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dimanche 19 juillet 2015

Tremblant 70.3 III

Vue de la chambre

Encore un long récit de course pour mes lecteurs assidus qui aiment les détails! Les prochains seront plus succints, j'envisage une nouvelle formule... A suivre! 

Déjà une troisième participation à cette course! Cette année a été aussi mémorable que les autres, d'autant plus que mon séjour s'est déroulé sous le signe de la camaraderie.

La préparation cette année a été différente. Je n'ai pas pris mes congés hebdomadaires d'une demi-journée qui me permettaient de faire des plus longues sorties sans empiéter sur la vie familiale. J'ai donc trouvé ça plus difficile de caser ce genre d'entraînement et je les ai quelques fois raccourci ou moins bien exécuté. Ça joue sur la confiance. En revanche, j'ai couru davantage même si je me suis fait une tite-blessure sortie de nulle part sous le pied gauche au début juin et que mes ardeurs de course se sont ralenties. Et j'ai enfin fait un demi-marathon, un vrai de  vrai, sans faire de vélo avant.

Ceci étant dit, les courses, c'est comme les examens. On s'y présente avec la préparation qu'on a a et on compose avec. On a beau vouloir faire un blitz d'études à la dernière minute (je n'y crois pas vraiment), la préparation à long terme paie davantage: aller à tous les cours, faire les travaux, étudier (et pas juste la veille). Transposition au triathlon: s'entraîner avec assiduité, réaliser une bonne préparation la dernière semaine (nutrition, repos, préparation mentale) et exécuter le jour du triathlon.

Cette année, Coach-du mental ne m'accompagnait pas. Différentes stratégies ont été tentées pour le faire changer d'avis mais peine perdue, il se sentait plus utile près de Petit Loup et voulait aller jouer au golf. C'est compliqué jouer au golf à Tremblant durant le week-end du 70.3, d'autant plus que cette année, le 5150 (olympique) et un sprint se déroulaient le samedi. Ce véritable festival du triathlon a réuni 4000 athlètes et leurs accompagnateurs. Ça fait du people sur le site, ça.

Je partais donc dans les Laurentides comme une grande.

Départ du 5150
Comme j'avais loué un genre de studio en août dernier et que je me retrouvais sans accompagnateur, j'avais offert à Partner de le partager avec elle le vendredi puisqu'elle participait au 5150 le samedi. Son Sherpa l'a finalement accompagné et quand je suis arrivée à la chambre le vendredi soir, je me suis fait accueillir avec un bon spaghetti. J'avais déjà souper mais c'est pas grave, j'avais encore faim. Petite soirée tranquille de papotage entre crevettes estivales (clin d'oeil à Sherpa!). Le lendemain matin, le couple s'est levé tôt pour se préparer à la matinée qui les attendaient. Je les ai accompagné au départ de natation, où enfin je vivais un départ sans la fébrilité et le mal de ventre de devoir moi-même y participer. J'ai rencontré sur place K., une maître-nageuse de mon club convertie au triathlon au cours de la dernière année. Elle préparait son premier demi-ironman depuis septembre dernier. On a donc placoté de choses et d'autres. Elle m'a posé des questions sur la course, on a encouragé les participants qu'on connaissait.

J'ai pris conscience en jasant avec elle que j'avais accumulé un certain nombre de trucs cours des cinq dernières années. On a observé un jeune durant sa transition et c'est là que j'ai introduit K. au fait que la transition, c'est pas le moment de se faire une fondue. Quoi ? Disons que c'est une expression que j'ai emprunté à M. Coach qui m'avait averti de cette façon de ne pas niaiser dans la zone de transition. Des gens perdent de précieuses minutes à se préparer: les fourchettes, les sauces, les accompagnements,...C'est correct surtout si on a un objectif de finir, mais disons qu'avec les efforts que ça coûte pour gruger des minutes à la course ou au vélo, il s'avère cruel de les perdre ainsi en transition. K. l'a trouvé bien bonne et je crois qu'elle sera désormais dans son répertoire d'expressions colorées.

On s'est ensuite entraîné avec G. et sa douce E., deux autres maîtres-nageurs: un peu de nage, un peu de vélo et un peu de course pour réchauffer la machine avant le grand jour. Agréable de le faire en bonne compagnie. Ensuite, je suis retournée dans ma bulle (lire ma chambre) pour dîner et préparer mes tas: tas de linge et trucs pour mon habillement du matin, tas pour la natation, tas pour le vélo et tas pour la course avant le dépôt du vélo dans la zone de transition. Cette année, une difficulté supplémentaire de planification s'est ajoutée. L'hôtel m'a refusé un check-out plus tard, ce qui m'aurait permis de prendre une douche après la course. Il faut dire que cette année, les départs débutaient une heure plus tard, ce qui faisait en sorte que je m'attendais arriver à ma chambre vers 14 h 15. J'ai donc dû paqueter tous mes p'tits afin de vider ma chambre rapidement après avoir installé ma transition au petit matin.

K., G., et votre scribe dévouée. Merci E. pour le cliché!
Je me suis fait ensuite un bon souper maison car j'avais une cuisinette bien équipée dans ma chambre. Ensuite, révision des tas et pognage de beigne en règle, devant la télé. Je dois dire qu'à ce moment (et la veille aussi), je me suis ennuyée de ma famille. Bien que Coach du mental m'ait ordonné de profiter de mon voyage solo, il me manquait. Et Petit Loup. Et Sirène. De toute façon, j'ai eu le moton tout le week-end... ah! ces hormones!

