mardi 24 juin 2014

Tremblant 70.3 II

Fidèle à mes habitudes, je vous offre ce récit plein de détails, quelques fois utiles, quelques fois inutiles. A lire avec un bon café.

Tout un changement d'approche dans cette course. Presqu'une autre Isabelle.  Mais je suis très contente de la course, de la façon dont je l'ai géré. Disons que la nature a été de notre bord car la température était superbe. Ok, j'aurais apprécié une journée nuageuse mais ce n'était pas humide, ni collant. Juste joyeusement ensoleillé.
La préparation à cette course a été plus facile. J'ai repris mes notes de l'année précédente et de ma course «générale» deux semaines plus tôt pour peaufiner les détails. J'ai carbo-loader en me faisant plaisir: biscuits, fruits, jus de fruits, galettes, name-it! Y a-tu des glucides là-d'ans? Pas trop de protéines?  Bin, j'en veux d'abord!

Et il y a eu des événements un peu particuliers durant la semaine: j'ai changé d'entraîneur. Oui, oui, une semaine avant la course ! Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas un effet pervers du «taper» (période d'affûtage en bon français). C'est un changement mûrement réfléchi. J'y reviendrai. Tout ça pour dire que je suis partie pour Tremblant dans un drôle d'état d'esprit, mais très sereine face à cette décision.

Veille de la course
Ze kit est celui de droite
Rien de spécial: la routine habituelle. L'entraînement léger le matin, l'inscription, la préparation des effets personnels pour la course. Coach du mental a joué deux rondes de golf, alors j'ai profité d'une belle journée pour moi. Pas de chum, pas d'enfants. La grosse vie sale, quoi ! Et en prime, j'ai magasiné et j'ai trouvé ZE kit de triathlon pour mes prochaines course. Coach du mental voulait quelque chose de voyant, facile à repérer: je pense qu'il va être servi. Et signe du destin, il n'y avait qu'un seul kit sur place et c'était un médium. Et il fitte avec mes deux vélos. Je ne pouvais juste pas passer à côté, non ?

L'inscription au Centre des congrès
Je me suis sentie beaucoup moins nerveuse que l'an passé. Je savais davantage à quoi m'attendre. Aussi, je me suis souvent répétée que peu importe ce qui arrivait, j'avais de la chance de pouvoir être là, de profiter de cet événement. Que c'était pas si grave s'il m'arrivait quelque chose et que je ne pouvais pas terminer la course (ma phobie des flats et problèmes mécaniques). Que même si je faisais moins bien que l'an passé, j'aurais fait un super training.

Lorsque je suis allée porter mon vélo dans la zone de transition, il y avait de généreux bénévoles qui aidaient les gens à se rendre à leur place attitrée et à installer les vélos. Point de vue bénévoles, je dois dire que c'était drôlement sur la coche cette année. Je les ai davantage remarqué cette année. Le plaisir et l'empressement qu'ils avaient à nous aider étaient palpables. Je les remercie tous du fond du cœur. Et je me dis qu'il va bien falloir qu'un jour, je redonne la pareille.

J'ai noté que j'étais à 8 racks de la sortie de natation et à 8 racks de l'entrée des vélos. Génial et super facile à retenir!

Matin de la course
La fébrilité au marquage
Mes trucs étaient tous prêts, sagement paquetés dans mes sacs. Un sac pour la transition, un sac pour la natation.  Un p'tit déjeuner tranquille à la chambre et puis vers 5 h 15, je suis allée installer mes trucs à la transition. Elle fermait à 6 h 15. Je voulais avoir tout mon temps. Et j'ai bien fait.

