vendredi 29 mai 2015

Touski mai 2015


Un peu n'importe quoi, que vous sachiez que j'existe encore!

Direction St-John's, NB
Je quitte mercredi matin pour un séjour de 5 jours à St-John, NB. Sirène participera à son tout premier championnat canadien de nage synchronisée et pas question que je rate cette compétition. Pour la voir performer elle et ses coéquipières, bien sûr; mais aussi pour être sur place si jamais elle a besoin, bien que le club offre un excellent encadrement. Je vais en profiter pour courir et rouler tant que je peux. Sherpa (le conjoint de Partner) a gentiment accepté de faire l'agent de voyage et me planifie quelques parcours de vélo. Pour la course, c'est facile: le magazine Canadian Running avait publié un article sur le sujet. Mes repas sont planifiés pour plusieurs jours. Je prépare depuis quelques semaines des petits plats congelés en prévision de mon périple.

saintjohnnb


Record de kilometrage hebdomadaire de course à pied
J'ai fracassé mon record de kilométrage de course hebdomadaire la semaine dernière: 55 k. Je touche du bois car cet exploit (pour moi) s'est fait sans bobos, sans douleurs. Je n'avais jamais franchi ce cap. Je crois que mon maximum a été de 40-42 k. J'aime à penser que mes petites routines de renforcement, la variété des surfaces de course, le yoga, l'intensité moins élevée ont contribué à me permettre d'atteindre cette valeur. Maintenant, j'ai hâte de courir encore, ce sera p'têtre mon dada cet été, qui sait ?  J'ajoute que l'entraînement s'intègre encore mieux dans ma vie ces temps-ci. Coach du mental est plus disponible car son lieu de travail a changé. Ça allège mon quotidien. Moins de stress, plus de plaisir à s'entraîner!

Mes sentiers près du Saint-Maurice

Premier triathlon: Joliette!
Je participerai à mon premier triathlon de la saison dimanche. Je me suis inscrite à la dernière minute, retardant sans cesse mon inscription. Pourquoi cette procrastination ? Les raisons que je me donnais: calendrier chargé à cette période de l'année et peur qu'une blessure ne m'oblige à ne pas me présenter ($$ gaspillé). La vraie raison: j'ai peur d'avoir mal (je n'ai pas tant fait d'intensité cet hiver) et de faire moins bien que les années dernières. Bravo Isa: une fois que les peurs sont exprimées, on peut les rationaliser. Ce que je me suis efforcée de faire aujourd'hui. Cela me permettra d'être pas mal plus focus dimanche matin. Se demander sans cesse si on va faire mieux que les années précédentes, ça ne me semble pas très constructif comme discours mental pendant une course. Merci d'ailleurs à Partner car c'est grâce à elle que j'ai craché le morceau ce matin dans le vestiaire de la piscine.

Petit Loup à deux roues
Sirène performe bien comme nageuse mais Petit Loup n'est pas en reste, loin de là! L'an dernier, il a débuté le vélo à deux roues dans sa cour d'école. Cette année, Coach du mental a retiré son kit de roues adaptées et Petit loup roule maintenant à deux roues, comme un grand. Il était si fier de cet accomplissement. On l'habitue progressivement en roulant dans le quartier et sur la piste cyclable. Il a encore des croûtes à manger mais j'aimerais bien qu'on fasse le trajet vers son école (10 k environ) d'ici la fin de l'année scolaire. Quelle belle réussite ce serait pour lui, mais aussi pour tout le personnel de l'école qui contribue à son développement!

Comment ne pas être enthousiaste à l'idée d'aller
 faire une ride avec ce petit homme ? 

dimanche 17 mai 2015

Une fille qui court: se laisser prendre au jeu

Deux filles qui courent!
Jour 2 d'une fin de semaine occupée. Le samedi, je prenais part demi-marathon de Victoriaville. Le lendemain, le programme était: ouvrir un parcours de demi-marathon en vélo dans le cadre de l’événement Une fille qui court. Jamais je n'aurais cru que cette expérience me ferait vivre autant d'émotions. 

L'histoire débute alors que je me lève vers 5 h, la matin de la fête des mère. Je descends l'escalier à la manière de Lucky Luke, les quads bien durs du demi de la veille, pour me faire un bon café. Ouin, le vélo va faire du bien pour dérouiller tout ça. 