Les betteraves cuites à la maison mais la truite
et la purées de patates douces préparées à la chambre. 

Matin de la course
Après une nuit de sommeil assez récupérateur, le jour se lève et moi aussi. 5 h. Se laver,  s'habiller, se crémer (très important car j'avais omis cette étape l'an dernier), déjeuner (des oeufs et un bagel full confiture, c'était super bon). Oups, j'ai oublié le plus important. Entre se crémer et déjeuner, insérer : aller chercher un café dans le lobby de l'hôtel.

Puis, je me rends à la transition installer mes trucs. Le hasard a fait en sorte que je me retrouve à côté d'une amie d'Unefille qui court. Une nouvelle connaissance de triathlon. La météo est incertaine, de la pluie était au programme. J'avais donc laissé une petite veste coupe-vent (baptisée veste en kleenex car elle est très mince et blanche, limite transparente) dans mon sac de transition de vélo, des fois qu'il mouillerait à boire debout. Une fois mes trucs vérifiés deux fois plutôt qu'une, je laisse tout derrière, me disant que ma natation serait complétée lorsque je reverrais mon vélo.

Retour à la chambre pour faire le check-out. Un autre café aussi. Je vais tout porter mon stock dans mon auto stationnée dans le stationnement sous-terrain de l'hôtel. Je laisse mes clés précieusement à la responsable de l'hôtel. J'ai peur de perdre mon sac d'effets personnels: qu'ils l'égarent ou chai pas, que quelqu'un d'autre parte avec par erreur et que je me retrouve le bec à l'eau, sans clés.

Et je quitte pour me rendre au départ de natation. Seule avec mes pensées. J'arrive sur le site et j'y croise deux membres du club de triathlon avec qui je partage mon corridor de nage 2 à 3 fois par semaine. Ils me dérident avec leurs jokes de gars et m'aident à penser à autre chose. 

Natation
Après une petite trempette pour s'assurer que tout est sous contrôle, je prends mon rang dans le groupe des femmes 40-44 ans. K. y est aussi et une autre future triathlète de mon patelin qui allait réussir dans les heures qui suivraient son premier triathlon, un demi par dessus le marché! Je me dis que j'ai pas mal moins de raison d'être nerveuse qu'elles ce matin.

Le départ est finalement lancé et je pars pour un 1.9 k, probablement 2.1 tellement j'ai l'impression de nager tout croche. L'eau est confortable, rien à signaler. J'enfile les bouées, une après l'autre. Des pensées négatives me traversent l'esprit, genre que je vais faire le même temps que l'an passé , que je pourrais faire mieux. J'essaie de les chasser en me concentrant sur ma technique. J'espère qu'il ne pleuvra pas sur le vélo.

Vélo
La transition se passe rapidement. Je cours du plus vite que je peux, me faufilant entre les autres nageurs qui sortent de l'eau. Arrivée à ma place, j'enfile rapidement mon casque et je pars avec mon vélo. Ma visière tombe. Shit, j'espère qu'elle est pas cassée. Non. Fiou.

Ma préparation à vélo est différente des années dernières. J'ai moins roulé, moins de longues sorties au compteur. Qu'à cela ne tienne, je savais que je suis tout de même plus forte en vélo que l'an dernier, ma performance à Drummondville m'en a convaincu. J'avais hâte de retrouver ce parcours que je connais bien maintenant et que j'apprécie.

Le temps est nuageux, frais, mais pas froid. Pas vraiment de vent ce matin-là non plus. Après quelques kilomètres, je dépasse K., je la félicite pour sa belle natation. Je reprends ma stratégie du vélo confortable. Mais cette année, je n'étais pas confortable. Mon cuissard me faisait mourir. Je ne comprenais pas parce que c'était de l'équipement testé maintes et maintes fois. Restait plus qu'à profiter des descentes pour se soulager le popotin et se changer le mal de place. Quelques grains de pluie sont tombés à mi-parcours mais rien des trombes que la météo nous annonçait. Et pas d'orages non plus.

Sur la Montée Ryan, je me fais dépasser par C., une triathlète de mon club. Facile à repérer avec ses bas de compression rose flash. Je l'encourage à ma façon, genre: Envoye la grosse, t'es capable. Note 1: C. est toute petite. Note 2: Je n'encourage pas tout le monde de la même façon, disons qu'à force de nager dans le même corridor pendant tout l'hiver, on sait ce qu'on peut se permettre! Je rattrape C. à la Montée Duplessis et on s'amuse à se dépasser l'une et l'autre dans les montées et les descentes qui caractérisent cette section du parcours. Un chouette moment! Finalement, je prends le dessus dans la descente de la fin ...ok, ok, à cause de mon poids!

Course
De retour à la transition. Zut, j'ai été un peu moins efficace. J'ai fait un petit détour inutile. On oublie cette erreur. Bas, espads, dossard, visière. Go pour 21 k. Dès la sortie de la transition, je repère les toilettes.  Je ne suis plus capable, j'ai les yeux jaunes depuis au moins 60 minutes. Je ne me décidais juste pas à arrêter pendant le vélo. Je repars, soulagée.

