jeudi 23 février 2012

Histoires de B

Ma bandelette ilio-tibiale gauche, ma tendre et rebelle B,  s'est mise à me donner du trouble à la mi-avril 2011. Je me préparais à faire une course de 5 k, ma première de la saison 2011 quand c'est arrivé. Je ne peux pas dire l'avoir senti venir outre-mesure. Peut-être qu'aujourd'hui je serais plus attentive aux signaux d'alarme qui m'avaient probablement été lancés depuis des semaines. En avril, j'avais un peu mal au genou et je me disais tout simplement que cette douleur passerait. Triste illusion d'adolescente (ou de débutante, devrais-je écrire).

Lors de ma première consultation en physiothérapie pour ce problème, la physio a tout de suite prononcé la sentence: 3 semaine d'arrêt de course à pied. En bonne tête de cochon que je suis, j'ai rencontré quelques jours plus tard un autre physio qui me conseillait d'arrêter une semaine. Il prétendait que le problème ne semblait pas aigûe. Ça faisait pas mal plus mon affaire. Avec le recul, je me dis que j'aurais peut-être dû faire l'arrêt recommandé mais bon, il est trop tard pour les regrets.

S'en est suivi un long traitement (selon moi) avec un thérapeute de cette clinique. Un très bon thérapeute, qui en a vu un pis un autre, bon yable, coureur et ancien cycliste (je pense), bref un gars compétent qui m'a toujours encouragé. C'est F. Je l'ai vu environ chaque semaine, d'avril à juin et par la suite quelques fois durant l'été, lorsque j'avais ce que j'appelais mes rechutes. Faut croire que j'étais accro à l'active release therapy (ART).

Nous n'avons jamais identifié LA cause de problème. L'origine. LA genèse.

Augmentation du kilometrage ?  Pas vraiment mais peut-être.
Technique de course ? Je venais tout juste de faire évaluer ma technique de course à pied. A part un petit ajustement à faire, le thérapeute trouvait que je courais très bien. Donc, exit cette cause.
Anatomie  (style jambe plus courte ou autre) ? Je suis un modèle sport sans défaut de fabrication connu à ce jour. Je suis encore sur la garantie mouahhh!
Vélo ? On avait jamais exploré cet aspect jusque vers la fin mai. C'est à cette période que je me suis mise à avoir des douleurs à l'autre B, après de bons entraînements de côtes en vélo. Ah-ah (style Familiprix). On avait peut-être un filon à explorer. F m'a suggeré d'aller faire vérifier mon positionnement sur le vélo illico. J'ai rencontré deux gars dans des boutiques différentes pour mon ajustement de vélo. Juste pour comparer leur version. Ma selle était trop basse et mes calles mal ajustées. Le constat était pas mal similaire. On a donc procédé aux ajustements.

Ceux-ci m'ont permis de célébrer en juin ma première victoire sur ma B: courir 9 minutes continu. Juste avant mon premier triathlon sprint. A partir de mai, la mort dans l'âme, je m'étais tranquillement fait à l'idée de ne pas faire ce premier triathlon, de le faire en équipe ou si je le faisais, de ne pas faire la course à pied.

Lorsque j'avais raconté à Chum que j'enviageais ne pas faire la course à pied lors de mon premier tri, mon coach du mental m'avait brassé la canisse solide:

«Si tu penses, insérer quelques sacres, que tu t'es entraînée toute l'année pour NE.PAS.FINIR.TON.PREMIER.TRIATHLON. Tu vas le finir: en marchant, en rampant, à genoux; mais tu vas le finir.

Moment de silence. Que répliquer à Chum ? Bon, ok d'abord. Le sort en était jeté.

Je l'ai donc fait ce premier triathlon, j'ai couru mon premier 5 km en marchant, je dirais, peut-être deux minutes. Et j'ai fait 6 k au lieu des 5 prévus. Mais ceci est une autre histoire.

Ensuite, j'ai repris les entraînements de course, avec des hauts et bas. J'appelais ça le damage control de la B. Mais j'avais toujours une douleur sous le genou, qui s'accentuait surtout après le vélo. Coach et moi faisions des blagues à l'effet que j'étais désormais M.Sc.GB. Traduction: Maitrise en sciences de la gestion de la bandelette.

