Vue de la chambre |
Encore un long récit de course pour mes lecteurs assidus qui aiment les détails! Les prochains seront plus succints, j'envisage une nouvelle formule... A suivre!
Déjà une troisième participation à cette course! Cette année a été aussi mémorable que les autres, d'autant plus que mon séjour s'est déroulé sous le signe de la camaraderie.
La préparation cette année a été
différente. Je n'ai pas pris mes congés hebdomadaires d'une demi-journée qui me
permettaient de faire des plus longues sorties sans empiéter sur la vie
familiale. J'ai donc trouvé ça plus difficile de caser ce genre d'entraînement
et je les ai quelques fois raccourci ou moins bien exécuté. Ça joue sur la confiance. En revanche, j'ai
couru davantage même si je me suis fait une tite-blessure sortie de nulle part
sous le pied gauche au début juin et que mes ardeurs de course se sont
ralenties. Et j'ai enfin fait un demi-marathon, un vrai de vrai, sans faire de vélo avant.
Ceci étant dit, les courses,
c'est comme les examens. On s'y présente avec la préparation qu'on a a et on
compose avec. On a beau vouloir faire un blitz d'études à la dernière minute
(je n'y crois pas vraiment), la préparation à long terme paie davantage: aller
à tous les cours, faire les travaux, étudier (et pas juste la veille). Transposition au triathlon: s'entraîner avec
assiduité, réaliser une bonne préparation la dernière semaine (nutrition,
repos, préparation mentale) et exécuter le jour du triathlon.
Cette année, Coach-du mental ne m'accompagnait pas. Différentes stratégies ont été tentées pour le faire changer d'avis mais peine perdue, il se sentait plus utile près de Petit Loup et voulait aller jouer au golf. C'est compliqué jouer au golf à Tremblant durant le week-end du 70.3, d'autant plus que cette année, le 5150 (olympique) et un sprint se déroulaient le samedi. Ce véritable festival du triathlon a réuni 4000 athlètes et leurs accompagnateurs. Ça fait du people sur le site, ça.
Je partais donc dans les
Laurentides comme une grande.
Départ du 5150 |
J'ai pris conscience en jasant
avec elle que j'avais accumulé un certain nombre de trucs cours
des cinq dernières années. On a observé un jeune durant sa transition et c'est là que j'ai
introduit K. au fait que la transition, c'est pas le moment de se faire une fondue. Quoi ? Disons que c'est une
expression que j'ai emprunté à M. Coach qui m'avait averti de cette façon de ne
pas niaiser dans la zone de transition. Des gens perdent de précieuses minutes
à se préparer: les fourchettes, les sauces, les accompagnements,...C'est
correct surtout si on a un objectif de finir, mais disons qu'avec les efforts
que ça coûte pour gruger des minutes à la course ou au vélo, il s'avère cruel
de les perdre ainsi en transition. K. l'a trouvé bien bonne et je crois qu'elle
sera désormais dans son répertoire d'expressions colorées.
On s'est ensuite entraîné avec G. et sa douce E., deux autres maîtres-nageurs: un peu
de nage, un peu de vélo et un peu de course pour réchauffer la machine avant
le grand jour. Agréable de le faire en bonne compagnie. Ensuite, je suis
retournée dans ma bulle (lire ma chambre) pour dîner et préparer mes tas: tas
de linge et trucs pour mon habillement du matin, tas pour la natation, tas pour
le vélo et tas pour la course avant le dépôt du vélo dans la zone de transition. Cette année, une difficulté supplémentaire de planification s'est
ajoutée. L'hôtel m'a refusé un check-out plus tard, ce qui m'aurait permis de
prendre une douche après la course. Il faut dire que cette année, les départs
débutaient une heure plus tard, ce qui faisait en sorte que je m'attendais
arriver à ma chambre vers 14 h 15. J'ai donc dû paqueter tous mes p'tits afin
de vider ma chambre rapidement après avoir installé ma transition au petit matin.
K., G., et votre scribe dévouée. Merci E. pour le cliché! |
Je me suis fait ensuite un bon
souper maison car j'avais une cuisinette bien équipée dans ma chambre. Ensuite,
révision des tas et pognage de beigne en règle, devant la télé. Je dois dire
qu'à ce moment (et la veille aussi), je me suis ennuyée de ma famille. Bien que
Coach du mental m'ait ordonné de profiter de mon voyage solo, il me manquait.