Tentative de mettre ma ceinture dans le bon sens!
Les premiers kilos se déroulent comme prévu. Je me sens bien, prête à affronter ce demi-marathon. Le soleil vient à se montrer le bout du nez et le mercure grimpe. Je me concentre sur trois choses: prendre de la glace pour me rafraîchir aux station, boire, et m'alimenter avec mes gels aux moments prévus. Je pense aussi aux personnes qui ont pris le temps de m'encourager virtuellement au cours de la semaine, avant mon départ. J'éprouve beaucoup de gratitude envers elles pour avoir pris le temps de le faire.

J'aborde bientôt la section du Petit train du Nord. Encore là, ça va bien. Je dépasse les coureurs, quelques femmes. J'aime cette section, les visages défilent et on reconnaît les coureurs. On se salue, on s'encourage. C. apparaît derrière moi, je me demandais où elle était passée! Elle me raconte en riant qu'elle a eu quelques petits ennuis de tuyauterie. Elle est rapide et je l'observe se frayer un chemin devant moi  à travers les dizaines de coureurs qui déambulent à des vitesses différentes.  Un peu plus loin, j'aperçois J., une maître-nageuse qui a troqué ses lunettes et son maillot pour le chandail de bénévole. Elle me réserve un accueil chaleureux à une station d'eau. Ça me fait plaisir de la voir et de sentir son énergie.

Je continue. Le genou droit se met à fatiguer. Je connais ce signe avant-coureur de problèmes avec la B. J'ignore le signe. Je n'arrête pas. Vers le 14 k, la douleur apparaît. Shit...il reste les côtes de la fin à se taper!  Ma vitesse diminue considérablement. Bien sûr, les côtes y sont pour quelques choses mais y a aussi ce couteau (imaginaire) qui s'enfonce sur le côté de mon genou droit à chaque foulée. J'ai sauté en courant (je devais avoir l'air folle) pour changer le mal de place, j'ai tenté d'adapter ma foulée, j'ai accéléré: rien n'y fait. Ça s'estompe, mais ma B me fait savoir que je n'en ai peut-être pas assez pris soin au cours des dernières semaines. Pas grave, je savais qu'y en avait pas pour longtemps.
Arrivée à quelques centaines de mètres de l'arrivée (enfin, ce que je croyais à ce moment), je croise les pompiers nonchalants de l'an dernier, accotés au même endroit.  Je rentre dans le village, avec les cris de la foule et les encouragements. Cependant, au lieu de tourner à droite et de descendre vers l'arrivée, on doit monter dans le village piétonnier. Ayoye, je ne m'y attendais pas. En fait, j'avais compris qu'il y avait un changement dans le parcours mais je n'avais pas compris en quoi consistait LE changement en question. Ça m'a scié un peu les jambes, je l'avoue. Je me rappelle surtout avoir eu l'impression que mes pieds ne levaient pas et que ma posture manquait un peu de tonus.

J'ai finalement franchie l'arche de l'arrivée. Je savais par contre que personne ne m'y attendait. Comme d'habitude, je sanglote un peu (je le fais toujours, je m'y suis habituée). Je me dirige machinalement vers la bouffe mais la faim ne semble pas au rendez-vous. J'attends un peu, je zieute dans la foule d'athlètes si je ne retrouverais pas K.



Ensuite, opération ramassage des p'tits. C'est Coach du mental qui est généralement en charge de cette tâche. Mais cette année, je dois le faire comme une grande. Une fois tous mes graments dans mon auto, dans le stationnement sous-terrain de l’hôtel, je me lance dans une périlleuse mission: retrouver le soldat K. Pour la féliciter, évidemment...mais aussi pour pouvoir prendre une douche à sa chambre, celle-ci ayant accepté gracieusement de me rendre ce service.

Je surveille la transition, je zigonne ici et là. Mais à travers cette foule dense, rien à faire. Je me résous à monter vers son hôtel. Le pire qui peut m'arriver est de retourner à Trois-Rivières toute collée de sueur. Ce n'est pas siiiiii grave. Mais une douche après une course, ça fait partie de la récupération, je pense. Récupération psychologique, disons.

Heureusement, je l'aperçois qui entre avec sa soeur et son beauf dans l'hôtel. Yes! Après les félicitations d'usage, je monte avec eux.

Les madames, y'étaient contentes! 
Je suis sur mon buzz, je peux enfin partager avec quelqu'un d'autre que moi-même les hauts et les bas de la course. En plus, c'est un très bon public:  K. et sa sympathique soeur rigolent à chacune de mes niaiseries. Elles me font penser à moi et ma soeurette. Je m'ennuie d'elle. Le non-moins sympathique beauf me transfère quelques images de moi à la transition et lors de la sortie de natation. Cool! Merci le beauf! La soeur de K. nous oblige (pour notre bien) à une partie de jambes en l'air (au sens figuré) d'une durée de 20 minutes. Je sais que c'est bon pour la récupération mais mautadine, j'étais à boutte après le 20 minutes réglementaires!

20 minutes de torture :)

Mon séjour à Tremblant s'est terminée au resto avec mes amis maîtres-nageurs où on s'est bourré dans le sel et le gras. Miam! J'ai ensuite pris la route vers 19 h, pas si fatiguée puisqu'encore sur l'adrénaline. La route était belle et j'ai pu ressasser les belles rencontres et les moments de camaraderie du week-end. 

Epilogue
Alors que je craignais pour ma B, c'est mon pied qui m'a lâché le lendemain de la course. Une drôle de douleur, causée probablement par un petit os qui s'est déplacé (cuboïde). Tout ça a fini en petite tendinite et j'en ai eu pour un bon 2 semaines sur les blocs pour la course.

