, j'ai voulu tenter un nouvel essai en mai 2014 au Demi-marathon de Lévis. Mais des bobos m'avaient fait joué de prudence. On ne m'y reprendrait plus: si je suis blessée ou borderline de l'être, je ne me présente pas. Point. On a beau me traiter de chicken (à la blague, évidemment) mais cette ligne de parti m'a bien servi jusqu'à maintenant.

Pour Victo, je savais que je m'y présentais en pleine forme. Pas de bobos qui traînent, pas d'inquiétudes. J'ai fait plusieurs sorties de 80-90 minutes au cours des dernières semaines et je me sentais bien à chacune d'elles. Ça r'gardait bien.

Bonjour Printemps est un très bel événement bien organisé à Victoriaville. J'ai choisi cette course parce que c'était un samedi, la veille d'une randonnée de vélo dans le cadre de l’événement Une fille qui court. La randonnée ferait donc office de récupération. J'ai finalement récupéré le lendemain mais en vivant une montagne russes d'émotions. Ceci est une autre histoire. Ensuite, y a que Victo, c'est à juste à 50 minutes de chez moi et finalement, deux bons coureurs dont Couette-de-feu m'avaient recommandé ce parcours.

Je me suis donc présentée très tôt le matin. Après l'inscription qui s'est faite en deux temps, trois mouvements, je suis allée me préparer dans les vestiaire du Cégep. Un petit réchauffement, un mot ou deux ici et là et il a fallu aller se corder pour le départ. Faisait assez beau, un peu humide mais un beau vent (!) nous gardait au frais. Je suis partie en contrôle, pas question de brûler des cartouches. Pour les deux premiers kilos, on descendait tranquillement vers une piste cyclable entourant un réservoir, parcours que l'on aurait à faire trois fois.



Quelques femmes courraient à mes côtés dans les premiers kilos. L'une d'elles soufflait et souffrait étrangement trop pour un début de demi. Je l'ai perdu dans la brume vers le cinquième kilo (note: y avait pas de brume, c'est au sens figuré). Après, pu de madames, y en avait 6 en avant et une cinquantaine en arrière.

J'ai bien aimé le parcours. Premier tour, c'est la reconnaissance: cette section est venteuse, ici il fait chaud, plus loin le vent me pousse dans l'dos. Au deuxième tour, on a des repères, on anticipe les sections plus difficiles. Au troisième: rebelote, c'est la routine mais c'est le dernier tour et on file à la maison. Une femme très dynamique a salué ma foulée au deuxième tour. Ça m'a donné un bon coup de fouet. Je l'ai revu au troisième tour et ses encouragements résonnent encore en moi. Tsé, des encouragements sincères, significatifs. J'ai bien pris soin de prendre du liquide aux stations et mes deux gels. Je me répétais que j'étais légère et relax.

Malgré ces p'tits soins, le retour à la maison fût pénible. Vers le kilo 17, les quads se sont mis à durcir. Y'étaient fatigués. On avait le vent frais du départ dans'face et la charmante descente des premiers kilos s'était transformée en douloureux chemin de croix pour moi. Le pace a baissé (trop à mon goût) les cuisses me faisaient mal. Je me consolais en me disant que mes bandelettes étaient bien tranquilles et que j'avais semé quelques monsieurs en chemin.

Je suis finalement rentrée à la maison. Le temps que j'ai fait m'a laissé un ti-peu amer. Je me serais attendue à 1 ou 2 minutes de moins (vous connaissez mon prochain objectif). Mais Coach du mental a vite fait de me remettre les yeux en face des trous: tu as fait ton premier demi, tu n'es pas blessée et tu as eu du fun quand même. Bon ok, d'abord... vu d'même.

1 44 h 50, 5 ième femme sur 12 dans ma catégorie et 7 ième femme over-all.

Merci Victo, tu as lancé ma saison 2015 et j'irai probablement te visiter plus souvent pour des courses maintenant que je te sais si acceuillante.

dimanche 12 avril 2015

Mise à jour-Avril 2015

La vie va vite. L'entraînement réussit tout de même à trouver sa place à travers tout ça. Je lance en vrac les dernières niouses (news):

- J'ai participé comme prévu à une deuxième course de 5 k en raquettes, dont le parcours s'avéra mesurer plutôt 6.4 k. Même si je relevais d'un bon rhume qui m'avait laissé quelque peu raplapla, j'ai eu bin du fun et bin chaud (trop habillé). Une troisième place chez les femmes et un bon test pour mes nouvelles raquettes. 

