samedi 26 novembre 2011

Oser

Lundi dernier, j'ai rencontré ma chiro comme à tous les lundis depuis plusieurs semaines. Elle m'a raconté qu'elle donnait des cours à l'UQTR dans le cadre d'un programme court de deuxième cycle en chiropratique sportive. Et que le vendredi suivant, le cours portait sur le positionnement à vélo. 

Tout de go, sans réfléchir, je lui demande s'ils avaient besoin de cobaye. Elle me répond que peut-être, oui, ça pourrait être intéressant.

Il m'arrive souvent de parler trop vite, sans réfléchir vraiment. Oups... vendredi, on m'organisait un 5 à 7 pour souligner mon départ au bureau.

Moi: C'est à quelle heure ton cours ?
Chiro: Si ça marche, il faudrait que tu sois là de 21 h à 22 h.
M: Bon, le 5 à 7 devrait être fini à cette heure.
C: Va falloir que tu t'arranges pour être capable de conduire ta voiture...
M: Bin oui, bin oui...

J'avais vraiment envie de faire évaluer mon positionnement.

Quelque part dans le courant de la semaine, la sécrétaire de la chiro m'a appelé pour me confirmer d'apporter mon vélo, mes vêtements et mes souliers le vendredi soir pour 21 h au local machin-chouette du pavillon XYZ.  

C'est à ce moment que j'ai réalisé que oui, j'aurais une évaluation de mon positionnement. Mais que ça se ferait devant plusieurs personnes, notamment des chiro qui pratiquent et surement des bons sportifs...oups... qu'ils évalueraient mon coup de pédale... re-oups... mon vélo... re-re-oups. Bon. Je me suis engagée alors on ne recule pas.  On verra bien ce qu'ils auront à dire. Si on vaut pas une risée, on ne vaut pas grand-chose. Les avantages compensaient largement ces petits désagréments. Je veux m'améliorer, moi ? Bon bin prends les moyens pour et laisse ton orgueuil au vestiaire.

Le vendredi, j'ai quitté mon 5 à 7 vers 20 h 15. J'avais pris deux verres de vin, j'étais bin correcte. Et j'avais eu beaucoup de plaisir avec mes collègues. Je me suis précipitée chez moi pour me changer et ramasser mon vélo. Et je suis partie en trombe vers l'université qui est à une dizaine de minutes de chez moi.

Arrivée à l'université,  je ne me souvenais plus du no. de local. Pourquoi tu l'as pas noté ? Bin, parce que je pensais que je m'en souviendrais. Tarte! Mais je me souvenais du pavillon. Bravo Isa ! Alors, je rentre dans le pavillon en question, mon vélo sous le bras. Je me promène, enclenche mon écoute supersonique de femme bionique. Tsé, à 21 h un vendredi, c'est plutôt tranquille un pavillon universitaire. Je vais dans un autre pavillon (je me suis peut-être trompée...), monte et descends des étages, toujours avec mon vélo sous le bras... finalement retourne dans le premier pavillon et décide d'aller visiter un autre étage. Là, je stressais. Je m'étais engagée, j'avais confirmé qe je serais là. Je respecte mes promesses, moi. Qu'est-ce que ma chiro va dire ? Elle comptait sur moi...

Puis, bang je suis tombée dessus. Elle me cherchait elle aussi. Je n'étais pas en retard mais j'avais fait mon warm-up. J'avais chaud!!!

Alors, je suis entrée dans le local. C'était comme je pensais. Une quarantaine de personnes, certains qui semblaient être étudiants, des praticiens, un Computrainer, plein de matériel et d'outils de vélo sur le bureau du prof. Je me sentais vraiment comme un cobaye. Le conférencier (si je peux l'appeler ainsi) était Dr L, un Ph. D en kinésiologie, professeur au département des sciences de l'activité physique à l'UQTR.