Et Petit Loup. Et Sirène. De toute façon, j'ai eu le moton tout le week-end...
ah! ces hormones!
Les betteraves cuites à la maison mais la truite et la purées de patates douces préparées à la chambre. |
Matin de la course
Après une nuit de sommeil assez
récupérateur, le jour se lève et moi aussi. 5 h. Se laver, s'habiller, se crémer (très important car
j'avais omis cette étape l'an dernier), déjeuner (des oeufs et un bagel full
confiture, c'était super bon). Oups, j'ai oublié le plus important. Entre se
crémer et déjeuner, insérer : aller chercher un café dans le lobby de l'hôtel.
Puis, je me rends à la transition installer mes
trucs. Le hasard a fait en sorte que je me retrouve à côté d'une amie d'Unefille qui court. Une nouvelle connaissance de triathlon. La météo est
incertaine, de la pluie était au programme. J'avais donc laissé une petite
veste coupe-vent (baptisée veste en kleenex car elle est très mince et blanche, limite transparente)
dans mon sac de transition de vélo, des fois qu'il mouillerait à boire debout.
Une fois mes trucs vérifiés deux fois plutôt qu'une, je laisse tout derrière,
me disant que ma natation serait complétée lorsque je reverrais mon vélo.
Retour à la chambre pour faire le
check-out. Un autre café aussi. Je vais tout porter mon stock dans mon auto
stationnée dans le stationnement sous-terrain de l'hôtel. Je laisse mes clés
précieusement à la responsable de l'hôtel. J'ai peur de perdre mon sac d'effets
personnels: qu'ils l'égarent ou chai pas, que quelqu'un d'autre parte avec par
erreur et que je me retrouve le bec à l'eau, sans clés.
Et je quitte pour me rendre au
départ de natation. Seule avec mes pensées. J'arrive sur le site et j'y croise
deux membres du club de triathlon avec qui je partage mon corridor de nage 2 à 3
fois par semaine. Ils me dérident avec leurs jokes de gars et m'aident à penser à autre chose.
Natation
Après une petite trempette pour
s'assurer que tout est sous contrôle, je prends mon rang dans le groupe des femmes 40-44 ans. K.
y est aussi et une autre future triathlète de mon patelin qui allait réussir
dans les heures qui suivraient son premier triathlon, un demi par dessus le
marché! Je me dis que j'ai pas mal moins de raison d'être nerveuse qu'elles ce
matin.
Le départ est finalement lancé et
je pars pour un 1.9 k, probablement 2.1 tellement j'ai l'impression de nager tout
croche. L'eau est confortable, rien à signaler. J'enfile les bouées, une après
l'autre. Des pensées négatives me traversent l'esprit, genre que je vais faire
le même temps que l'an passé , que je pourrais faire mieux. J'essaie de les chasser en me
concentrant sur ma technique. J'espère qu'il ne pleuvra pas sur le vélo.
Vélo
La transition se passe
rapidement. Je cours du plus vite que je peux, me faufilant entre les autres
nageurs qui sortent de l'eau. Arrivée à ma place, j'enfile rapidement mon
casque et je pars avec mon vélo. Ma visière tombe. Shit, j'espère qu'elle est
pas cassée. Non. Fiou.
Ma préparation à vélo est
différente des années dernières. J'ai moins roulé, moins de longues sorties au
compteur. Qu'à cela ne tienne, je savais que je suis tout de même plus forte en
vélo que l'an dernier, ma performance à Drummondville m'en a convaincu. J'avais
hâte de retrouver ce parcours que je connais bien maintenant et que j'apprécie.
Le temps est nuageux, frais, mais
pas froid. Pas vraiment de vent ce matin-là non plus. Après quelques
kilomètres, je dépasse K., je la félicite pour sa belle natation. Je reprends
ma stratégie du vélo confortable. Mais cette année, je n'étais pas confortable.
Mon cuissard me faisait mourir. Je ne comprenais pas parce que c'était de
l'équipement testé maintes et maintes fois. Restait plus qu'à profiter des
descentes pour se soulager le popotin et se changer le mal de place. Quelques
grains de pluie sont tombés à mi-parcours mais rien des trombes que
la météo nous annonçait. Et pas d'orages non plus.