Fin de Tremblant 70.3 III.

A l'an prochain ? Je ne sais pas, on verra! 

samedi 14 juin 2014

Triathlon de Mont-Tremblant 5150


Une bonne générale. Voilà comment je résume ce premier triathlon de ma saison 2014. Dire qu'il y a quelques semaines, je n'avais pas vraiment envie d'y aller. Je n'étais pas full motivée, disons. Mais lorsque Coach du mental m'a annoncé qu'il m'accompagnait avec Petit Loup, mon état d'esprit a changé. Je me sentais moins seule, je me disais que ce serait un beau week-end en famille! Finalement, même Sirène s'est joint à nous.

Nous sommes arrivés au début de l'après-midi du samedi, après une épopée dans l'arrière-pays lanaudois. En effet, Coach du mental avait décidé d'utiliser le chemin le plus court pour se rendre de Trois-Rivières à Tremblant. Plus court en distance ne signifie pas nécessairement le plus court en durée... Nous avons donc visité de charmants villages de Lanaudière, avant de nous aventurer dans des chemins de terre. Tsé, quand tu croises plus de moto-cross que de voitures, tu sais que t'es dans la brousse :). On a finalement débarqué direct sur la Montée Duplessis. Coach du mental était bien fier de son coup mais ai-je besoin de vous dire qu'on a pas pris le même chemin pour le retour à la maison ?

Une fois arrivés à l'hôtel, l'Homme s'est esquivé pour un 18 trous de golf et je suis allée m'enregistrer à la tente. Un des bénévoles m'a demandé si Petit Loup pouvait rester à l'extérieur de la tente. Pas question, ai-je répondu, catégorique. Il a une déficience intellectuelle. Malaise pour moi et le bénévole. Il est finalement venu avec moi. Merci M. le Bénévole!

Ensuite, ce fût la farniente à la piscine de l'hôtel. Je peux vous dire que mes deux poissons ont animé la piscine. Le sauveteur avait de quoi s'occuper: il a mérité sa paie! Ils y auraient passé tout l'après-midi, mais pas moi. Le soleil me tapait sur la tête. Le reste de la soirée s'est déroulé tranquillement, on a pris une petite marche dans le village, ma grande a magasiné, me soulageant de quelques dollars au passage. J'ai rencontré des amis de l'Abitibi que j'étais très heureuse de revoir. Il a fait un temps magnifique, c'était une bien belle journée!

De retour à la chambre, j'ai préparé mes trucs. Contrairement à mon habitude, je ne me suis pas fait de plan. J'aime bien avoir un plan, cela m'évite des oublis, ça me permet d'être plus calme. Mais je ne sais pas pourquoi, je l'avais juste pas fait. J'ai dû finalement me faire une petite liste  pour ne rien oublier le lendemain matin. Tsé, des affaires niaiseuses comme beurrer mes chaussures avec du BodyGlide, s'assurer que mes semelles sont bien mises dans mes chaussures, etc. C'est le genre de détails qu'il est facile pour moi d'oublier dans l'énervement du matin d'une compétition, d'où l'utilité d'un plan.

Matin de la course
Fidèle à mon habitude, je me suis levée très tôt pour aller m'installer dans une zone de transition presque vide. J'ai donc pu choisir une place à mon goût pour ma transition, que j'ai installée méthodiquement, en vérifiant ma petite liste. Je me suis rendue compte que je n'avais rien pour mettre ma nutrition. Oups. Finalement, j'ai entreposé un gel et un paquet de jujubes dans mes cuissards (par le bas) et ça ne m'a pas gêné.

J'ai rencontré ma partenaire occasionnelle d'entraînement: Partner. C'était chouette de la voir et de partager un peu de nervosité! Elle était accompagnée de son Coach du mental à elle. Il avait son vélo et comptait bien suivre sa douce pour l'encourager. Appelons-le Sherpa, pour les besoins de la cause.

Nous nous sommes retrouvées à la plage. Coach du mental devait faire déjeuner la marmaille et venir m'attendre à la sortie de la natation. Il m'avait laissé aller en me faisant son speech habituel. Cette fois, le thème était :  Prudence, c'est une pratique pour dans deux semaines. Il est rassurant, une chance que je l'ai pour me parler ainsi.

Partner et moi se sommes retrouvées à la plage, avec Sherpa. Il a pris des photos, cool! Et on est allées se réchauffer dans l'eau qui n'était finalement pas si froide qu'on aurait pu le croire quelques jours auparavant.

Natation
Je me suis retrouvée pas mal en avant du groupe de femmes dans la dernière vague à s'élancer pour le triathlon olympique. Lorsque le signal a été donné (ce son de cacane me donne tellement mal au ventre), les femmes ont pris d'assaut le lac, mais rien de sauvage. Je me suis retrouvée à nager, assez relaxe mais à un bon rythme, sans trop de contacts avec d'autres nageuses. Je m'étais dit que j'essayais une nouvelle technique cette fois: ne pas me lancer dans un sprint effréné en respirant à chaque coup de bras. On dirait que ça m'a bien servi. Je me suis même permis quelques brasses pour mieux me diriger. Je pensais à ma technique: m'étirer, m'étirer, m'étirer. Je suivais une nageuse qui se dirigeait bien et je voyais clairement dans mes nouvelles lunettes. On a dû contourner beaucoup d' hommes des vagues précédentes. Et l'arche de l'arrivée de la natation est apparu au loin. Un p'tit coup de coeur et on y était. Je suis sortie de l'eau et j'ai couru avec mon wet durant la longue transition. Peut-être aurais-je dû le retirer et courir sans ? Il n'y avait pas de wet-suit peelers contrairement à ce que l'animateur avait annoncé. Dommage! J'ai eu une très bonne natation finalement.