Je savais que j'allais rencontrer Couette-de-feu, que je guiderai finalement durant toute la course. Couette-de feu, c'est une coureuse redoutable rencontrée sur Dailymile il y a quelques années. A enregistrer jour après jour des entraînements depuis près de 4 ans maintenant dans cette application, à raconter et lire les hauts et les bas d'athlètes groupe-d'âge de tous calibres, on finit par se lier d'amitié avec des gens qu'on ne connaît que dans la vie virtuelle mais qui existent bel et bien dans la vraie vie. Couette-de-feu est l'une de ces amies virtuelles qui m'a encouragé plus souvent qu'à son tour. Elle m'a fait voir les choses sous un autre angle avec son expérience de sportive performante et sa plume vive. Je peux maintenant mettre un visage, une voix et une foulée sur cette amazone du clavier.

Elle était accompagnée pour l'occasion de son coach-du-mental à elle. Une bouille sympathique mais surmontée d'un monticule capillaire (dixit Couette-de-feu) qui a finalement été oublié, puisque caché sous son casque de vélo. Je l'ai tout de suite classé dans la catégorie chic type... et mon flair ne m'a pas trompé. 

Les coureuses arrivent tranquillement, c'est agréable de papoter avec Partner avant le départ qui est là aussi pour ouvrir le 10k. On reçoit les dernières consignes de l'organisatrice, Nathalie. Ses yeux bleus pétillent encore malgré la fatigue accumulée en préparation de cet événement et les nuits écourtées depuis plusieurs semaines. Elle est fraîche comme une rose. Elle me remet un chandail de vélo: je serai une Cyclo-pétard pendant 3 h. Je fais quelques tours de reconnaissance avec le vélo de montagne qu'on m'a prêté afin de me familiariser avec la monture et sans tambour, ni trompette, nous voilà parties pour un 21 k de vélo. Le départ du demi est donné à 7 h et 80 femmes s'élancent dans les rues de Trois-Rivières. 

Je ne connaissais pas les filles sur la ligne (sauf Couette-de-feu) mais je me doutais bien que ma protégée se retrouverait dans le peloton de tête. Elle s'est effectivement rapidement démarquée des autres et je savais à partir de là, à moins d'une bad-luck, je la guiderais durant toute la course. 

Elle court bien, la Couette-de-feu. Je l'entends derrière moi. Tape-tape-tape fait le son de ses Mizuno sur le bitume. Je la regarde souvent du coin de l'oeil. Je reste muette, tranquille, je la laisse dans sa bulle. Je lui signale avec les signes des cyclistes de route les trous d'eau, les craques traîtres. Ça va être le fun... jusqu'au km 2.5 ou je ne sais plus trop où aller. Je demande au bénévole à l'intersection. Il sait pas. Couette de feu s'élance dans la rue, elle retourne vers le départ. Elle a le regard affolé. NON! Je capote, je suis très nerveuse, je me dis: Elle va courir 21 k, je vais l'amener au point que je connais, je sais comment retrouver le parcours.  J-P, son coach du mental arrive à la rescousse, je ne sais plus trop ce que je lui dis mais ça devait ressembler à : Reste avec moi, svp, j'ai besoin d'aide. Finalement, on a suivi le bon chemin, je vois des oriflammes marquant la distance. Soulagement.

Je me tape sur la tête, quel piètre ouvreuse je fais ! J'en tremble presque. Je me sens mal pour ma coureuse que j'ai stressé de la sorte. Tape, tape, tape. Je sais ce que représente la préparation à une épreuve pour un athlète. On s'entraîne fort, on investit des heures d'entraînement, des $$$. On se déplace pour se rendre sur les lieux de l’événement. Alors, on veux que ça se passe bien. Je sers les dents et les mains sur mon guidon. Tape, tape, tape.

La ville est encore endormie à cette heure, les rues sont vides. Quelques bénévoles ici et là mais ils ne sont pas encore réchauffés par l'esprit d'une vraie course. Ils regardent la gazelle passer, un peu subjugués par sa foulée. C'est assez étrange comme feeling. Je reprends confiance, je connais les rues, je sais maintenant ou je mène ma coureuse. On arrive près du port, la brume du fleuve nous tombe dessus. Épaisse comme de la purée de pois. Une première station d'eau surgit de nulle part.

On poursuit vers l’île St-Quentin. Ce sont des lieux communs pour moi. Je vais souvent courir sur l'heure du midi ou après le boulot dans ce secteur. Le parcours sur l'île me fait un peu peur par contre. Je connais la boucle mais j'ai un blanc pour la sortie. Fou d'même. Et c'est pas qu'on me l'a pas expliqué. Le mardi précédent la course, l'organisatrice se déplaçait avec moi et nous avons fait le parcours à pied sur l'île. Mais on a coupé court sur la sortie. Merde.

