dimanche 19 juillet 2015

Tremblant 70.3 III

Vue de la chambre

Encore un long récit de course pour mes lecteurs assidus qui aiment les détails! Les prochains seront plus succints, j'envisage une nouvelle formule... A suivre! 

Déjà une troisième participation à cette course! Cette année a été aussi mémorable que les autres, d'autant plus que mon séjour s'est déroulé sous le signe de la camaraderie.

La préparation cette année a été différente. Je n'ai pas pris mes congés hebdomadaires d'une demi-journée qui me permettaient de faire des plus longues sorties sans empiéter sur la vie familiale. J'ai donc trouvé ça plus difficile de caser ce genre d'entraînement et je les ai quelques fois raccourci ou moins bien exécuté. Ça joue sur la confiance. En revanche, j'ai couru davantage même si je me suis fait une tite-blessure sortie de nulle part sous le pied gauche au début juin et que mes ardeurs de course se sont ralenties. Et j'ai enfin fait un demi-marathon, un vrai de  vrai, sans faire de vélo avant.

Ceci étant dit, les courses, c'est comme les examens. On s'y présente avec la préparation qu'on a a et on compose avec. On a beau vouloir faire un blitz d'études à la dernière minute (je n'y crois pas vraiment), la préparation à long terme paie davantage: aller à tous les cours, faire les travaux, étudier (et pas juste la veille). Transposition au triathlon: s'entraîner avec assiduité, réaliser une bonne préparation la dernière semaine (nutrition, repos, préparation mentale) et exécuter le jour du triathlon.

Cette année, Coach-du mental ne m'accompagnait pas. Différentes stratégies ont été tentées pour le faire changer d'avis mais peine perdue, il se sentait plus utile près de Petit Loup et voulait aller jouer au golf. C'est compliqué jouer au golf à Tremblant durant le week-end du 70.3, d'autant plus que cette année, le 5150 (olympique) et un sprint se déroulaient le samedi. Ce véritable festival du triathlon a réuni 4000 athlètes et leurs accompagnateurs. Ça fait du people sur le site, ça.

Je partais donc dans les Laurentides comme une grande.

Départ du 5150
Comme j'avais loué un genre de studio en août dernier et que je me retrouvais sans accompagnateur, j'avais offert à Partner de le partager avec elle le vendredi puisqu'elle participait au 5150 le samedi. Son Sherpa l'a finalement accompagné et quand je suis arrivée à la chambre le vendredi soir, je me suis fait accueillir avec un bon spaghetti. J'avais déjà souper mais c'est pas grave, j'avais encore faim. Petite soirée tranquille de papotage entre crevettes estivales (clin d'oeil à Sherpa!). Le lendemain matin, le couple s'est levé tôt pour se préparer à la matinée qui les attendaient. Je les ai accompagné au départ de natation, où enfin je vivais un départ sans la fébrilité et le mal de ventre de devoir moi-même y participer. J'ai rencontré sur place K., une maître-nageuse de mon club convertie au triathlon au cours de la dernière année. Elle préparait son premier demi-ironman depuis septembre dernier. On a donc placoté de choses et d'autres. Elle m'a posé des questions sur la course, on a encouragé les participants qu'on connaissait.

J'ai pris conscience en jasant avec elle que j'avais accumulé un certain nombre de trucs cours des cinq dernières années. On a observé un jeune durant sa transition et c'est là que j'ai introduit K. au fait que la transition, c'est pas le moment de se faire une fondue. Quoi ? Disons que c'est une expression que j'ai emprunté à M. Coach qui m'avait averti de cette façon de ne pas niaiser dans la zone de transition. Des gens perdent de précieuses minutes à se préparer: les fourchettes, les sauces, les accompagnements,...C'est correct surtout si on a un objectif de finir, mais disons qu'avec les efforts que ça coûte pour gruger des minutes à la course ou au vélo, il s'avère cruel de les perdre ainsi en transition. K. l'a trouvé bien bonne et je crois qu'elle sera désormais dans son répertoire d'expressions colorées.

On s'est ensuite entraîné avec G. et sa douce E., deux autres maîtres-nageurs: un peu de nage, un peu de vélo et un peu de course pour réchauffer la machine avant le grand jour. Agréable de le faire en bonne compagnie. Ensuite, je suis retournée dans ma bulle (lire ma chambre) pour dîner et préparer mes tas: tas de linge et trucs pour mon habillement du matin, tas pour la natation, tas pour le vélo et tas pour la course avant le dépôt du vélo dans la zone de transition. Cette année, une difficulté supplémentaire de planification s'est ajoutée. L'hôtel m'a refusé un check-out plus tard, ce qui m'aurait permis de prendre une douche après la course. Il faut dire que cette année, les départs débutaient une heure plus tard, ce qui faisait en sorte que je m'attendais arriver à ma chambre vers 14 h 15. J'ai donc dû paqueter tous mes p'tits afin de vider ma chambre rapidement après avoir installé ma transition au petit matin.