Vélo
Je me souvenais de la Montée Duplessis. J'avais aimé cette section du parcours du 70.3 l'an dernier. Je me souviens avoir eu de bonnes sensations dans ces montées. Mais le beat était différent cette fois. Je n'étais pas dans l'adrénaline d'avoir fait 70 k de vélo avant, je n'étais pas sur le point de terminer mon épreuve de vélo. Il fallait pousser un peu plus cette fois, c'est une distance olympique tout de même! Mais je ne sais pas du tout si j'ai fait mieux que l'an dernier ou moins bien. Anyway, c'était des côtes et c'est dur pour tout le monde. Je me suis retrouvée durant une bonne période avec pas mal juste des hommes autour de moi. Les femmes ont commencé à me rattraper dans le deuxième tour, surtout vers la fin.

Sherpa était installé à un rond point et encourageait les participants. Il n'y avait pas beaucoup de spectateurs comparativement au 70.3, alors son cheerleading valait de l'or!  Il y a eu aussi le bénévole au turnaround qui m'a crier de pousser. J'ai alors donné un de ces coups de pédale, il m'a souri lorsque je l'ai passé: j'avais bien relancé. Je me rends compte que je suis très sensible aux encouragements et aux "demandes". C'est comme avec Alex, ma coach de natation. Si elle me demande de faire un temps, je vais tout faire pour l'atteindre.

J'ai eu un petit moment de découragement lorsque Partner m'a dépassé au deuxième tour. J'ai essayé de mettre de côté les pensées négatives. Cela ne sert à rien. J'ai donc apprécié la belle température, l'asphalte impeccable, le fait que j'étais en train de faire un super bon entraînement pour le 70.3 dans deux semaines. A chaque descente, j'essayais d'être un peu plus hardie, de demeurer en position aéro. Je n'ai pas tant peur de moi que des autres dans les descentes. Un moment donné, un gars s'est dégagé les voies nasales alors que j'était juste derrière lui. Dégueulasse! Pour le punir, je l'ai dépassé :) J'adore dépasser les hommes.

Course
Je savais que j'avais les cuisses bien chargées d'acide lactique avant de débuter la course. Ma transition a été rapide (je crois) mais je me suis fait avoir en me dirigeant au mauvais endroit pour l'entrée de la course à pied. J'ai perdu quelques secondes. Crotte. Je n'avais qu'à bien visualiser les transitions lors de ma préparation du matin, ce que j'avais oublié d'inscrire sur ma liste. Je suis partie sous le chaud soleil, mes pieds étaient engourdis mais ça finit par passer après 4-5 kilomètres. Oh que j'ai trouvé les côtes dures à monter !  Je me sentais écrasée, c'est comme si je n'avançais pas. J'aurais dû prendre un gel au début de la course mais je n'en avais pas le goût, je ne voyais pas comment je pouvais avaler quelque chose. J'avais la bouche sèche. Pourquoi j'ai pas pris ma ceinture d'hydratation ? Au premier kilomètre, je me suis vraiment demandée comment je pourrais finir cette épreuve. Une autre furtive pensée de découragement. On efface et on met un pied devant l'autre, sans penser.

C'est là que Sherpa est arrivée sur sa bécane noire. Il encourageait, et il encourageait bien. Tsé, il disait des affaires qui m'donnait le goût de m'forcer. Il m'a même fait sourire avec son appareil photo, ce qui n'est pas peu dire. Je ne saurais comment le remercier, il a vraiment fait une différence.

En montant les côtes, je me disais en boucle: je suis une chèvre des montagnes, je suis une chèvre des montagnes. Ok, je sais que je ne suis pas une chèvre gracieuse qui gambade dans les coteaux mais j'aimais mieux cette image que celle de la lourdeur, que je sentais à chaque pas. Car j'avais les jambes lourdes, vraiment lourdes. Plus que l'an dernier après 90 k de vélo. J'essayais de profiter de chaque descente pour prendre de la vitesse, pour ne pas trop me freiner. Ne jamais arrêter, ne pas marcher, ne pas ralentir...autant que possible. Je me suis retrouvée derrière une femme que j'ai suivi durant quelques kilomètres. Elle courrait bien, je n'osais pas la dépasser de peur de me refaire dépasser par la suite. Vers la fin, avant de rentrer dans le village, j'ai osé. Elle m'a laissé partir. La fin a été difficile, je serais curieuse de savoir le pace que j'avais. J'ai croisé ma famille à environ 100 m avant l'arrivée, mais pas question que je ralentisse pour les embrasser. Mais je les ai vu! 


Et l'arche imposante 5150 m'attendait, de même que de l'eau, de l'eau, de l'eau! Je me suis versée deux bouteilles sur la tête, j'ai félicité Partner qui était arrivée quelques 40 s avant moi. J'étais bien contente de l'avoir terminé celui-là! Merci à Partner et Sherpa pour leur présence et leurs encouragements!