Lors du triathlon à Tremblant deux semaines plus tôt, nous avions égaré ma pompe à vélo. Oui, je sais, c'est dur à perdre une pompe à vélo mais c'est ça qui est ça. Peut-être qu'un jour, ils la retrouveront dans un endroit incongru du Marriot... c'est le genre de coup pendable de Petit Loup. On retrouve des fois des drôles de choses à des drôles de place...! Alors Coach du mental est allé m'en acheter dans une grande surface. Je n'ai rien contre les grandes surfaces (disons que je connais quelques personnes qui ont des parts dans une entreprise canadienne de ce genre...) mais je ne crois pas que la pompe était de qualité équivalente à celle que j'avais. Bref, je l'avais essayé une ou deux fois avant la course, mais sans plus. Elle ne fonctionnait pas aussi bien que mon ancienne mais j'ai négligé de retourner en acheter une à mon goût. Sauf que le matin de MA course, la pompe a décidé de me pomper l'air. Je capotais, je n'étais pas capable de gonfler mes pneus. J'ai fait le tour de la transition, un peu paniquée, espérant croiser quelqu'un que je connaissais. Ça bourdonne comme une ruche à cette heure dans la transition. Je tombe sur Unefille qui court de Trois-Rivières. Je lui ai demandé un peu paniquée si elle avait une pompe. Un gentil samaritain me remet alors la sienne qui était identique à celle que j'avais. Fiou. Finalement, les pneus se sont gonflés, la madame a relâché la pression, l'attirail a été vérifié deux fois plutôt qu'une: le spectacle pouvait commencer.

Retour à la chambre pour aller chercher mes trucs de natation. Coach du mental se préparait. On est parti vers 6 h 30 vers le départ, accompagnés de centaines d'athlètes et de supporters. C'est magique de nous voir tous marcher. Certains sont excités, font des retours sur leur entraînement. Moi, je marchais sagement, revérifiant mentalement mes trucs à la transition. J'étais heureuse d'avoir Coach du mental à mes côtés pour me rassurer. Soudain, un flash! J'ai oublié d'appliquer de la crème solaire. Dommage, je n'en avais pas avec moi. Trop tard pour retourner à la chambre. Le soleil était déjà généreux, j'ai pensé que j'allais finir rouge comme un homard. Ce qui fût effectivement le cas.

Natation
Je suis allée me réchauffer dans l'eau quelques 10 minutes avant le départ... mais j'étais congelée en sortant. J'ai grelotté en écoutant les discussions des filles autour de moi. Deux d'entre elles se questionnaient sur le port d'une veste ou de manchettes pour le vélo. Je leur ai dit qu'elles allaient certainement le regretter vers 11 heures. Comme de fait, personnellement, je n'ai jamais eu froid sur le bike. Mais j'ai vu quelques personnes avec des vestes et des manches.


Encore une fois, un départ civilisé. L'eau était un peu froide sur le coup mais faut voir le bon côté des choses, ça raffermit les chairs ahaha! J'ai essayé de reproduire ma natation faite voilà deux semaines dans le même lac mais l'objectif n'a pas été atteint. La différence cette fois est que je n'ai pas réussi à me trouver personne pour nager dans son sillage. J'ai tenté de bien m'orienter, de façon régulière mais je me retrouve avec le même temps que l'an passé. D'aucun diront que c'est bon et tout, mais disons que si je compare avec le 5150, j'ai mis grosso modo 9 minutes pour faire 400 m (la différence entre les deux distances). 9 minutes, c'est beaucoup pour moi. Je m'attendais à 32-33 minutes. Mais cela ne m'a aucunement affecté dans les autres portions de la course: je suis sortie de l'eau et hop, des bénévoles motivés m'ont retiré mon wet super serré. Je suis partie à courir sur le tapis rouge. L'an passé, on courait sur l'asphalte, ça faisait mal aux pieds. Cette petite attention a été grandement appréciée cette année. Je me suis rendue rapidement à mon vélo: 8 racks et c'était ma place.