J'ai revu à quelques reprises F, allant même courir un midi avec lui et ses amis pour qu'il puisse observer ma technique sur une période plus longue que 15-20 minutes comme lors de l'évaluation. L'un de ces amis m'avait alors taquiné en riant: C'est F qui te traite ? Et moi de répondre en riant: Il essaie, il essaie. F n'avait pas trouvé pas grand-chose à redire lors de ce petit 8k.

Des semaines, je réussissais à faire ce qui était prévu au programme, d'autres non. Je me suis foam-rollé la B, fait faire des taping, étiré, glacé et j'ai fini par faire tous les triathlons que j'avais prévu en début de saison. Mais ça m'a demandé de l'énergie. Parce qu'à chaque fois que la B rebelle revenait me hanter, ça me rentrait dedans. Malgré le peu de course que j'ai fait, j'ai réussi à améliorer mes temps de course.

Mais j'avais encore mal au genou. Un élancement après les entraînements, qui se manifestait quand j'étais en position assise. Pendant mon break en septembre-octobre, j'ai décidé d'aller voir un autre spécialiste, une chiro qui m'avait été recommandé par Coach. Je voulais un autre oeil, une autre approche. On a fait beaucoup de traitements d'active release, je me suis fait grastonné. Le retour à la course a été trrrès progressif. Elle m'a fait faire des exercices de renforcement musculaire, chose que je n'avais pas faite avec F. On a aussi fait une autre évaluation de mon positionnement en vélo. La modification des calles en novembre a vraiment donné un gros coup de pouce, la douleur au genou est disparue.

Maintenant on est en février, j'ai réussi à faire 24 km de course il y a deux semaines. Pour certains, 24 k, ce sont des pécadilles mais pour moi, c'est une belle victoire. Je dois néanmoins demeurer très prudente. Par exemple, j'ai fait l'essai de nouvelles selles au cours des dernières semaines. Bin quoi ? J'ai le droit de vouloir améliorer mon confort ;) ! Toujours est-il que ce changement a crée un peu trop de tension sur ma B, faire le wattage que je faisais normalement était beaucoup plus difficile musculairement. Ma chiro me l'a confirmé  lors de mon dernier rendez-vous. On s'entend que je ne suis pas retournée à la case 0 mais je peux vous dire que les essais de selles ont été temporairement mis de côté. Je suis une princesse au petit pois: je réagis au moindre changement. Donc, étirements, foam-roller et prudence sont de mise pour les prochains jours.

La chiro pense elle aussi que le vélo est probablement responsable de mes maux mais que ceux-ci se manifestent à la course.

Finalement, qu'est-ce que j'ai appris de tout ça ?  Je ne sais pas trop. Que j'ai la tête dure, probablement. Que les blessures, c'est chiant. Que je n'en veux pas d'autres. Qu'on finit par s'en sortir (et encore...) avec beaucoup, beaucoup (est-ce que j'ai dit beaucoup?) de patience.

Et que ça n'arrive pas qu'aux autres.

2 commentaires:

Mathieu a dit…

Elle est vraiment chiante, cette bandelette! C'est incroyable! Je te souhaite de trouver la source du problème cette année et que tout soit enfin derrière toi!

Personnellement, je ferais plus de musculation pour bien renforcir tous les muscles de mes jambes. Des muscles forts, ça veut aussi dire plus de puissance à la course et au vélo, donc un investissement très payant.

Je me suis moi aussi blessé l'automne dernier. Verdict de ma physio: fort probablement une déchirure partielle de mon ischio droit causée par la course. C'est pas encore guérie à 100 %, mais c'est sur le bon chemin, surtout grâce à la musculation et la glace. J'avais beaucoup couru en 2011, mais je n'avais pas pris ma pause hivernale habituelle pour aller au gym. Pas mal sûr que l'origine de ma blessure vient de là.

Isa a dit…

Merci pour le conseil Mathieu. Si tu me lis, tu sais combien j'aime faire de la muscu ...:) Je te souhaite une saison 2012 sans bobos!