Parenthèse sur mon cerveau en situation sportive: Le sport me fait perdre une partie de mon quotient intellectuel et m'occasionne des pertes de mémoire. A la natation, je peine à compter plus de 4 longueurs. C'était un running gag entre mon précédent bourreau (coach) et moi. A mon premier triathlon, j'ai fait 6 tours de 1 k au lieu de 5. Bravo Championne! Pourtant, je suis très intelligente. Cela vous donne simplement une idée de la diminution temporaire de mes capacités intellectuelles lorsque mon coeur bat à plus de 50% de sa fréquence maximale. Fin la parenthèse, retour à la course. 

Le son des Mizuno s'est estompé dans les sentiers de terre de l'île recouverte de brume. Plus de tape-tape-tape. Couette-de-feu n'aura même pas vu qu'elle se trouvait en plein milieu des trois rivières. La vue est pourtant si belle. Je sais qu'on a deux tours à faire dans ce parc. Il y a une section sur le bord du fleuve, très étroite. J'ai peur de tomber dans l'eau.

A gauche, c'est le néant. Bin non, c'est le fleuve! Source: J-P
Je ramène ma coureuse au turn-around pour entreprendre le deuxième tour. Mais ce n'est pas clair pour elle, ça cafouille, je lui crie fermement de virer de bord. Elle s'exécute finalement, un peu désorientée à cause de moi encore une fois. Maudit que j'me sens incompétente! Et J-P, l'autre coach-du-mental est là, un peu partout et nulle part à la fois. Le son du flat sur son vélo me rappelle sa présence. Oui, oui, il a fait un flat dès le début de la course mais ça l'a pas empêché de venir nous secourir Couette-de-feu et moi au km 2.5. Ça me rassure qu'il soit là. Je me sens moins seule avec Pascale dans la brume. Il aura d'ailleurs pris des clichés tellement représentatifs de cette course et il aurait probablement sa vision de la course à lui aussi. Je lui dois une fière chandelle.

On entreprend le deuxième tour de l'île. C'est alors qu'on se met à croiser d'autres coureuses du demi. Je dois leur demander de libérer la voie pour laisser passer la coureuse de tête.  Je souris un peu mais je suis encore crispée de toutes mes bévues et toute ma concentration se porte vers ma coureuse. Pour me rassurer, je demande fermement à une bénévole d'une station de ravitaillement si la sortie est bien par là. Elle me dit qu'elle ne sait pas. Je continue et me dit que de toute façon, je sortirai par le chemin où on est entré pis personne ne le saura. Finalement, c'était le bon chemin. Je croise un autre bénévole en scooter, je le supplie de m'aider, de me montrer le chemin. Il nous escorte toutes les deux hors de l'île et me rassure en me disant qu'à partir de ce point, tout est clair, y aura pas de problèmes. Il a eu raison sur la clarté du parcours mais ma coureuse et moi n'étions pas au bout de nos peines.
Le scooter qui nous aide à sortir de l'île de brume
Source: J-P

Au détour d'une ruelle digne du Matou de Beauchemin (sans le côté romantique), je vois du coin de l'oeil J-P qui retient deux gros chiens ou qui parle à leur maître. Deux ou un ? Pas certaine de mon souvenir. Qu'à cela ne tienne, les colosses (tiens, j'ai décidé qu'y en avait deux) jappaient et J-P a peut-être sauvé l'un des efficaces mollets de sa blonde d'un incident fâcheux...sans compter les mollets des autres coureuses qui ont suivi par la suite!

On entre ensuite dans les petites rues charmantes de la veille partie de Trois-Rivières. C'est qu'une bonne partie de la ville a été rasée en 1908 par un incendie dévastateur qui a pour ainsi dire fait table rase du passé architectural de la ville. Sauf cette petite section. Alors que Couette-de-feu et moi abordons ce secteur (rue des Ursulines), une voiture profite de l'absence de bénévole à une barrière orange pour faire son apparition dans le parcours (coin Ste-Cécile/des Ursulines). Je fais signe à la conductrice un peu perdue de se ranger. Avec le regard que je lui lance et mon geste autoritaire de la main, elle sait qu'elle n'a pas le choix d’obtempérer. Je fais passer ma coureuse et je laisse J-P gérer la conductrice égarée. 