K., G., et votre scribe dévouée. Merci E. pour le cliché!
Je me suis fait ensuite un bon souper maison car j'avais une cuisinette bien équipée dans ma chambre. Ensuite, révision des tas et pognage de beigne en règle, devant la télé. Je dois dire qu'à ce moment (et la veille aussi), je me suis ennuyée de ma famille. Bien que Coach du mental m'ait ordonné de profiter de mon voyage solo, il me manquait. Et Petit Loup. Et Sirène. De toute façon, j'ai eu le moton tout le week-end... ah! ces hormones!

Les betteraves cuites à la maison mais la truite
et la purées de patates douces préparées à la chambre. 

Matin de la course
Après une nuit de sommeil assez récupérateur, le jour se lève et moi aussi. 5 h. Se laver,  s'habiller, se crémer (très important car j'avais omis cette étape l'an dernier), déjeuner (des oeufs et un bagel full confiture, c'était super bon). Oups, j'ai oublié le plus important. Entre se crémer et déjeuner, insérer : aller chercher un café dans le lobby de l'hôtel.

Puis, je me rends à la transition installer mes trucs. Le hasard a fait en sorte que je me retrouve à côté d'une amie d'Unefille qui court. Une nouvelle connaissance de triathlon. La météo est incertaine, de la pluie était au programme. J'avais donc laissé une petite veste coupe-vent (baptisée veste en kleenex car elle est très mince et blanche, limite transparente) dans mon sac de transition de vélo, des fois qu'il mouillerait à boire debout. Une fois mes trucs vérifiés deux fois plutôt qu'une, je laisse tout derrière, me disant que ma natation serait complétée lorsque je reverrais mon vélo.

Retour à la chambre pour faire le check-out. Un autre café aussi. Je vais tout porter mon stock dans mon auto stationnée dans le stationnement sous-terrain de l'hôtel. Je laisse mes clés précieusement à la responsable de l'hôtel. J'ai peur de perdre mon sac d'effets personnels: qu'ils l'égarent ou chai pas, que quelqu'un d'autre parte avec par erreur et que je me retrouve le bec à l'eau, sans clés.

Et je quitte pour me rendre au départ de natation. Seule avec mes pensées. J'arrive sur le site et j'y croise deux membres du club de triathlon avec qui je partage mon corridor de nage 2 à 3 fois par semaine. Ils me dérident avec leurs jokes de gars et m'aident à penser à autre chose. 

Natation
Après une petite trempette pour s'assurer que tout est sous contrôle, je prends mon rang dans le groupe des femmes 40-44 ans. K. y est aussi et une autre future triathlète de mon patelin qui allait réussir dans les heures qui suivraient son premier triathlon, un demi par dessus le marché! Je me dis que j'ai pas mal moins de raison d'être nerveuse qu'elles ce matin.

Le départ est finalement lancé et je pars pour un 1.9 k, probablement 2.1 tellement j'ai l'impression de nager tout croche. L'eau est confortable, rien à signaler. J'enfile les bouées, une après l'autre. Des pensées négatives me traversent l'esprit, genre que je vais faire le même temps que l'an passé , que je pourrais faire mieux. J'essaie de les chasser en me concentrant sur ma technique. J'espère qu'il ne pleuvra pas sur le vélo.

Vélo
La transition se passe rapidement. Je cours du plus vite que je peux, me faufilant entre les autres nageurs qui sortent de l'eau. Arrivée à ma place, j'enfile rapidement mon casque et je pars avec mon vélo. Ma visière tombe. Shit, j'espère qu'elle est pas cassée. Non. Fiou.

Ma préparation à vélo est différente des années dernières. J'ai moins roulé, moins de longues sorties au compteur. Qu'à cela ne tienne, je savais que je suis tout de même plus forte en vélo que l'an dernier, ma performance à Drummondville m'en a convaincu. J'avais hâte de retrouver ce parcours que je connais bien maintenant et que j'apprécie.

