samedi 14 juin 2014

Triathlon de Mont-Tremblant 5150


Une bonne générale. Voilà comment je résume ce premier triathlon de ma saison 2014. Dire qu'il y a quelques semaines, je n'avais pas vraiment envie d'y aller. Je n'étais pas full motivée, disons. Mais lorsque Coach du mental m'a annoncé qu'il m'accompagnait avec Petit Loup, mon état d'esprit a changé. Je me sentais moins seule, je me disais que ce serait un beau week-end en famille! Finalement, même Sirène s'est joint à nous.

Nous sommes arrivés au début de l'après-midi du samedi, après une épopée dans l'arrière-pays lanaudois. En effet, Coach du mental avait décidé d'utiliser le chemin le plus court pour se rendre de Trois-Rivières à Tremblant. Plus court en distance ne signifie pas nécessairement le plus court en durée... Nous avons donc visité de charmants villages de Lanaudière, avant de nous aventurer dans des chemins de terre. Tsé, quand tu croises plus de moto-cross que de voitures, tu sais que t'es dans la brousse :). On a finalement débarqué direct sur la Montée Duplessis. Coach du mental était bien fier de son coup mais ai-je besoin de vous dire qu'on a pas pris le même chemin pour le retour à la maison ?

Une fois arrivés à l'hôtel, l'Homme s'est esquivé pour un 18 trous de golf et je suis allée m'enregistrer à la tente. Un des bénévoles m'a demandé si Petit Loup pouvait rester à l'extérieur de la tente. Pas question, ai-je répondu, catégorique. Il a une déficience intellectuelle. Malaise pour moi et le bénévole. Il est finalement venu avec moi. Merci M. le Bénévole!

Ensuite, ce fût la farniente à la piscine de l'hôtel. Je peux vous dire que mes deux poissons ont animé la piscine. Le sauveteur avait de quoi s'occuper: il a mérité sa paie! Ils y auraient passé tout l'après-midi, mais pas moi. Le soleil me tapait sur la tête. Le reste de la soirée s'est déroulé tranquillement, on a pris une petite marche dans le village, ma grande a magasiné, me soulageant de quelques dollars au passage. J'ai rencontré des amis de l'Abitibi que j'étais très heureuse de revoir. Il a fait un temps magnifique, c'était une bien belle journée!

De retour à la chambre, j'ai préparé mes trucs. Contrairement à mon habitude, je ne me suis pas fait de plan. J'aime bien avoir un plan, cela m'évite des oublis, ça me permet d'être plus calme. Mais je ne sais pas pourquoi, je l'avais juste pas fait. J'ai dû finalement me faire une petite liste  pour ne rien oublier le lendemain matin. Tsé, des affaires niaiseuses comme beurrer mes chaussures avec du BodyGlide, s'assurer que mes semelles sont bien mises dans mes chaussures, etc. C'est le genre de détails qu'il est facile pour moi d'oublier dans l'énervement du matin d'une compétition, d'où l'utilité d'un plan.

Matin de la course
Fidèle à mon habitude, je me suis levée très tôt pour aller m'installer dans une zone de transition presque vide. J'ai donc pu choisir une place à mon goût pour ma transition, que j'ai installée méthodiquement, en vérifiant ma petite liste. Je me suis rendue compte que je n'avais rien pour mettre ma nutrition. Oups. Finalement, j'ai entreposé un gel et un paquet de jujubes dans mes cuissards (par le bas) et ça ne m'a pas gêné.

J'ai rencontré ma partenaire occasionnelle d'entraînement: Partner. C'était chouette de la voir et de partager un peu de nervosité! Elle était accompagnée de son Coach du mental à elle. Il avait son vélo et comptait bien suivre sa douce pour l'encourager. Appelons-le Sherpa, pour les besoins de la cause.

Nous nous sommes retrouvées à la plage. Coach du mental devait faire déjeuner la marmaille et venir m'attendre à la sortie de la natation. Il m'avait laissé aller en me faisant son speech habituel. Cette fois, le thème était :  Prudence, c'est une pratique pour dans deux semaines. Il est rassurant, une chance que je l'ai pour me parler ainsi.