Vélo
Arrivée à ma place, j'ai mis mon casque, mes souliers de vélo et hop, je suis partie avec mon vélo. Partner était à la transition et m'a encouragé en passant. Yeah! Pas mis directement les chaussures sur le vélo cette fois-ci, j'ai eu quelques pépins lors de la générale et ça ne me tentait pas de reproduire l'incident. Je suis partie un peu sur les chapeaux de roue. A preuve, je me classe 9 ième dans ma catégorie sur cette portion du parcours, soit l'équivalent de la Montée Ryan. Je me suis mise à l'écoute de mes sensations et je me suis dit que je devais y aller mollo, faire un vélo confortable, ne pas me détruire les jambes. Je me suis remémoré souvent cette phrase: ne te détruis pas les jambes, ne te détruis pas les jambes. C'est pas une course de vélo, Isa. Je suis donc revenue à une allure plus conservatrice dans les trois autres segments. Est-ce que j'aurais pu maintenir la cadence initiale pour le 90 k ? Est-ce que je devrais me faire confiance et oser davantage ? Je ne sais pas et je ne sais pas comment j'aurais couru après. Ce sont des choses que je devrai explorer avec mon nouvel entraîneur.


A chaque 10 k environ, j'ai pris quelques jujubes que j'avais préalablement disposé dans un Ziploc, pour éviter de me battre pour ouvrir les emballages. J'ai pris bien soin de boire régulièrement, je visais 500-750 ml à l'heure, ce que j'ai fait.

Je dois vous partager à quel point ce parcours est magnifique. Les paysages étaient superbes avec ce soleil. J'ai même pris le temps d'humer le parfum des trèfles le long de l'autoroute. J'ai eu beaucoup, beaucoup de plaisir à rouler, dépasser plusieurs personnes, jaser avec certaines. Dont un monsieur d'un certain âge avec qui j'ai échangé quelques mots avant de poursuivre de plus belle. J'aime bien compétitionner mais c'est plus fort que moi, je peux pas m'empêcher de dire aux autres qu'on est chanceux de faire ça! Il n'y avait pas beaucoup de femmes 40-44 ans. J'ai surtout dépassé des 45 et 50. Et me suis fait dépasser par des plus jeunes.

La Montée Duplessis a été drôlement moins éprouvante qu'il y a deux semaines.  Ma chaîne est débarquée dans une montée. J'ai fait ni une, ni deux et en l'espace d'un éclair, j'étais de retour. Ce n'est pas facile de repartir dans le milieu d'une côte mais j'ai réussi à re-clipper et à grimper de plus belle. J'ai été plus hardie que le 8 juin dernier dans les descentes. Curieusement, il y avait moins de trafic de vélos. J'ai repensé avec gratitude aux conseils donnés par M. Coach l'an dernier et j'ai mouliné sans peser sur les pédales après le turn-around de la Montée Duplessis, question d'avoir les jambes en forme pour le demi-marathon qui m'attendait. 

Course
Transition très rapide, j'ai décidé de me mettre des bas encore cette année. Je m'étais fait une petite ampoule sur le talon et je ne voulais pas avoir mal durant toute la run. Le frottement peut être cruellement douloureux. Je suis partie un peu vite, me calmant rapidement. J'ai salué M. Coach qui était là à la sortie de la transition et m'a encouragé. Je lui en dois encore une car ce sont ses conseils qui m'ont habité durant toute la course. Ne pas partir trop vite, ne jamais arrêter, ne pas marcher dans les côtes et tougher la run.

A la première station de ravitaillement, je vois Partner qui donne des verres d'eau aux coureurs débutant leur demi-marathon. Elle me crie après d'une voix tonitruante, impossible de la manquer. Elle a une telle énergie, ça fait du bien de la voir avec Sherpa.