- J'avais prévu participer à une course de 10 k le 4 avril: la Course des cocos...de Pâques. Il annonçait une météo rebutante pour l'occasion, genre 5 cm de de neige. Quand je me suis levée le matin de la course, ça ressemblait à une tempête dehors. Même si j'avais voulu y aller, faire la route pour Québec ne me disait rien qui vaille. Donc, ce fût un DNS (did not show) pour moi. 

- L'entraînement va plutôt bien en général. Pas de blessures, pas été malade à part un bon rhume en mars. Je présente une assez bonne assiduité, malgré les aléas du quotidien. Je réussis à faire avec régularité des sorties de 80-90 minutes de course. J'en éprouve toujours de la gratitude car je sais qu'on peut basculer rapidement du côté sombre de la force. Par contre, la météo a toutefois été vraiment merdique cette année (voir le point précédent), ce qui a beaucoup joué sur la motivation. 


- Je suis encore embêtée avec mon calendrier de compétition. Les seules qui sont confirmées pour l'instant sont Tremblant 70.3 (bin oui, encore une fois!) et le 105 k du défi Vélo-Mag. Initialement, j'avais l'intention de concourir dans les événements de la Coupe du Québec de Triathlon Québec mais la formule a changé cette année (une combinaison de triathlons de distance sprint et olympique). Les courses fittent moins bien dans mon calendrier estival. Je me retrouverais donc à faire 2 sprints et un olympique, alors que je souhaitais ne faire que des distances olympique. Qui plus est, il faudrait que j'aille à Verdun. Je m'étais pourtant juré ne pas refaire cette course en raison du parcours de vélo plein de trous et des écureuils trop curieux. Dossier à suivre! 

- Ma diététiste préférée m'a donné une étoile dans mon cahier. 1) Je suis une as pour arriver pile-poil aux portions prévues pour moi lorsque je fais mes relevés alimentaires (scusez-là pour mon côté Martin Matte). 2) J'ai abaissé mon pourcentage de masse grasse de quelques dixièmes de %.

- Côté familial, par contre, les soucis se sont multipliés. Des gros, des petits. Et il y en a encore. Tsé, des trucs qui inquiètent. Plus qu'à l'habitude. Mais bon, on s'ajuste et on essaie de faire confiance à la vie. Juste pour vous donner un p'tit exemple: ma grande sirène s'est blessée à un bras en s'amusant dans le sous-sol durant le week-end de Pâques. Elle entreprend dans son dernier stretch d'entraînement avant les Championnats canadiens, vous comprenez donc l'enjeu. Visite à l’hôpital. Pas de radios requises, juste des anti-inflammatoires. La physio qui la voit le mercredi suivant suggère une radio, elle suspecte une fracture. C'est compliqué de faire faire une radio à son enfant qui habite à Québec alors que je suis à Trois-Rivières. Bref, son bras a finalement été radiographié et c'était négatif! Fiou! Go pour les Canadiens! 

- J'essaie d'être plus active dans ma vie de tous les jours. Vous vous dites: quoi, être plus active, elle ? En fait, j'ai subi un choc émotionnel (ok, j'exagère... à peine) quand le docteur Béliveau m'a appris dans son dernier bouquin Prévenir le cancer que même si je bouge chaque jour, je suis probablement un peu trop sédentaire, principalement parce que j'occupe un emploi de bureau. Sachez-le, le docteur Béliveau, c'est mon gourou de la santé. Il suggère quelques trucs pour être plus actif dans son livre. La page 3 du document suivant en présente aussi d'autres bien intéressants. 

Bon, je vais me lever moi, ça fait 30 minutes que je suis assise! Bon entraînement, groupe! 

samedi 7 mars 2015

Une fille qui court

Une fille qui court - Courses et semi-marathon pour femmesUne fille qui court, c'est une fille énergique, une dynamo de projets et d'idées. Et le plus beau dans tout ça, c'est qu'elle réalise ses projets. 

Un drôle de concours de circonstances m'a amené à rencontrer l'automne dernier Une fille qui court aka Nathalie Sanfaçon. Le centre de loisirs que fréquente mon Petit Loup éprouvant des difficultés financières, j'ai communiqué avec elle car je savais qu'elle organisait une course. Je savais aussi que l'an passé, une partie des profits avait été remis à une bonne cause. Je voulais lui présenter ma cause. 