Rue des Ursulines... sans les Roses

Les fêtes de San Fermin
En levant la tête, j'aperçois l'épreuve ultime de cette étrange aventure: des centaines de femmes arborant leur chandail rose occupant entièrement la rue des Ursulines. Couette-de-feu et moi se dirigeonsà 4 min 20 du kilo  directement dans cette foule compacte. Couette-de-feu s'écrie: NON! (ou kekchose de même). Je sens sa surprise, mais aussi son abattement. Une image me vient alors en tête: les Fêtes de San Fermin à Pampelune. Vous savez ces lâchers de taureaux dans les rues tortueuses d'une petite ville d'Espagne, où les gens courent dans tous les sens pour éviter de se faire embrocher par les bêtes? Habillés en blanc avec un p'tit foulard rouge au cou ? Lorsque la voix tonitruante de J-P s'est fait entendre pour scander aux femmes de se tasser, Couette-de-feu et moi sommes devenus le taureau. Le passage s'est ouvert, je me suis mise à crier à plein poumons moi aussi, soudain investie d'une mission: sauver ma coureuse de cette foule! Les femmes sursautaient, un peu affolées, ne comprenant pas trop la consigne, ni ce qui se passait. Certaines davantage dans leurs bulles ne se tassaient tout simplement pas (because les écouteurs sur les oreilles) ou le faisaient juste à la dernière minute. Des femmes en tiraient d'autres par la manche, poussaient légèrement leurs compagnes de course. Un certain chaos, je dois l'avouer. Mais j'étais déterminée à fendre cette foule en deux et J-P derrière me donnait un solide coup de main à l'arrière. Mémorable. 

Cette lutte pour se frayer un passage s'est poursuivie jusqu'au fil d'arrivée. Sur la rue La Vérendrye, à 2-3 kilos de l'arrivée, J-P s'est écrié: On prend possession de la ligne jaune! Je me suis alors retrouvée à zigzaguer sur la ligne jaune au milieu de cette rue, suivie de Couette-de-feu. Nous étions entourées de centaines de femmes à notre gauche courant dans un sens et autant à notre droite, se dirigeant vers l'arrivée. Heureusement, aucun incident n'est survenu dans cette épopée vers l'arrivée. Pas de chute pour moi, ni pour aucune femme. J'ai mené mon cheval jusqu'au bout. J-P et moi l'encouragions dans ce dernier droit, soulignant à qui voulait bien l'entendre qu'elle s'appelait Pascale, qu'elle était super bonne et que c'était la première coureuse du demi. 

Lorsqu'elle a franchi l'arche, à travers des dizaines d'autres femmes, toute ma tension s'est dissipée et je me suis effondrée en larmes dans ses bras poisseux de sueur (oui, c'était vraiment dégeu Pascale!). Je m'excuse, je m'excuse, j'ai gâché ta course. Elle m'a souri, exténuée. Un beau sourire qui m'a rappelé que si je n'avais pas été sur la coche comme ouvreuse, il me restait encore plusieurs filles du demi à escorter dans la foule de femmes roses. Nathalie comptait sur moi. 

Je me suis donc mise à remonter sans cesse le dernier kilomètre, encourageant les filles, tapant dans les mains ici et là. Je me suis laissée prendre au jeu, m'improvisant animatrice de foule. Ma technique: je repérais une coureuse du demi (dossard jaune) ou d'une autre distance mais qui me semblait fatiguée, je regardais son nom écrit sur son dossard et me mettait à lui parler: 

Ça va bien Hélène, tu as presque terminé. Tu vas tourner au bout de la rue à gauche là-bas et tu vas voir l'arche. Tu vas donner tout ce qui te reste car tu vas être très fière de toi après. Ça va bien Hélène, tu es bonne, tu es solide. 

Remise des médailles
Et lorsque j'arrivais devant la foule massée le long des barrière, je m'adressais à elle en gesticulant: C'est Hélène, elle a fait un demi, encouragez-là! C'est le truc de J-P et croyez-moi, il fait fureur! Et les gens de se mettre à encourager Hélène, Marie-Eve, Josée, Julie par leur nom, avec entrain. Je voyais des sourires se dessiner sur le visage des femmes, fières de recevoir des encouragements si personnels. J'ai continué inlassablement. J'ai vu des visages souriants, fatigués, j'ai vu des femmes pleurer en voyant leurs enfants et leur conjoint. Que de fierté, d'énergie et d'accomplissement!


L'arrivée
Ce manège s'est continué jusqu'à la dernière femme de l’événement. Anne a finalement terminé son demi, accompagnées de plusieurs encadreuses à vélo et de ses amies de La Tuque qui l'encourageaient. J'aurai accompagné la première et la dernière.

Je garderai un souvenir impérissable de l’événement: pour ma première (et pas la dernière) expérience de bénévole, pour mon aventure inimaginable avec Couette-de-feu et son coach-du-mental et pour le plaisir que j'ai eu à encourager toutes ces femmes, mamans ou non, à l'occasion de la fête des mères.