Et on part pour 21 k. Les côtes du début ne sont qu'un avant-goût de celles de la fin. Je me parle, je me dis de ne pas aller trop vite. Je prends un premier gel, comme je l'avais prévu. J'ai les pieds extra engourdis. Ça va passer. Effectivement, l'engourdissement a fini par passer après environ 20 minutes. Je sens que je commence à avoir une p'tite pression dans la vessie. Bonne affaire, ça veut dire que j'ai bien bu sur le vélo, je suis bien hydratée. Je me scanne régulièrement pour voir si ça va bien, si quelque chose cloche. Je prends de l'eau et du coke à chaque station, sans ralentir, comme je l'avais prévu. Je me fais rafraîchir quand je le peux car il y a des douches à quelques endroits sur le parcours, sinon je me verse de l'eau sur la tête, je me mets de la glace dans la camisole. Il ne fait pas très chaud mais ça rafraîchit. Vers le km 3-4, je jase avec une participante. Un peu comme moi, elle ne peut s'empêcher de partager son bonheur avec les participants sur le parcours. Je l'ai vu un peu plus tard faire la conversation à d'autres participants. Souriante, elle me dit que les filles qui courent devant nous sont de bonnes coureuses. Je lui dit d'être patiente, que ça ne sert à rien de partir trop vite. Elle acquiesce. Elle a fait le full Ironman en 2012. Je me sens un peu p'tite dans mes short. Qui suis-je pour donner des conseils ? Mais elle me répète que j'ai raison: le retour est dur. Et elle part devant moi.


J'arrive à la section du P'tit train du Nord, nouvellement pavée. Je suis contente car ce sera moins instable pour mes bandelettes. On entre dans ce long stretch de plusieurs kilomètres. On entend les oiseaux chanter. Je dépasse souvent, encourage à l'occasion. Des coureurs boitent, marchent, s'arrêtent le long du parcours. Je me fais aussi dépasser mais rarement par une femme de mon groupe d'âge. Je réussis à maintenir un pace inférieur à l'an dernier et ça va bien. Je pompe pas l'huile pantoute, c'est confortable. Les bénévoles aux stations sont alertes, ils annoncent bien ce qu'ils ont dans leurs verres: eau-water, Perform, Coke, eau-water, glace-ice, eau-water.

La pression de la vessie se fait soudainement disons... plus pressante ? Je n'aime pas l'idée de perdre quelques secondes pour faire pipi. Puis, au turn-around, je repère une toilette libre et je me garoche dedans. Excusez-moi les détails mais mon Petit Loup de 10 lbs à la naissance a quelque peu altéré mon «r'tiens-bien» alors quand faut y aller, faut y aller! . Ça m'a pris un gros 30 secondes, max, je pense. Mon premier pipi de demi. Mémorable. L'an passé, je n'en avais pas fait. Une fois libérée, je suis repartie de plus belle. 

Puis, les bandelettes ont commencé à rechigner. Ça s'est accentué durant la petite section en poussière de roche. Elles disaient: «Arrête, arrête!» Oui, oui, je vous jure qu'elles me parlaient. Sauf que je savais qu'en revenant sur l'asphalte et les côtes, elles se tairaient comme l'an passé. Et de fait, la tension s'est finalement dissipée. Mes quads étaient aussi beaucoup moins douloureux que l'an passé. L'entraînement de demi-marathon de l'automne dernier a porté ses fruits. J'étais encouragée de le constater. 

Plus que 6 k, maintenant. Y a rien là. Pas question de prendre des gels ou autre chose que de l'eau. L'estomac me dit qu'il en a assez de tous ces trucs sucrés. Je recroise alors la coureuse souriante du départ. Un peu baveuse, je lui dis: Qu'est-ce que je t'avais dit...? Mais elle est anglophone, alors elle a pas compris ahahah!  Je la dépasse, pas mal fière de moi sur ce coup. Elle n'est pas de mon groupe d'âge mais c'est pas grave, rien ne sert de courir, il faut partir à point. 

Des côtes, des descentes. J'ai hâte d'en finir. Je tape dans les mains des spectateurs qui l'offrent, ça change les idées. Plus qu'un kilomètre et demi. Je repasse devant la première station de ravitaillement où Partner me demande en criant d'aller chercher la fille en avant de moi. Je ne sais pas d'où sort cette énergie mais je réussis une belle accélération et je gagne quelques mètres de terrain sur la fille en question. Cette jeune femme n'en peut plus. Elle casse dans les côtes et marche. J'en profite pour la semer. Je suis encore une fois fière de mon coup. Elle me narguait depuis une secousse, en avant de moi. Fallait juste attendre le bon moment.  