Je tire plusieurs leçons de cette générale, qui me permettront une meilleure préparation pour Tremblant:

- Me faire un plan, ne pas déroger à cette habitude;
- M'acheter un petit sac pour la nutrition pour mon vélo;
- Suivre mon plan de nutrition, même si ça ne me tente pas;
- Visualiser les transitions lors de ma préparation du matin;
- Me trouver des trucs positifs auxquels me raccrocher lorsque les pensées négatives m'envahissent, surtout en vélo.

Plus qu'une semaine avant de vivre de nouvelles aventures dans les Laurentides!  

mardi 15 octobre 2013

Demi-marathon des Couleurs (DNF)

Je ne suis pas particulièrement fière de l'histoire que je vais vous raconter. Je suis retombée un peu dans un pattern que je connais trop. Je vais tout de même l'écrire pour apprendre de mes erreurs. Et parce que l'écriture a un côté thérapeutique pour moi.


Depuis mon dernier triathlon à Valleyfield à la fin août, j'avais expliqué ici que je préparais un demi-marathon. Ce fût une belle période d'entraînement. Je courais sans douleur. Et aussi, je courais longtemps, chose que je n'avais jamais connu. La météo superbe des dernières semaines ajoutait au plaisir. La carrosserie tenait bon. Semaine après semaine, je me surprenais à augmenter la longue sortie et le kilométrage cumulatif hebdomadaire. La préparation de ce demi demeurera un bon souvenir. Même si de temps à autre, je trouvais que je poussais un peu ma luck...

La semaine dernière, une lumière jaune s'est allumée durant un entraînement facile. Un petit pincement sur le côté du genou droit. J'ai continué, le pincement est disparu. Le dimanche précédent le demi, une lumière rouge s'est mise à flasher durant ma dernière longue sortie. C'était plus qu'un pincement. J'ai pensé arrêter et retourner sagement à la maison mais je portais mes lunettes d'endorphines (mes lunettes de droguée) alors la lumière n'était pas si crue, si aveuglante. Avec un peu de marche, de course facile, j'ai pu faire l'entraînement. Sauf qu'à la fin, je savais que quelque chose ne tournait pas rond.

S'en est suivie une montagne russe de questionnements durant la semaine sur ma participation au demi-marathon et deux traitements chez mon chiro. Mardi, je devais tester la papate avec un petit 5 k de course facile. J'ai couru 2k et j'ai arrêté, sentant l'inconfort arriver. Après cet essai très peu concluant, c'était clair pour moi qu'il n'y avait pas de demi. Puis, deux jours plus tard, Chiro avait suggéré un autre test. J'ai alors réussi à faire 7 k sous le beau soleil d'automne, sans vraiment d'inconfort. Un autre traitement le lendemain. Chiro ne me garantit pas que je ne vais pas sentir ma bandelette.

A la lumière de cet essai plutôt positif, j'ai alors reconsidéré ma décision. Il y avait un risque, soit. Mais je croyais sincèrement que ce risque était raisonnable. Je suis donc allée chercher mon dossard le samedi et me suis préparée pour la course du lendemain. Ce qu'il y a de bien avec ces montagnes russes sur la participation à une course, c'est que lorsque la vie nous donne une p'tite chance d'y participer, on la remercie et on en profite vraiment.

Au moment du départ, j'étais très confiante. Je n'avais pas de doute, je ne me questionnais pas à savoir si je devais être là ou non. Je savais qu'il y avait un risque mais mon pif me disait qu'il n'était pas assez élevé pour que je ne m'essaie pas. Mon objectif en était un de temps. Malgré le début de blessure, je ne voulais pas finir ce demi, je voulais faire le temps prévu. Et dans mon for intérieur, je savais que je devais prendre l'accotement en cas de douleur trop intense.

J'étais survoltée au départ, j'ai vraiment eu un beau rush d'adrénaline. La superbe température, le beau parcours, mes jambes qui roulaient super bien, qui accéléraient sur demande, la papate qui suivait, j'avais de bonnes sensations. Je crois que cette distance est pour moi, j'adore courir à ce rythme assez soutenu mais moins qu'un 5 k ou 10 k. Je tentais de trouver une partie d'accotement au niveau pour ne pas surcharger ma bandelette. Pas évident. La bonheur a pris un peu l'bord au km 4 où les premiers signes sont de douleur apparus. Gérables, ils étaient gérables.

Alors j'ai continué, encore une fois confiante que je pouvais passer à travers, que le jeu en valait la chandelle. Au km 9 environ, on quittait l'asphalte pour entrer dans un secteur boisé en poussière de roches. Le sentier se faufilait à travers la forêt. Magnifique avec les couleurs d'automne. Mais avec une bandelette irritée, c'est le genre de terrain qui fait mal, parce qu'irrégulier. Ensuite, pour reprendre l'asphalte du quartier résidentiel, les coureurs franchissaient une distance d'environ 20-30 m sur une surface gazonnée, assez instable. Ayoye, la B n'a pas aimé pantoute. Ce fût le début de la fin.

J'avais mal mais l'espoir était encore là!

Une fois franchie cette section, la douleur était vive. On compare souvent la douleur du syndrôme de la bandelette illio-tibiale à un couteau inséré dans le côté du genou. Le couteau m'empêchait de plier le genou, je n'étais plus capable de tolérer la douleur alors j'ai marché un peu, 10-20 m, je ne sais plus. J'avais franchi 10 k. Il me restait une boucle à faire. Mon temps était super bon, vraiment meilleur que celui prévu. Je me suis bottée le derrière. Allez, essaie. Continue un peu.