Elle m'a alors expliqué son cheminement vers une Fille qui court. Sa participation à un demi-marathon de San Fransisco avec Team in training. Son trip de reproduire une course de filles à Trois-Rivières. L'organisation et les partenariats qu'elle a mis en place avec son conjoint. Quelle belle histoire! Quelle belle rencontre! Si vous aviez vu ces yeux bleus qui pétillaient, c'est vraiment la motivation en personne cette fille qui court.

L'an passé, 900 femmes se sont rassemblées à Trois-Rivières pour participer à la première édition de cet événement. Cette année, la course se tient dimanche le 10 mai...oui, oui, ce sera aussi la fêtes des mères! L'organisation ajoute un 21.1 k dans la ville de Trois-Rivières. On peut donc s'attendre à que le nombre d'inscriptions augmente. D'ailleurs, plusieurs collègues et connaissances m'ont déjà informé qu'elles s'étaient inscrites.

J'aurais bien aimé courir le demi-marathon mais une offre plus alléchante est tombée: Nathalie m'a demandé d'ouvrir le parcours en vélo. Pouvais pas dire non, autant pour la cause que je soutiens que pour le plaisir de redonner un peu en faisant du bénévolat pour cette course.

Dimanche le 10 mai 205 s'annonce donc comme une superbe journée pour moi...vivre le trip d'une course sans les papillons dans l'estomac; voir toutes ces femmes s'élancer dans les rues de ma ville et pouvoir les encourager. Mais surtout, savoir qu'une partie des profits pourra aider la Maison Grandi-Ose à poursuivre son travail auprès des personnes handicapées (parce que oui, elle a accepté!!!).

Et vous, y serez-vous ? 

lundi 2 février 2015

Championnat du monde junior de raquettes: 5 km

Pas de photos encore pour ce récit de course... celles de l'organisation ne sont pas encore disponibles. J'étais trop pressée de vous partager le plaisir que j'ai eu...alors on y va sans les photos! 

Mon premier défi de la saison 2015 est maintenant relevé. Le titre de la course vous laisse peut-être perplexe, vous pensez peut-être que je me suis trompée. Non, je n'ai pas rajeuni dernièrement, c'est juste que cette épreuve était ouverte aussi aux coureurs «groupes d'âge».

Ma préparation pour ce défi était adéquate. J'avais fait plusieurs sorties de raquettes au cours des dernières semaines, en complément à l'entraînement régulier de triathlon. Je vous faisais part dans mon dernier billet de ma difficulté à courir en continu avec les raquettes. Finalement, au fil des sorties, j'avais fini par trouver la technique pour y arriver: diminuer la cadence et courir tout simplement moins vite! Tout ça pour dire que de semaine en semaine, j'ai pris de plus en plus de plaisir à faire ces sorties.

La course se déroulait à Québec, sur les Plaines d'Abraham. Partner et moi s'étions donné rendez-vous à l’hôtel Chateau-Laurier qui faisait office de camp de base: on y faisait l'inscription, on pouvait y trouver refuge pour se réchauffer, se changer et laisser nos effets personnel au chaud. Le soleil brillait, le ciel était bleu, bleu...mais on gelait dehors. Le vent du fleuve soufflait. Comme à l'habitude, je suis arrivée un peu tôt. J'en ai profité pour regarder courir les athlètes qui faisait le 10 k, bien au chaud dans l’hôtel et placoter un peu avec les participants qui arrivaient. Puis, on s'est habillé.

He oui, l'habillement! Evidemment, on ne peut pas s'emmitoufler car lorsqu'on court en raquettes, on sue en titi. Partner et moi n'osions pas faire un warm-up en bonne et due forme, de crainte de geler en attendant le départ qui se donnait à 5-10 min de marche de l'hôtel. Finalement, on a fait quelques minutes de course avant le départ, mais disons que ce n'était pas comme dans l'livre. La prochaine fois, elle m'a suggéré de me traîner un vieux manteau et de le laisser à l'arrivée. Quelle bonne idée!

L'ambiance était géniale. Comme cette course s'inscrivait dans le cadre du Mondiaux des maîtres 2015, du Carnaval de Québec et du Pentathlon des neiges, il y avait pas mal de monde et d'animation sur les Plaines. On a eu même droit à une vague de la part des spectateurs avant le départ.