Puis, ce fût l'entrée au village. Enfin, la fin approchait drôlement. Trois pompiers étaient accotés sur une barrière en regardant nonchalamment les athlètes défiler. Je les réveille en leur tendant la main pour qu'ils tapent dedans. Je me suis gâtée! L'effet a été instantané, ils ont souri. Mon énergie est revenue avec la foule qui criait, j'ai dépassé alors 3-4 gars (encore bien fière de moi sur ce coup), ce qui a fait que la foule s'est mise à crier encore plus fort. Je tapais dans les mains qui se présentaient, j'ai donné un bon show en descendant vers l'arrivée haha! J'ai finalement passé sous l'arche, j'ai repris mon souffle pendant qu'un bénévole me retirait ma puce et que l'autre me passait l'imposante médaille au cou. J'ai sangloté un peu en cherchant Coach du mental du regard. Je ne le trouvais pas dans cette foule dense où tous et chacun cherchent à retrouver leurs athlètes/supporteurs préférés. J'ai ramassé une bouteille d'eau et j'ai marché tranquillement, en boitillant un peu, pour me rendre à ma chambre. Je devais la quitter pour 14 h. Il était 13 h 25 environ, ce qui me laissait le temps de me doucher. Les réalités de la vie nous rattrapent rapidement.

Une fois à l'hôtel (5 minutes avec le Cabriolet, une espèce de petite gondole qui survole le village piétonnier), la réceptionniste m'a laissé appeler mon chum. Je n'avais rien sur moi: pas de cartes, pas de cellulaire. J'faisais un peu pit-pit. Coach du mental était très surpris de savoir que j'étais déjà rendue là, il me cherchait en bas.

Je me suis préparée pour quitter la chambre. Coach du mental avait vidé le frigo. En me lavant, j'ai fermé les yeux et ça s'est mis à tourner. Coach du mental, de retour à la chambre, s'est alors fait ordonner d'aller me chercher quelque chose à manger dans la glacière qui était dans la voiture dans le stationnement sous-terrain de l'hôtel. Ça pressait! Une fois le lait au chocolat protéiné et une petite barre avalée, ça s'est replacé. J'ai eu quelques épisodes d'évanouissement dans ma vie, faut pas niaiser avec ça. Surtout dans la douche! 

Post-course
Coach du mental et moi avons ensuite regardé les résultats. Il était très fier de sa douce. Il avait filmé mon arrivée, en plus de commenter ma course aux amis et à la famille sur FB. Il avait même trouvé le temps de s'hydrater aux céréales liquides (lire BIÈRE)! On a mangé un bon burger, il m'a offert un chandail de vélo et une camisole de tri à la tente Ironman. Mon aine était douloureuse mais j'ai rencontré un gentil physio, qui comme l'an dernier, m'a tapounné les bandelettes, les fessiers et l'aine. Je crois pas qu'il y aura de séquelles. J'ai aussi eu la chance de rencontrer Mme Coach que j'ai remercié chaleureusement car c'est elle qui m'a préparé pour cette course. Ça m'a permis de fermer la boucle avec elle.

Ce que j'ai moins aimé:
- Ma performance en natation. Je peux faire mieux que ça, c'est certain;
- Je visais un top 15 au final dans mon groupe d'âge. Je ne suis pas loin;
- Deux personnes m'ont dit que j'avais l'air fraîche comme une rose... c'est flatteur, mais est-ce que j'aurais pu me permettre de prendre plus de risques et de pousser un peu plus ? L'éternelle question!

Ce que j'ai ai aimé:
- Ma bonne gestion de l'effort durant le vélo et la course à pied;
- Je ne suis pas blessée, je pourrai donc retourner à l'entraînement dans les prochains jours;
- Le support inconditionnel de mon chum et le fait qu'il endure toutes mes niaiseries et mon stress;
- Le fait d'avoir amélioré mon temps en vélo et ma course à pied;
- Le fait d'avoir fait cette course avec le sourire, en ne focusant pas (trop) sur la performance. J'ai souri souvent, pas trop regarder ma montre, j'en ai profité pour m'amuser avec les spectateurs et j'ai passé une super belle journée!