En terminant, je tiens à remercier l'organisation Une fille qui court d'avoir remis 2000$ à la Maison Grandi-Ose, un centre de loisirs adaptés que Petit Loup fréquente depuis 7 ans et qui fait partie de la qualité de vie de ma famille. Et félicitations Couette-de-feu pour ta course.

N'hésitez pas à prendre part à un événement comme bénévole. On en retire beaucoup plus que l'on ne donne. 

dimanche 10 mai 2015

Bonjour Printemps!

Enfin, j'ai complété mon premier demi-marathon. Un vrai demi. 

Après mon douloureux DNF en octobre 2013, j'ai voulu tenter un nouvel essai en mai 2014 au Demi-marathon de Lévis. Mais des bobos m'avaient fait joué de prudence. On ne m'y reprendrait plus: si je suis blessée ou borderline de l'être, je ne me présente pas. Point. On a beau me traiter de chicken (à la blague, évidemment) mais cette ligne de parti m'a bien servi jusqu'à maintenant.

Pour Victo, je savais que je m'y présentais en pleine forme. Pas de bobos qui traînent, pas d'inquiétudes. J'ai fait plusieurs sorties de 80-90 minutes au cours des dernières semaines et je me sentais bien à chacune d'elles. Ça r'gardait bien.

Bonjour Printemps est un très bel événement bien organisé à Victoriaville. J'ai choisi cette course parce que c'était un samedi, la veille d'une randonnée de vélo dans le cadre de l’événement Une fille qui court. La randonnée ferait donc office de récupération. J'ai finalement récupéré le lendemain mais en vivant une montagne russes d'émotions. Ceci est une autre histoire. Ensuite, y a que Victo, c'est à juste à 50 minutes de chez moi et finalement, deux bons coureurs dont Couette-de-feu m'avaient recommandé ce parcours.

Je me suis donc présentée très tôt le matin. Après l'inscription qui s'est faite en deux temps, trois mouvements, je suis allée me préparer dans les vestiaire du Cégep. Un petit réchauffement, un mot ou deux ici et là et il a fallu aller se corder pour le départ. Faisait assez beau, un peu humide mais un beau vent (!) nous gardait au frais. Je suis partie en contrôle, pas question de brûler des cartouches. Pour les deux premiers kilos, on descendait tranquillement vers une piste cyclable entourant un réservoir, parcours que l'on aurait à faire trois fois.



Quelques femmes courraient à mes côtés dans les premiers kilos. L'une d'elles soufflait et souffrait étrangement trop pour un début de demi. Je l'ai perdu dans la brume vers le cinquième kilo (note: y avait pas de brume, c'est au sens figuré). Après, pu de madames, y en avait 6 en avant et une cinquantaine en arrière.

J'ai bien aimé le parcours. Premier tour, c'est la reconnaissance: cette section est venteuse, ici il fait chaud, plus loin le vent me pousse dans l'dos. Au deuxième tour, on a des repères, on anticipe les sections plus difficiles. Au troisième: rebelote, c'est la routine mais c'est le dernier tour et on file à la maison. Une femme très dynamique a salué ma foulée au deuxième tour. Ça m'a donné un bon coup de fouet. Je l'ai revu au troisième tour et ses encouragements résonnent encore en moi. Tsé, des encouragements sincères, significatifs. J'ai bien pris soin de prendre du liquide aux stations et mes deux gels. Je me répétais que j'étais légère et relax.

Malgré ces p'tits soins, le retour à la maison fût pénible. Vers le kilo 17, les quads se sont mis à durcir. Y'étaient fatigués. On avait le vent frais du départ dans'face et la charmante descente des premiers kilos s'était transformée en douloureux chemin de croix pour moi. Le pace a baissé (trop à mon goût) les cuisses me faisaient mal. Je me consolais en me disant que mes bandelettes étaient bien tranquilles et que j'avais semé quelques monsieurs en chemin.

Je suis finalement rentrée à la maison. Le temps que j'ai fait m'a laissé un ti-peu amer. Je me serais attendue à 1 ou 2 minutes de moins (vous connaissez mon prochain objectif). Mais Coach du mental a vite fait de me remettre les yeux en face des trous: tu as fait ton premier demi, tu n'es pas blessée et tu as eu du fun quand même. Bon ok, d'abord... vu d'même.

1 44 h 50, 5 ième femme sur 12 dans ma catégorie et 7 ième femme over-all.

Merci Victo, tu as lancé ma saison 2015 et j'irai probablement te visiter plus souvent pour des courses maintenant que je te sais si acceuillante.