Le temps est nuageux, frais, mais pas froid. Pas vraiment de vent ce matin-là non plus. Après quelques kilomètres, je dépasse K., je la félicite pour sa belle natation. Je reprends ma stratégie du vélo confortable. Mais cette année, je n'étais pas confortable. Mon cuissard me faisait mourir. Je ne comprenais pas parce que c'était de l'équipement testé maintes et maintes fois. Restait plus qu'à profiter des descentes pour se soulager le popotin et se changer le mal de place. Quelques grains de pluie sont tombés à mi-parcours mais rien des trombes que la météo nous annonçait. Et pas d'orages non plus.

Sur la Montée Ryan, je me fais dépasser par C., une triathlète de mon club. Facile à repérer avec ses bas de compression rose flash. Je l'encourage à ma façon, genre: Envoye la grosse, t'es capable. Note 1: C. est toute petite. Note 2: Je n'encourage pas tout le monde de la même façon, disons qu'à force de nager dans le même corridor pendant tout l'hiver, on sait ce qu'on peut se permettre! Je rattrape C. à la Montée Duplessis et on s'amuse à se dépasser l'une et l'autre dans les montées et les descentes qui caractérisent cette section du parcours. Un chouette moment! Finalement, je prends le dessus dans la descente de la fin ...ok, ok, à cause de mon poids!

Course
De retour à la transition. Zut, j'ai été un peu moins efficace. J'ai fait un petit détour inutile. On oublie cette erreur. Bas, espads, dossard, visière. Go pour 21 k. Dès la sortie de la transition, je repère les toilettes.  Je ne suis plus capable, j'ai les yeux jaunes depuis au moins 60 minutes. Je ne me décidais juste pas à arrêter pendant le vélo. Je repars, soulagée.

Tentative de mettre ma ceinture dans le bon sens!
Les premiers kilos se déroulent comme prévu. Je me sens bien, prête à affronter ce demi-marathon. Le soleil vient à se montrer le bout du nez et le mercure grimpe. Je me concentre sur trois choses: prendre de la glace pour me rafraîchir aux station, boire, et m'alimenter avec mes gels aux moments prévus. Je pense aussi aux personnes qui ont pris le temps de m'encourager virtuellement au cours de la semaine, avant mon départ. J'éprouve beaucoup de gratitude envers elles pour avoir pris le temps de le faire.

J'aborde bientôt la section du Petit train du Nord. Encore là, ça va bien. Je dépasse les coureurs, quelques femmes. J'aime cette section, les visages défilent et on reconnaît les coureurs. On se salue, on s'encourage. C. apparaît derrière moi, je me demandais où elle était passée! Elle me raconte en riant qu'elle a eu quelques petits ennuis de tuyauterie. Elle est rapide et je l'observe se frayer un chemin devant moi  à travers les dizaines de coureurs qui déambulent à des vitesses différentes.  Un peu plus loin, j'aperçois J., une maître-nageuse qui a troqué ses lunettes et son maillot pour le chandail de bénévole. Elle me réserve un accueil chaleureux à une station d'eau. Ça me fait plaisir de la voir et de sentir son énergie.

Je continue. Le genou droit se met à fatiguer. Je connais ce signe avant-coureur de problèmes avec la B. J'ignore le signe. Je n'arrête pas. Vers le 14 k, la douleur apparaît. Shit...il reste les côtes de la fin à se taper!  Ma vitesse diminue considérablement. Bien sûr, les côtes y sont pour quelques choses mais y a aussi ce couteau (imaginaire) qui s'enfonce sur le côté de mon genou droit à chaque foulée. J'ai sauté en courant (je devais avoir l'air folle) pour changer le mal de place, j'ai tenté d'adapter ma foulée, j'ai accéléré: rien n'y fait. Ça s'estompe, mais ma B me fait savoir que je n'en ai peut-être pas assez pris soin au cours des dernières semaines. Pas grave, je savais qu'y en avait pas pour longtemps.
Arrivée à quelques centaines de mètres de l'arrivée (enfin, ce que je croyais à ce moment), je croise les pompiers nonchalants de l'an dernier, accotés au même endroit.  Je rentre dans le village, avec les cris de la foule et les encouragements. Cependant, au lieu de tourner à droite et de descendre vers l'arrivée, on doit monter dans le village piétonnier. Ayoye, je ne m'y attendais pas. En fait, j'avais compris qu'il y avait un changement dans le parcours mais je n'avais pas compris en quoi consistait LE changement en question. Ça m'a scié un peu les jambes, je l'avoue. Je me rappelle surtout avoir eu l'impression que mes pieds ne levaient pas et que ma posture manquait un peu de tonus.

J'ai finalement franchie l'arche de l'arrivée. Je savais par contre que personne ne m'y attendait. Comme d'habitude, je sanglote un peu (je le fais toujours, je m'y suis habituée). Je me dirige machinalement vers la bouffe mais la faim ne semble pas au rendez-vous. J'attends un peu, je zieute dans la foule d'athlètes si je ne retrouverais pas K.