Maintenant, je dois vous dire que je vais participer à un camp d'entraînement prestigieux de natation-course au Luxembourg... En fait, je vais visiter ma soeur et sa famille avec ma sirène. Mon maillot et mes running m'accompagnent, mais pas de vélo. Vais m'ennuyer d'eux (mes vélos... et mes hommes).

Je vous donnerai des nouvelles du volet sportif de mon périple.

Äddi les amis!


Je ne pourrais terminer ce récit sans souligner le travail exceptionnel tous les bénévoles qui ont participé à cet événement. Un immense merci pour votre implication et votre générosité. Sans vous, nous ne pourrions profiter de ces beaux moments. Les services offerts aux athlètes ont été impeccables, que des sourires et des encouragements. Bravo! 

samedi 14 juin 2014

Triathlon de Mont-Tremblant 5150


Une bonne générale. Voilà comment je résume ce premier triathlon de ma saison 2014. Dire qu'il y a quelques semaines, je n'avais pas vraiment envie d'y aller. Je n'étais pas full motivée, disons. Mais lorsque Coach du mental m'a annoncé qu'il m'accompagnait avec Petit Loup, mon état d'esprit a changé. Je me sentais moins seule, je me disais que ce serait un beau week-end en famille! Finalement, même Sirène s'est joint à nous.

Nous sommes arrivés au début de l'après-midi du samedi, après une épopée dans l'arrière-pays lanaudois. En effet, Coach du mental avait décidé d'utiliser le chemin le plus court pour se rendre de Trois-Rivières à Tremblant. Plus court en distance ne signifie pas nécessairement le plus court en durée... Nous avons donc visité de charmants villages de Lanaudière, avant de nous aventurer dans des chemins de terre. Tsé, quand tu croises plus de moto-cross que de voitures, tu sais que t'es dans la brousse :). On a finalement débarqué direct sur la Montée Duplessis. Coach du mental était bien fier de son coup mais ai-je besoin de vous dire qu'on a pas pris le même chemin pour le retour à la maison ?

Une fois arrivés à l'hôtel, l'Homme s'est esquivé pour un 18 trous de golf et je suis allée m'enregistrer à la tente. Un des bénévoles m'a demandé si Petit Loup pouvait rester à l'extérieur de la tente. Pas question, ai-je répondu, catégorique. Il a une déficience intellectuelle. Malaise pour moi et le bénévole. Il est finalement venu avec moi. Merci M. le Bénévole!

Ensuite, ce fût la farniente à la piscine de l'hôtel. Je peux vous dire que mes deux poissons ont animé la piscine. Le sauveteur avait de quoi s'occuper: il a mérité sa paie! Ils y auraient passé tout l'après-midi, mais pas moi. Le soleil me tapait sur la tête. Le reste de la soirée s'est déroulé tranquillement, on a pris une petite marche dans le village, ma grande a magasiné, me soulageant de quelques dollars au passage. J'ai rencontré des amis de l'Abitibi que j'étais très heureuse de revoir. Il a fait un temps magnifique, c'était une bien belle journée!

De retour à la chambre, j'ai préparé mes trucs. Contrairement à mon habitude, je ne me suis pas fait de plan. J'aime bien avoir un plan, cela m'évite des oublis, ça me permet d'être plus calme. Mais je ne sais pas pourquoi, je l'avais juste pas fait. J'ai dû finalement me faire une petite liste  pour ne rien oublier le lendemain matin. Tsé, des affaires niaiseuses comme beurrer mes chaussures avec du BodyGlide, s'assurer que mes semelles sont bien mises dans mes chaussures, etc. C'est le genre de détails qu'il est facile pour moi d'oublier dans l'énervement du matin d'une compétition, d'où l'utilité d'un plan.