Partner et moi se sommes retrouvées à la plage, avec Sherpa. Il a pris des photos, cool! Et on est allées se réchauffer dans l'eau qui n'était finalement pas si froide qu'on aurait pu le croire quelques jours auparavant.

Natation
Je me suis retrouvée pas mal en avant du groupe de femmes dans la dernière vague à s'élancer pour le triathlon olympique. Lorsque le signal a été donné (ce son de cacane me donne tellement mal au ventre), les femmes ont pris d'assaut le lac, mais rien de sauvage. Je me suis retrouvée à nager, assez relaxe mais à un bon rythme, sans trop de contacts avec d'autres nageuses. Je m'étais dit que j'essayais une nouvelle technique cette fois: ne pas me lancer dans un sprint effréné en respirant à chaque coup de bras. On dirait que ça m'a bien servi. Je me suis même permis quelques brasses pour mieux me diriger. Je pensais à ma technique: m'étirer, m'étirer, m'étirer. Je suivais une nageuse qui se dirigeait bien et je voyais clairement dans mes nouvelles lunettes. On a dû contourner beaucoup d' hommes des vagues précédentes. Et l'arche de l'arrivée de la natation est apparu au loin. Un p'tit coup de coeur et on y était. Je suis sortie de l'eau et j'ai couru avec mon wet durant la longue transition. Peut-être aurais-je dû le retirer et courir sans ? Il n'y avait pas de wet-suit peelers contrairement à ce que l'animateur avait annoncé. Dommage! J'ai eu une très bonne natation finalement.

Vélo
Je me souvenais de la Montée Duplessis. J'avais aimé cette section du parcours du 70.3 l'an dernier. Je me souviens avoir eu de bonnes sensations dans ces montées. Mais le beat était différent cette fois. Je n'étais pas dans l'adrénaline d'avoir fait 70 k de vélo avant, je n'étais pas sur le point de terminer mon épreuve de vélo. Il fallait pousser un peu plus cette fois, c'est une distance olympique tout de même! Mais je ne sais pas du tout si j'ai fait mieux que l'an dernier ou moins bien. Anyway, c'était des côtes et c'est dur pour tout le monde. Je me suis retrouvée durant une bonne période avec pas mal juste des hommes autour de moi. Les femmes ont commencé à me rattraper dans le deuxième tour, surtout vers la fin.

Sherpa était installé à un rond point et encourageait les participants. Il n'y avait pas beaucoup de spectateurs comparativement au 70.3, alors son cheerleading valait de l'or!  Il y a eu aussi le bénévole au turnaround qui m'a crier de pousser. J'ai alors donné un de ces coups de pédale, il m'a souri lorsque je l'ai passé: j'avais bien relancé. Je me rends compte que je suis très sensible aux encouragements et aux "demandes". C'est comme avec Alex, ma coach de natation. Si elle me demande de faire un temps, je vais tout faire pour l'atteindre.

J'ai eu un petit moment de découragement lorsque Partner m'a dépassé au deuxième tour. J'ai essayé de mettre de côté les pensées négatives. Cela ne sert à rien. J'ai donc apprécié la belle température, l'asphalte impeccable, le fait que j'étais en train de faire un super bon entraînement pour le 70.3 dans deux semaines. A chaque descente, j'essayais d'être un peu plus hardie, de demeurer en position aéro. Je n'ai pas tant peur de moi que des autres dans les descentes. Un moment donné, un gars s'est dégagé les voies nasales alors que j'était juste derrière lui. Dégueulasse! Pour le punir, je l'ai dépassé :) J'adore dépasser les hommes.

Course
Je savais que j'avais les cuisses bien chargées d'acide lactique avant de débuter la course. Ma transition a été rapide (je crois) mais je me suis fait avoir en me dirigeant au mauvais endroit pour l'entrée de la course à pied. J'ai perdu quelques secondes. Crotte. Je n'avais qu'à bien visualiser les transitions lors de ma préparation du matin, ce que j'avais oublié d'inscrire sur ma liste. Je suis partie sous le chaud soleil, mes pieds étaient engourdis mais ça finit par passer après 4-5 kilomètres. Oh que j'ai trouvé les côtes dures à monter !  Je me sentais écrasée, c'est comme si je n'avançais pas. J'aurais dû prendre un gel au début de la course mais je n'en avais pas le goût, je ne voyais pas comment je pouvais avaler quelque chose. J'avais la bouche sèche. Pourquoi j'ai pas pris ma ceinture d'hydratation ? Au premier kilomètre, je me suis vraiment demandée comment je pourrais finir cette épreuve. Une autre furtive pensée de découragement. On efface et on met un pied devant l'autre, sans penser.