Sur la Montée Ryan, je me fais
dépasser par C., une triathlète de mon club. Facile à repérer avec ses bas de
compression rose flash. Je l'encourage à ma façon, genre: Envoye la grosse,
t'es capable. Note 1: C. est toute
petite. Note 2: Je n'encourage pas tout le monde de la même façon, disons qu'à
force de nager dans le même corridor pendant tout l'hiver, on sait ce qu'on
peut se permettre! Je rattrape C. à la Montée Duplessis et on
s'amuse à se dépasser l'une et l'autre dans les montées et les descentes qui
caractérisent cette section du parcours. Un chouette moment! Finalement, je
prends le dessus dans la descente de la fin ...ok, ok, à cause de mon poids!
Course
De retour à la transition. Zut,
j'ai été un peu moins efficace. J'ai fait un petit détour inutile. On oublie
cette erreur. Bas, espads, dossard, visière. Go pour 21 k. Dès la sortie de la
transition, je repère les toilettes. Je
ne suis plus capable, j'ai les yeux jaunes depuis au moins 60 minutes. Je ne me
décidais juste pas à arrêter pendant le vélo. Je repars, soulagée.
Les premiers kilos se déroulent
comme prévu. Je me sens bien, prête à affronter ce demi-marathon. Le soleil
vient à se montrer le bout du nez et le mercure grimpe. Je me concentre sur
trois choses: prendre de la glace pour me rafraîchir aux station, boire, et
m'alimenter avec mes gels aux moments prévus. Je pense aussi aux personnes qui
ont pris le temps de m'encourager virtuellement au cours de la semaine, avant
mon départ. J'éprouve beaucoup de gratitude envers elles pour avoir pris le
temps de le faire.
Tentative de mettre ma ceinture dans le bon sens! |
J'aborde bientôt la section du
Petit train du Nord. Encore là, ça va bien. Je dépasse les coureurs, quelques
femmes. J'aime cette section, les visages défilent et on reconnaît les
coureurs. On se salue, on s'encourage. C. apparaît derrière moi, je me
demandais où elle était passée! Elle me raconte en riant qu'elle a eu quelques
petits ennuis de tuyauterie. Elle est rapide et je l'observe se frayer un
chemin devant moi à travers les dizaines
de coureurs qui déambulent à des vitesses différentes. Un peu plus loin, j'aperçois J.,
une maître-nageuse qui a troqué ses lunettes et son maillot pour le chandail de
bénévole. Elle me réserve un accueil chaleureux à une station d'eau. Ça me fait
plaisir de la voir et de sentir son énergie.
Je continue. Le genou droit se
met à fatiguer. Je connais ce signe avant-coureur de problèmes avec la B.
J'ignore le signe. Je n'arrête pas. Vers le 14 k, la douleur apparaît.
Shit...il reste les côtes de la fin à se taper! Ma vitesse diminue considérablement. Bien sûr,
les côtes y sont pour quelques choses mais y a aussi ce couteau (imaginaire)
qui s'enfonce sur le côté de mon genou droit à chaque foulée. J'ai sauté en
courant (je devais avoir l'air folle) pour changer le mal de place, j'ai tenté
d'adapter ma foulée, j'ai accéléré: rien n'y fait. Ça s'estompe, mais ma B me
fait savoir que je n'en ai peut-être pas assez pris soin au cours des dernières
semaines. Pas grave, je savais qu'y en avait pas pour longtemps.
Arrivée à quelques centaines de
mètres de l'arrivée (enfin, ce que je croyais à ce moment), je croise les
pompiers nonchalants de l'an dernier, accotés au même endroit. Je rentre dans le village, avec les cris de
la foule et les encouragements. Cependant, au lieu de tourner à droite et de
descendre vers l'arrivée, on doit monter dans le village piétonnier. Ayoye, je
ne m'y attendais pas. En fait, j'avais compris qu'il y avait un changement dans
le parcours mais je n'avais pas compris en quoi consistait LE changement en
question. Ça m'a scié un peu les jambes, je l'avoue. Je me rappelle surtout
avoir eu l'impression que mes pieds ne levaient pas et que ma posture manquait
un peu de tonus.
J'ai finalement franchie l'arche
de l'arrivée. Je savais par contre que personne ne m'y attendait. Comme
d'habitude, je sanglote un peu (je le fais toujours, je m'y suis habituée). Je
me dirige machinalement vers la bouffe mais la faim ne semble pas au
rendez-vous. J'attends un peu, je zieute dans la foule d'athlètes si je ne
retrouverais pas K.