Matin de la course
Fidèle à mon habitude, je me suis levée très tôt pour aller m'installer dans une zone de transition presque vide. J'ai donc pu choisir une place à mon goût pour ma transition, que j'ai installée méthodiquement, en vérifiant ma petite liste. Je me suis rendue compte que je n'avais rien pour mettre ma nutrition. Oups. Finalement, j'ai entreposé un gel et un paquet de jujubes dans mes cuissards (par le bas) et ça ne m'a pas gêné.

J'ai rencontré ma partenaire occasionnelle d'entraînement: Partner. C'était chouette de la voir et de partager un peu de nervosité! Elle était accompagnée de son Coach du mental à elle. Il avait son vélo et comptait bien suivre sa douce pour l'encourager. Appelons-le Sherpa, pour les besoins de la cause.

Nous nous sommes retrouvées à la plage. Coach du mental devait faire déjeuner la marmaille et venir m'attendre à la sortie de la natation. Il m'avait laissé aller en me faisant son speech habituel. Cette fois, le thème était :  Prudence, c'est une pratique pour dans deux semaines. Il est rassurant, une chance que je l'ai pour me parler ainsi.

Partner et moi se sommes retrouvées à la plage, avec Sherpa. Il a pris des photos, cool! Et on est allées se réchauffer dans l'eau qui n'était finalement pas si froide qu'on aurait pu le croire quelques jours auparavant.

Natation
Je me suis retrouvée pas mal en avant du groupe de femmes dans la dernière vague à s'élancer pour le triathlon olympique. Lorsque le signal a été donné (ce son de cacane me donne tellement mal au ventre), les femmes ont pris d'assaut le lac, mais rien de sauvage. Je me suis retrouvée à nager, assez relaxe mais à un bon rythme, sans trop de contacts avec d'autres nageuses. Je m'étais dit que j'essayais une nouvelle technique cette fois: ne pas me lancer dans un sprint effréné en respirant à chaque coup de bras. On dirait que ça m'a bien servi. Je me suis même permis quelques brasses pour mieux me diriger. Je pensais à ma technique: m'étirer, m'étirer, m'étirer. Je suivais une nageuse qui se dirigeait bien et je voyais clairement dans mes nouvelles lunettes. On a dû contourner beaucoup d' hommes des vagues précédentes. Et l'arche de l'arrivée de la natation est apparu au loin. Un p'tit coup de coeur et on y était. Je suis sortie de l'eau et j'ai couru avec mon wet durant la longue transition. Peut-être aurais-je dû le retirer et courir sans ? Il n'y avait pas de wet-suit peelers contrairement à ce que l'animateur avait annoncé. Dommage! J'ai eu une très bonne natation finalement.

Vélo
Je me souvenais de la Montée Duplessis. J'avais aimé cette section du parcours du 70.3 l'an dernier. Je me souviens avoir eu de bonnes sensations dans ces montées. Mais le beat était différent cette fois. Je n'étais pas dans l'adrénaline d'avoir fait 70 k de vélo avant, je n'étais pas sur le point de terminer mon épreuve de vélo. Il fallait pousser un peu plus cette fois, c'est une distance olympique tout de même! Mais je ne sais pas du tout si j'ai fait mieux que l'an dernier ou moins bien. Anyway, c'était des côtes et c'est dur pour tout le monde. Je me suis retrouvée durant une bonne période avec pas mal juste des hommes autour de moi. Les femmes ont commencé à me rattraper dans le deuxième tour, surtout vers la fin.

Sherpa était installé à un rond point et encourageait les participants. Il n'y avait pas beaucoup de spectateurs comparativement au 70.3, alors son cheerleading valait de l'or!  Il y a eu aussi le bénévole au turnaround qui m'a crier de pousser. J'ai alors donné un de ces coups de pédale, il m'a souri lorsque je l'ai passé: j'avais bien relancé. Je me rends compte que je suis très sensible aux encouragements et aux "demandes". C'est comme avec Alex, ma coach de natation. Si elle me demande de faire un temps, je vais tout faire pour l'atteindre.