Je suis repartie à courir. J'ai revu des coureurs que j'avais déjà dépassé. Au km 13 environ, pas très loin de la maison d'un collègue, ça faisait vraiment mal. J'ai arrêté. J'ai marché un peu. J'ai essayé de reprendre. Peine perdue. La jambe ne suivait plus. Elle ne pliait plus. La course était impossible.

J'ai sangloté. J'ai regardé les coureurs défiler devant moi. Il y en avait beaucoup. Un de ceux-ci a ralenti, m'a demandé si ça allait. C'était un beau geste mais oui, ça allait. J'avais le coeur en mille miettes mais il n'y avait rien de si grave. J'ai marché vers la maison de mon collègue en essuyant quelques larmes. Il était à l'extérieur avec sa femme. Je lui ai demandé de venir me mener au point de départ. Il a compris que ça n'allait vraiment pas. Ce n'était qu'à environ 3-4 km, mais je n'avais pas du tout envie de les parcourir à pied en sens inverse.

Une fois déposée près du site principal, j'ai retiré mon dossard. Je suis allée ramasser mes choses que j'avais cachées derrière un stand. Je pleurais de rage. C'est la première fois que je ne complète pas une épreuve. Et le comble, c'est que ma bandelette était tendue et irritée. Ce qui n'était qu'un début de blessure s'était transformé en blessure en bonne et due forme. J'entendais la musique, les cris des gens, je voyais les coureurs du 10 k qui avaient terminé leur course, sourire aux lèvres. En boitant légèrement, j'ai tout de suite quitté le site. Avec un couteau dans le genou et un autre qui me vrillait dans la plaie du DNF, je suis retournée à ma voiture, à ma maison.

J'avais de la famille qui m'attendait alors je n'ai pas eu trop le temps d'être triste. J'ai vu ma fille, elle m'a demandé comment la course s'était déroulée. Mal...je n'ai pas fini. 

Elle m'a rappelé que c'était comme son championnat. En février 2012, ma fille s'était fracturée le poignet et n'avait pu se qualifier en solo pour le championnat québécois de nage synchro. Pas besoin de vous dire que cette année, elle avait le couteau din dents. Elle voulait se qualifier et un podium était même envisageable. Elle s'était donc qualifiée. Mais le matin même de la compétition, elle toussait beaucoup. En fait, elle toussait depuis quelques jours et ne feelait pas. Rien de grave, un virus...Mais avec la nervosité, la toux, le sirop, elle a vomi devant tout le monde sur le bord de la piscine (gênant pour elle, vous dites ?) et n'a pas pu faire son solo. Elle a trouvé ça dur. Elle a pleuré. Mais elle s'est retroussée les manches et a réalisé une belle performance avec sa duette et  son équipe dans les heures qui ont suivi.

Oui, de réfléchir à cet événement m'a fait réaliser que ma p'tite mésaventure n'était pas grand-chose. Ce n'était pas la compétition la plus importante de ma saison même si elle revêtait une signification particulière. En fait, j'ai fait beaucoup d'efforts pour m'améliorer cette année, pour être plus raisonnable. Je voulais une saison sans blessures. La participation à ce demi-marathon me donnait l'impression de pouvoir tourner la page, me donnait l'occasion de me prouver à moi-même qu'en faisant les choses intelligemment, je n'étais pas condamnée aux courtes distances de triathlon. Et juste au moment où cet objectif se concrétisait, je me suis enfargée.

La douleur à la B a été lancinante le lendemain de la course mais aujourd'hui, ça va beaucoup mieux. Je peux marcher sans boiter, ce qui m'encourage. Plusieurs personnes m'ont écrit et dit des beaux mots d'encouragement et j'ai apprécié ces attentions. Je me rends compte que le pire n'est pas pas le DNF (c'est derrière moi) mais bien la blessure et le questionnement sur le retour. Vais-je traîner cette blessure ou guérira-t-elle rapidement et sans séquelle ?

Pas trouvé de photos de pieds sur
une bavette de poêle! 
On ne peut le savoir, on ne peut le prédire. Chaque chose en son temps, ma chouette. Et là, il est temps de profiter de mon congé annuel bien mérité. De me pogner le beigne. D'écouter la télé le soir. De boire du vin (excellente idée, je vais me verser un verre tout de suite). De faire plaisir à ma fille en décorant sa chambre. De faire le ménage dans mes trucs de triathlon. De prendre un rendez-vous chez la nutritionniste et avec Daniel pour me faire positionner sur mon vélo de route d'intérieur. D'essayer des nouvelles recettes. De yogater (un terme inventé dans ma demeure pour remplacer faire du yoga). D'écrire les milles et uns billets que j'ai en tête.

Je pense que vous avez compris le principe, n'est-ce pas ? 

lundi 30 septembre 2013

Contre-la-Montre Route des Lacs

Ça faisait longtemps que je voulais faire une course de vélo «contre-la-montre». Mais ça n'adonnait jamais et honnêtement, ça ne me disait rien de faire 1 h 30-2 h de voiture pour faire une course de 15-20 minutes. Mais en fouinant sur Facebook il y a quelques semaines, voilà-ti-pas que je tombe sur une invitation à un CLM à St-Elie-de-Caxton (oui, le St-Elie de Fred Pellerin, si vous vous le demandez). Et en prime, le parcours proposé était un magnifique tronçon de route nouvellement pavée que j'ai fait plusieurs fois lors de mes longues rides cet été. Comme il ne s'agissait pas d'une course fédérée, nul besoin de faire ajuster mon positionnement de vélo aux normes UCI. Bingo! Cette course, c'était parfait pour moi. Je me suis inscrite sans hésitation. 