C'est là que Sherpa est arrivée sur sa bécane noire. Il encourageait, et il encourageait bien. Tsé, il disait des affaires qui m'donnait le goût de m'forcer. Il m'a même fait sourire avec son appareil photo, ce qui n'est pas peu dire. Je ne saurais comment le remercier, il a vraiment fait une différence.

En montant les côtes, je me disais en boucle: je suis une chèvre des montagnes, je suis une chèvre des montagnes. Ok, je sais que je ne suis pas une chèvre gracieuse qui gambade dans les coteaux mais j'aimais mieux cette image que celle de la lourdeur, que je sentais à chaque pas. Car j'avais les jambes lourdes, vraiment lourdes. Plus que l'an dernier après 90 k de vélo. J'essayais de profiter de chaque descente pour prendre de la vitesse, pour ne pas trop me freiner. Ne jamais arrêter, ne pas marcher, ne pas ralentir...autant que possible. Je me suis retrouvée derrière une femme que j'ai suivi durant quelques kilomètres. Elle courrait bien, je n'osais pas la dépasser de peur de me refaire dépasser par la suite. Vers la fin, avant de rentrer dans le village, j'ai osé. Elle m'a laissé partir. La fin a été difficile, je serais curieuse de savoir le pace que j'avais. J'ai croisé ma famille à environ 100 m avant l'arrivée, mais pas question que je ralentisse pour les embrasser. Mais je les ai vu! 


Et l'arche imposante 5150 m'attendait, de même que de l'eau, de l'eau, de l'eau! Je me suis versée deux bouteilles sur la tête, j'ai félicité Partner qui était arrivée quelques 40 s avant moi. J'étais bien contente de l'avoir terminé celui-là! Merci à Partner et Sherpa pour leur présence et leurs encouragements!



Je tire plusieurs leçons de cette générale, qui me permettront une meilleure préparation pour Tremblant:

- Me faire un plan, ne pas déroger à cette habitude;
- M'acheter un petit sac pour la nutrition pour mon vélo;
- Suivre mon plan de nutrition, même si ça ne me tente pas;
- Visualiser les transitions lors de ma préparation du matin;
- Me trouver des trucs positifs auxquels me raccrocher lorsque les pensées négatives m'envahissent, surtout en vélo.

Plus qu'une semaine avant de vivre de nouvelles aventures dans les Laurentides!  

4 commentaires:

Le triathlète du dimanche a dit…

Bonjour. J'aime beaucoup ton blogue que j'ai découvert par hasard. Comme je ne fais pas partie d'un club, je trouve fort utile de lire les expériences des autres. Cela m'a même inspiré à créer (bien modestement) mon propre petit blogue, question de documenter ma saison pour les générations futures! J'étais au 5150. Et merde pour le 70,3. Respect, comme disent les jeunes!

Isa a dit…

Bienvenue Triathlète du dimanche! Il faudrait que tu me donnes le lien vers ton blogue, je pourrais le mettre dans ma liste. Au plaisir,

Isa

Lectrice captivée :-) a dit…

Tu es une conteuse hors pair et toute une athlète! Merci de partager aussi généreusement et avec autant de détails le récit des événements auxquels tu participes! J'ai dévoré ton compte rendu et j'ai très hâte de lire celui du 70.3! Je t'ai suivie en direct sur le Web, hier, avec plein d'enthousiasme!

Isa a dit…

Allo Lectrice captivée, Quel honneur de savoir que tu as suivi ma course. :) Et merci pour les beaux compliments. Tant mieux si tous ces détails sont appréciés. J'aime écrire et ça me fait de beaux souvenirs. Je suis sur le cas du 70.3. Parution dans le courant de la semaine. :)