J'ai eu un petit moment de découragement lorsque Partner m'a dépassé au deuxième tour. J'ai essayé de mettre de côté les pensées négatives. Cela ne sert à rien. J'ai donc apprécié la belle température, l'asphalte impeccable, le fait que j'étais en train de faire un super bon entraînement pour le 70.3 dans deux semaines. A chaque descente, j'essayais d'être un peu plus hardie, de demeurer en position aéro. Je n'ai pas tant peur de moi que des autres dans les descentes. Un moment donné, un gars s'est dégagé les voies nasales alors que j'était juste derrière lui. Dégueulasse! Pour le punir, je l'ai dépassé :) J'adore dépasser les hommes.

Course
Je savais que j'avais les cuisses bien chargées d'acide lactique avant de débuter la course. Ma transition a été rapide (je crois) mais je me suis fait avoir en me dirigeant au mauvais endroit pour l'entrée de la course à pied. J'ai perdu quelques secondes. Crotte. Je n'avais qu'à bien visualiser les transitions lors de ma préparation du matin, ce que j'avais oublié d'inscrire sur ma liste. Je suis partie sous le chaud soleil, mes pieds étaient engourdis mais ça finit par passer après 4-5 kilomètres. Oh que j'ai trouvé les côtes dures à monter !  Je me sentais écrasée, c'est comme si je n'avançais pas. J'aurais dû prendre un gel au début de la course mais je n'en avais pas le goût, je ne voyais pas comment je pouvais avaler quelque chose. J'avais la bouche sèche. Pourquoi j'ai pas pris ma ceinture d'hydratation ? Au premier kilomètre, je me suis vraiment demandée comment je pourrais finir cette épreuve. Une autre furtive pensée de découragement. On efface et on met un pied devant l'autre, sans penser.

C'est là que Sherpa est arrivée sur sa bécane noire. Il encourageait, et il encourageait bien. Tsé, il disait des affaires qui m'donnait le goût de m'forcer. Il m'a même fait sourire avec son appareil photo, ce qui n'est pas peu dire. Je ne saurais comment le remercier, il a vraiment fait une différence.

En montant les côtes, je me disais en boucle: je suis une chèvre des montagnes, je suis une chèvre des montagnes. Ok, je sais que je ne suis pas une chèvre gracieuse qui gambade dans les coteaux mais j'aimais mieux cette image que celle de la lourdeur, que je sentais à chaque pas. Car j'avais les jambes lourdes, vraiment lourdes. Plus que l'an dernier après 90 k de vélo. J'essayais de profiter de chaque descente pour prendre de la vitesse, pour ne pas trop me freiner. Ne jamais arrêter, ne pas marcher, ne pas ralentir...autant que possible. Je me suis retrouvée derrière une femme que j'ai suivi durant quelques kilomètres. Elle courrait bien, je n'osais pas la dépasser de peur de me refaire dépasser par la suite. Vers la fin, avant de rentrer dans le village, j'ai osé. Elle m'a laissé partir. La fin a été difficile, je serais curieuse de savoir le pace que j'avais. J'ai croisé ma famille à environ 100 m avant l'arrivée, mais pas question que je ralentisse pour les embrasser. Mais je les ai vu! 


Et l'arche imposante 5150 m'attendait, de même que de l'eau, de l'eau, de l'eau! Je me suis versée deux bouteilles sur la tête, j'ai félicité Partner qui était arrivée quelques 40 s avant moi. J'étais bien contente de l'avoir terminé celui-là! Merci à Partner et Sherpa pour leur présence et leurs encouragements!



Je tire plusieurs leçons de cette générale, qui me permettront une meilleure préparation pour Tremblant:

- Me faire un plan, ne pas déroger à cette habitude;
- M'acheter un petit sac pour la nutrition pour mon vélo;
- Suivre mon plan de nutrition, même si ça ne me tente pas;
- Visualiser les transitions lors de ma préparation du matin;
- Me trouver des trucs positifs auxquels me raccrocher lorsque les pensées négatives m'envahissent, surtout en vélo.

Plus qu'une semaine avant de vivre de nouvelles aventures dans les Laurentides!