Ensuite, opération ramassage des p'tits. C'est Coach du mental qui est généralement en charge de cette tâche. Mais cette année, je dois le faire comme une grande. Une fois tous mes graments dans mon auto, dans le stationnement sous-terrain de l’hôtel, je me lance dans une périlleuse mission: retrouver le soldat K. Pour la féliciter, évidemment...mais aussi pour pouvoir prendre une douche à sa chambre, celle-ci ayant accepté gracieusement de me rendre ce service.

Je surveille la transition, je zigonne ici et là. Mais à travers cette foule dense, rien à faire. Je me résous à monter vers son hôtel. Le pire qui peut m'arriver est de retourner à Trois-Rivières toute collée de sueur. Ce n'est pas siiiiii grave. Mais une douche après une course, ça fait partie de la récupération, je pense. Récupération psychologique, disons.

Heureusement, je l'aperçois qui entre avec sa soeur et son beauf dans l'hôtel. Yes! Après les félicitations d'usage, je monte avec eux.

Les madames, y'étaient contentes! 
Je suis sur mon buzz, je peux enfin partager avec quelqu'un d'autre que moi-même les hauts et les bas de la course. En plus, c'est un très bon public:  K. et sa sympathique soeur rigolent à chacune de mes niaiseries. Elles me font penser à moi et ma soeurette. Je m'ennuie d'elle. Le non-moins sympathique beauf me transfère quelques images de moi à la transition et lors de la sortie de natation. Cool! Merci le beauf! La soeur de K. nous oblige (pour notre bien) à une partie de jambes en l'air (au sens figuré) d'une durée de 20 minutes. Je sais que c'est bon pour la récupération mais mautadine, j'étais à boutte après le 20 minutes réglementaires!

20 minutes de torture :)

Mon séjour à Tremblant s'est terminée au resto avec mes amis maîtres-nageurs où on s'est bourré dans le sel et le gras. Miam! J'ai ensuite pris la route vers 19 h, pas si fatiguée puisqu'encore sur l'adrénaline. La route était belle et j'ai pu ressasser les belles rencontres et les moments de camaraderie du week-end. 

Epilogue
Alors que je craignais pour ma B, c'est mon pied qui m'a lâché le lendemain de la course. Une drôle de douleur, causée probablement par un petit os qui s'est déplacé (cuboïde). Tout ça a fini en petite tendinite et j'en ai eu pour un bon 2 semaines sur les blocs pour la course.

Fin de Tremblant 70.3 III.

A l'an prochain ? Je ne sais pas, on verra! 

vendredi 17 juillet 2015

Tourbillon

Quel est mon problème actuellement ?  J'accuse un sérieux retard dans mes publications de recap de course: Joliette, Drummondville, Tremblant. De nouvelles aventures se sont produites à chacune des ces courses et pourtant, je ne viens pas à bout de terminer les billets... 

Un tourbillon s'est emparé de ma vie et je ne sais plus comment l'arrêter. Cette semaine:
- j'ai assisté ma sirène dans une pré-entrevue pour la télé
- j'ai assisté à la dite entrevue télé le surlendemain 
- j'ai pris des rendez-vous chez le chiro pour ma fille
- j'ai eu une rencontre avec un éducateur spécialisé à la maison pour mon Petit Loup
- j'ai participé à une conférence téléphonique avec Synchro Québec au sujet des équipes du Québec (oui, Sirène est sélectionnée)
- j'ai eu plusieurs échanges téléphoniques et courriels avec la fédération et un parent au sujet de l'hébergement de ma sirène en août, à Montréal. Tsé, c'est stressant: tu veux que ton enfant soit bien, dans une bonne famille. 
- j'ai travaillé, je me suis occupée de la maison et des enfants et je me suis entraînée (ça, c'est la routine!)
-et demain, nous sommes invités à une fête avec des parents d'enfants extraordinaires (lire, des parents d'enfants différents)... que je ne manquerai certainement pas puisque planifiée depuis des lunes.
- je me suis sentie coupable de refuser de participer à une autre activité sociale. 

Dans ce contexte surchargé, l'entraînement se fait sans entrain. Le coeur n'y est pas pour participer à Magog la semaine prochaine. J'ai encore quelques jours pour m'inscrire, je ne presse pas la décision. J'attends que le tourbillon cesse, en essayant de le calmer tant bien que mal, me disant que c'est temporaire et que je vais reprendre le contrôle. 

Les vacances approchent, ça ne pourra certainement pas nuire...