Dans un premier temps, les étudiants ont observé mon vélo et faisaient leurs commentaires. Sa selle semble trop haute... pourquoi sa selle est penchée par en avant ? ... etc... Ensuite, j'ai enfourché ma monture et ils m'ont regardé pédalé. Ma chiro a expliqué ma petite histoire médicale par rapport à ma blessure. Elle a dit que j'étais très motivée à régler mon problème. Ça m'a fait un p'tit v'lours. Tout de suite, les étudiants ont mentionné que mes bras étaient trop en extension, ce qu'a confirmé Dr L. Et tout ça est vrai. Depuis mon dernier positionnement, je me sentais trop loin des cocottes. Autre commentaire: Je bêchais en pédalant, et je me déhanche légèrement. J'imagine que bêcher voulait dire qu'il y avait un petit côté saccadé à un moment donné de la rotation.

Dr L m'a demandé d'enlever mes souliers et a regardé mes calles.  Oups... elles étaient mal enlignées par rapport à l'axe de la chaussure, le problème étant plus criant sur la chaussure gauche. Ça ne voulait pas dire nécessairement qu'il y avait un problème mais regarde donc ça, j'ai justement un problème de bandelette à la jambe gauche... Je savais qu'il y avait quelque chose à cette calle. Mon conseiller me l'avait dit mais je lui avais dit qu'on corrigerait ça plus tard...

Pour bien enligner mes calles, on m'a ferré comme un cheval avec un système un peu compliqué et je devais pédaler. Les étudiants faisaient encore une fois leurs commentaires sur les modifications à apporter à la calle gauche. Et Dr L a ajusté mes calles. Merci!!!

Ensuite, il fallait mesurer si la selle était à la bonne hauteur et pour ce faire, mesurer mon entre-jambe. Autre petite farce d'un étudiant: Y a-t-il un célibataire qui veut aller lui mesurer l'entre-jambe ? Ah. Ah. Ah. Finalement, c'est celui qui a fait la joke qui est venu prendre les mesures. Tel est pris qui croyait prendre. On a fait ça à la bonne franquette, lui qui mesurait avec un gallon mes jambes, moi qui me squeezait l'anatomie féminine avec un niveau. Très chic de faire ça devant quarante personnes! Avec la mesure de mon entre-jambes, ils se sont assurés que la selle était à la bonne hauteur et ça fittait. Bingo! Ensuite, ils ont mesuré les angles et encore là, j'étais dans le target. J'étais fier de mon vendeur de becyk préféré. Good job, man! Ils ont aussi vérifié le recul de selle avec la méthode du fil à plomb. Encore une fois, l'ajustement était adéquat.

Outil plus élégant
pour mesurer l'entre-jambe
Les recommandations:
  • M'acheter des calles rouges. Elles permettent un flottement latéral du pied de 9 degrés. Actuellement, j'ai des cales grises.
  • Avancer mon guidon de triathlon.
  • Voir si je devrais pas remettre ma selle au niveau.
Très serviable, un monsieur qui semblait être un chiro participant au cours est venu m'aider à avancer mon guidon de triathlon. La position est pas mal plus intéressante.

Plusieurs étudiants sont venus me remercier d'avoir accepté d'avoir joué le cobaye, surtout un vendredi soir à cette heure. J'ai trouvé ça très gentil de leur part. J'ai quitté la salle vers 22 h 45, il ne restait que quelques passionnés qui discutaient ensemble.   Ce fût une chouette expérience!

Ce matin, je me disais que oui, j'ai tendance à me mettre parfois dans de drôles de situations. Mais généralement, ça me permet de sortir de ma zone de confort. Comme l'appel que j'ai fait en juillet 2010 à un entraîneur que je ne connaissais ni d'Eve, ni d'Adam, à qui j'ai dit que je voulais faire du triathlon alors que je n'avais même pas de vélo de route.

Si je n'avais pas oser faire cet appel et embarquer dans cette aventure, vous ne seriez pas en train de me lire aujourd'hui.

Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles -Sénèque 





3 commentaires:

[kä] a dit…

Qui tente rien n'a rien. Il faut croire que tu as du "guts" !!
Très belle expérience et bravo pour ton "guts"!

Lise a dit…

C'est super ton éval' et ton marchand de bécyk était pas trop dans le champ c'est rassurant. Tu n'as pas à regretter (cette fois-ci en tout cas) d'avoir parlé trop vite. Maintenant est kosher et approuvée par 40 personnes.

Isa a dit…

@Ka: Merci!
@Lise: kosher? Tu m'apprends toujours des nouveaux mots !