Ensuite, opération ramassage des
p'tits. C'est Coach du mental qui est généralement en charge de cette tâche.
Mais cette année, je dois le faire comme une grande. Une fois tous mes graments
dans mon auto, dans le stationnement sous-terrain de l’hôtel, je me lance dans
une périlleuse mission: retrouver le soldat K. Pour la féliciter, évidemment...mais aussi pour pouvoir prendre une douche à sa chambre, celle-ci ayant accepté
gracieusement de me rendre ce service.
Je surveille la transition, je
zigonne ici et là. Mais à travers cette foule dense, rien à faire. Je me résous
à monter vers son hôtel. Le pire qui peut m'arriver est de retourner à
Trois-Rivières toute collée de sueur. Ce n'est pas siiiiii grave. Mais une
douche après une course, ça fait partie de la récupération, je pense.
Récupération psychologique, disons.
Heureusement, je l'aperçois qui
entre avec sa soeur et son beauf dans l'hôtel. Yes! Après les félicitations
d'usage, je monte avec eux.
Je suis sur mon buzz, je peux enfin partager avec
quelqu'un d'autre que moi-même les hauts et les bas de la course. En plus,
c'est un très bon public: K. et sa
sympathique soeur rigolent à chacune de mes niaiseries. Elles me font penser à moi
et ma soeurette. Je m'ennuie d'elle. Le non-moins
sympathique beauf me transfère quelques images de moi à la transition et lors
de la sortie de natation. Cool! Merci le beauf! La soeur de K. nous oblige (pour notre bien) à une partie de jambes en l'air (au sens figuré) d'une durée
de 20 minutes. Je sais que c'est bon pour la récupération mais mautadine,
j'étais à boutte après le 20 minutes réglementaires!
Les madames, y'étaient contentes! |
20 minutes de torture :) |
Mon séjour à Tremblant s'est
terminée au resto avec mes amis maîtres-nageurs où on s'est bourré dans le sel
et le gras. Miam! J'ai ensuite pris la route vers 19 h, pas si fatiguée
puisqu'encore sur l'adrénaline. La route était belle et j'ai pu ressasser les
belles rencontres et les moments de camaraderie du week-end.
Epilogue
Alors que je craignais pour ma B,
c'est mon pied qui m'a lâché le lendemain de la course. Une drôle de douleur,
causée probablement par un petit os qui s'est déplacé (cuboïde). Tout ça a fini
en petite tendinite et j'en ai eu pour un bon 2 semaines sur les blocs pour la
course.
Fin de Tremblant 70.3 III.
A l'an prochain ? Je ne sais pas, on verra!
A l'an prochain ? Je ne sais pas, on verra!
4 commentaires:
-En plus, c'est un très bon public-
Hihihi, t'es drôle. Pis nous aussi tu sauras. En tout cas moi je les aime beaucoup tes récits.
Et pis pour les émotions de fin de course, c'est fascinant l'humain finalement, tous si semblables mais si différents dans l'émotion. Je t'envie d'une certaine façon, je ne vis rien qui s'apparente à ça. Tu la décris comment, une bouffée de fierté si grande que ça sort comme ça peut? Ou un soulagement physique si intense qu'il prend son chemin jusque dans l'âme?
Dommage pour le pied mais bravo pour le tri. C'est réglé-réglé depuis?
P.S. Pendant vraiment 20 minutes cette torture? Ouille.
Pascale, les sanglots, je ne vis ça qu'à un demi. Ça doit me prendre une durée dans l'effort pour faire ouvrir les vannes. Quoique je l'ai vécu en ouvrant un demi, mais le contexte était fort différent. Ce n'est rien de métaphysique, juste la fatigue. Pour ce qui est du 20 minutes, yep! partie de jambes en l'air de 20 min. Je n'ai pas pu mesurer les effets puisque je n'ai pas couru pendant deux semaines après. J'ai eu tout le temps de récupérer!:) Le pied va mieux, je suis de retour à l'intensité. Je me prépare pour Verdun (nouveau parcours de vélo) et d'autres aventures automnales. Et toi ? Tu viens quand dans le Parc ? :)
Je viens d'aller voir la date, 9 août pour Verdun, ça y est déjà presque! C'est pas le temps de te déranger avec du vélo de débutante. ;)
Ok d'abord. Tant pis pour toi :) Au plaisir,
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