Nous étions une soixantaine à attendre derrière la ligne, en gigotant autant que possible pour se garder au chaud. Comme la course débutait à 16 h, le soleil déclinait et la zone du départ était ombragé. Quand ils ont donné le départ, je ne me suis pas trop pressée, je ne voulais pas partir en fou. Mal m'en pris puisque les coureurs se sont vite retrouvés dans une «single-track», à la queue-leu-leu. Mauvaise stratégie. Après avoir vu une fille dépasser, j'ai compris qu'il fallait que je fasse de même. Pour ce faire, il fallait choisir des endroits plus larges ou faire quelques pas à l'extérieur du sentier. C'est exigeant mais ça en valait la peine!

Le départ du 10 k, vers 14 h 

Le parcours se composait d'une boucle de 2.5 k que l'on faisait 2 fois (5.25 k selon Garmin). Il y avait des montées, des faux-plats, du plat dans d'la neige molle, des descentes courtes et abruptes où on devait se laisser glisser tout en reprenant rapidement pied en bas et des descentes plus longues où on pouvait récupérer un peu en prenant de la vitesse. Tout ça se faisait avec en arrière plan le majestueux fleuve, les remparts, la Grande-Allée...vraiment de toute beauté comme parcours!


J'ai eu particulièrement du plaisir dans les descentes où je réussissais souvent à gagner quelques mètres sur les femmes que je poursuivais. Disons que je m' lâchais lousse, y avait pas vraiment d'hésitation. J'ai l'habitude de me mesurer à plusieurs descentes de ce genre dans mon parcours habituel sur le bord du Saint-Maurice, alors je sais comment les aborder. Il fallait bien user des crampons dans les montées avec de la neige molle, ça glissait beaucoup. J'ai constaté que Partner et une autre coureuse gagnaient souvent du terrain sur moi dans les montées mais que je les rattrapais sur le plat. Maintenant que je connais mes forces, je pourrai mieux m'en servir pour la prochaine course. Partner m'a semé au premier tour mais j'ai réussi à la rattraper au deuxième, pour ne plus la lâcher d'une semelle. Elle ne savait pas que j'étais derrière elle jusqu'à ce qu'elles entendent des spectateurs m'encourager par mon nom. C'était mes parents!

Dans les derniers mètres, Partner et moi se sommes poussées dans nos derniers retranchements en s'imposant un sprint endiablé. Non mais, c'est important de donner un bon show aux spectateurs. Même l'animateur a commenté en nous voyant arriver à fond de train: «Oh! Ça joue du coude ici!»...ou quelque chose de même, me souviens plus exactement. Je crois que je n'avais jamais couru aussi vite avec mes raquettes. J'ai levé mes esti d'patins, c'est clair. J'avais vraiment les genoux hauts.

Après avoir repris notre souffle, avec la gorge qui brûlait à cause du froid, Partner et moi avons pris rapidement la direction de l’hôtel pour aller se changer et se réchauffer. Un peu sur mon buzz, j'en revenais juste pas du plaisir enfantin que j'avais eu à courir dans la neige et surtout à descendre les côtes! J'étais bien fière de moi d'avoir réussi ce premier défi et d'avoir couru en continu.

L'organisation du Penthatlon est impeccable. Ils ont connu des problèmes de chronométrage (il semble que des puces aient gelé!) mais pour le reste, le parcours était sécurisé par plusieurs bénévoles, il y avait une belle animation et les cadeaux de course sont chouettes. Je remercie chaleureusement (c'est le cas de le dire!) les bénévoles qui ont fait le pied de grue malgré le froid polaire.

Finalement, je suis très contente du résultat, d'autant plus que le parcours était considéré comme «extrêmement difficile» par le directeur général du Pentathlon et que la neige fraîche de la veille rendait les conditions encore plus ardues. J'ai complété la distance en 36 min 8 s.  Je me retrouve 7ième sur 24 femmes et première chez les 40-49 ans. Je dois lever ma tuque à Lise Le Guellec et Nicole Arseneau, des cinquantenaires très rapides (32 min 11s. et 35 min 56 s.).

A me lire si enthousiaste, vous aurez compris que cette discipline vient de se faire une nouvelle adepte. En effet, la prochaine course de raquettes à laquelle je compte participer est au début mars.

Allez, profitez de l'hiver!