L'épreuve se composait d'un 10 k individuel dont le départ s'effectuait de St-Elie jusqu'au village de St-Mathieu-du-Parc. Après une petite pause rafraîchissement, les cyclistes retournaient vers St-Elie, mais en duo cette fois. On pouvait donc drafter et essayer le plus possible d'améliorer notre temps individuel, mais en faisant le trajet inverse. Ma partenaire pour l'épreuve d'équipe était Partner, une nouvelle amie dont je vous ai parlé ici. 

Dans les deux semaines précédant cette course, Coach avait mis des entraînements «préparatoires» à ce CLM. En d'autres termes, des entraînements de vélo que je trouvais plutôt difficiles, avec des intervalles à l'intensité de cette épreuve. Un 10 k en vélo, faut faire ça dans l'tapis. Plus intense qu'un 20 k de triathlon sprint, d'autant plus qu'il n'y a aucune raison de s'économiser pour la course à pied. J'étais donc prête et en bonne forme pour cette course.

Il n'y avait aucun enjeu pour ce CLM, sauf peut-être faire de mon mieux et m'amuser. Je me suis néanmoins rendue compte en arrivant sur le site que j'étais un tantinet nerveuse. A preuve, je suis allée 3 fois aux toilettes faire un ti-pepi dans l'espace d'une demi-heure. Un signe qui ne ment pas. Avant d'aller se réchauffer, Partner et moi sommes allées voir les heures de départ. Dans un CLM, les participants partent à tour de rôle (dans ce cas, aux 30 secondes) et on a pas le droit de drafter, évidemment. Je constate que je suis deuxième à partir. L'ordre de départ se faisait à partir de la vitesse que l'on croyait pouvoir faire à l'inscription. Shit, j'avais pas pensé que la valeur inscrite sur la feuille avait cet impact. Tout d'un coup, je me trouvais pas mal ambitieuse avec mon 35-36 km/h.

Après un petit réchauffement dans le secteur, ma partenaire et moi sommes allées se placer avec les autres femmes pour attendre notre départ. C'était pour la majorité des cyclistes. De bonnes cyclistes. Là, je stressais. Je voulais pas me faire dépasser, mon orgueil me disait que peu importe le temps que j'allais faire, l'idée était de ne pas me faire dépasser. Je me suis rendue compte juste avant de partir que j'avais les mains qui tremblaient. Bien. Je me suis dit que c'était des dispositions pour faire une bonne performance.

Au départ, je n'ai pas osé clipper mes deux chaussures et m'accoter sur le ciment pour partir un peu comme les coureurs aux Jeux Olympiques. Bin, j'aurais dû. J'ai glissé, éprouvé un peu de misère à clipper mais une fois partie, j'ai mis le turbo. Je dois avouer ne pas me souvenir de grand chose mise à part d'avoir été très essoufflée, d'avoir eu très mal aux cuisses et de ne m'être jamais retournée. Je connaissais le parcours, alors il n'y avait aucune hésitation dans les courbes et les descentes. On r'garde en avant. Quand j'ai vu le drapeau du fil d'arrivée, j'ai poussé encore et encore. 16 43. Contente. La cycliste de derrière ne m'avait pas rattrapé. Victoire. En prime, une troisième place chez les femmes.

Ensuite, ce fût la pause dans un petit parc de Saint-Mathieu. On nous a offert de la boisson énergétique maison et des barres énergétiques. Partner et moi avons eu l'occasion de jaser un peu, ce qui fût agréable. On est ensuite retournées mouliner et on est allées se placer pour notre départ en équipe. La stratégie proposée par Partner était de se relayer à une minute d'intervalles environ. Il fallait aussi se surveiller lors des montées pour éviter de larguer l'autre moins rapide dans les montées (moi, en général). D'accord.

On est partie sur les chapeaux de roue, en donnant notre 110%. Au fil des kilomètres et au gré des dépassements, on s'encourageait avec le souffle qu'il nous restait. Les cuisses faisaient encore mal. Contrairement à ce que je croyais, le retour était un peu plus difficile. Lorsqu'on a vu le fil d'arrivée, j'étais en avant et je lui ai dit: Go, vas-y! Car je croyais que c'était le temps de la première personne à traverser le fil d'arrivée qui déterminait le temps final... euh... je viens de lire que c'était le temps de la deuxième... Excuses plates Partner... Évidemment, que c'est le temps de la deuxième, qu'est-ce qui m'a passé par la tête? Ça devait être le surplus d'acide lactique...

Ensuite, on a eu droit à un délicieux repas au resto Au rond coin. Quel bel accueil! Quelle belle façon de promouvoir le vélo et sa municipalité! Je dois vous dire que j'ai eu beaucoup de plaisir à rouler en ce beau samedi ensoleillé. L'organisation était géniale, les bénévoles très sympathiques. Vraiment un bel événement.

Merci Partner. Je vais lire les règlements attentivement l'an prochain, promis.