Avis au lecteur: Ce
récit de course est très long, je le sais. Mais il est rempli d'une multitude de détails destinés
surtout à ceux qui voudraient un jour se lancer dans une telle
aventure. Un post comme j'aurais aimé en lire un AVANT ma course.
Enfin. Le voilà complété ce défi auquel je m'étais
inscrite en août 2012. Je ne savais pas du tout dans quoi je m'embarquais à ce
moment-là mais j'ai souvent pour mon dire que s'il y a du monde qui sont
capables de faire ça (peu importe le sport ou l'activité), je suis aussi
capable de le faire.
La préparation a eu ses hauts et ses bas. Comme vous
le savez, j'avais prévu ne pas participer à cette course en raison d'une
blessure au pied qui ne me permettait pas de faire un entraînement de course à
pied adéquat pour ce triathlon. Il faut se le dire: je n'avais jamais fait plus
de 12 k de course à pied en continu en raison de ma «sensibilité» aux
blessures. Mais au fil des semaines, la forme est revenue et Coach m'a proposé
de faire cette course comme «entraînement». J'ai accepté.
A partir du moment où j'ai accepté, l'entraînement de
course n'a pas changé. Nous n'avons fait (presqu') aucun effort pour ajouter du volume.
Mais je sentais que la forme était là. Je sentais aussi tranquillement poindre
en moi le désir de faire cette course comme un entraînement mais aussi comme un
défi et de la compléter. Je savais que mon corps (et mes bandelettes) auraient
peut-être un autre plan pour moi et je me disais prête à m'avouer vaincue si je
sentais que les dommages collatéraux nuiraient au reste de ma saison.
Je suis donc arrivée vendredi soir à Mont-Tremblant.
J'avais réservé un hôtel sur le site, à deux pas de la scène Ironman (à 5 min
de marche de la zone de transition): tant qu'à vivre le trip, aussi bien le
vivre au max. Il faisait noir et on ne voyait pas toutes les installations mais
au petit matin, Coach du mental et moi avons bien vu que c'est BIG comme
événement. Coach du mental a compris que son rôle était aussi celui de sherpa, qu'il
devait accompagner sa douce, traîner ses affaires. Il s'est donc métamorphosé
l'espace de deux jours en support
crew à lui seul.
J'avais un petit training à faire. Il
mouillait (encore ?!!) mais il n'était pas question que j'attende que ça passe.
Anyway, ça n'a finalement pas passé. Donc, training 1 : 10 min de nage facile
dans le lac.
Je ne voulais pas y aller seule, je ne savais pas à quoi
m'attendre. Je voyais plein de monde en gang, avec leur club et ça
m'intimidait. Il m'a donc accompagné, m'a regardé faire mon 10 minutes de nage.
L'eau n'était pas froide, il n'y avait pas de vagues, je sentais que ça irait
bien pour le lendemain. Vous savez, la sensation de panique que j'ai déjà vécu
en embarquant dans l'eau en wet-suit, je ne la ressens plus maintenant.
Aussitôt dans l'eau, j'étire le col de mon wet pour laisser entrer l'eau ce qui
permet à la cage thoracique d'être moins compressée et surtout, je laisser
aller l'air dans l'eau, je respire bien. Ensuite, ça y va tout seul!
A la plage, il y avait beaucoup
d'athlètes. De toutes les formes: filiformes, musclés, corpulents. J'observais
davantage les femmes. Il y en avait avec des pourcentages de graisse assez bas,
d'autres normales comme moi, d'autres pour qui je me disais que le défi
serait probablement plus difficile et plus long. Pour me rassurer, Coach du
mental m'a dit qu'il m'aimait comme j'étais. Fiou! :)
Ensuite, Coach du mental est parti jouer
au golf (y faut bien que je prenne soin
de mon sherpa) et moi je suis allée rouler un peu sur le parcours. Un peu
de Montée Ryan et un peu de Montée Duplessis. J'avais les cuisses comme deux
blocs de béton, je me sentais raide. Un moment donné, j'étais si lente que je
croyais avoir un flat sur mon vélo. Mais non. Pour terminer, un petit 10
minutes de course facile sur la piste multi-fonctionnelle.
L'entraînement completé, je me suis rendue à l’inscription
recueillir tous mes graments pour la course. Ça roulait au quart de tour comme
organisation. On m'a remis quantité de choses que je suis allée démêler à ma
chambre: des collants avec mon numéro de dossard, de la paperasse, ma puce, un
chandail, un super beau sac, mon casque de bain mauve et un sac pour déposer
mes trucs. Je dois avouer que cette gestion de «petit tas» ,comme je l'appelle,
me stressait: un p'tit tas pour ce que j'allais porter le matin de la course,
un p'tit tas pour ma transition vélo, un p'tit tas pour mes trucs de course à
pied, un p'tit tas pour mes trucs de natation. Une fois les p'tits tas en
place, pas touche! Vers 14 h, je suis allée porter mon vélo dans la zone de
transition après avoir observé comment le monde s'organisait. Mon pôvre vélo,
il devait faire dodo dans la transition, sans sa maman. Tout seul comme un
grand mais avec environ 2000 amis dans le parc, je pense qu'il ne s'est pas
ennuyé.
Les vélos: je dois en parler. Coach du
mental a vu à quel point le monde est un peu fou et qu'il y a de l'argent qui
circulaient là-bas. Moi, je remarquais surtout les roues. Je bavais un peu
d'envie mais d'un autre côté, je voyais arriver des gens avec des vélos bin
ordinaires et je me comptais chanceuse d'avoir mon vélo. En plus, j'avais une
super arme: un bon fit qui fait que je suis extra-confortable et capable de
rouler longtemps en position aéro. Ça vaut plus que des roues...mais un bon fit
et des bonnes roues seraient aussi une super combinaison :)
Et pour terminer la journée, vers 15
heures, la réunion obligatoire des athlètes. J'étais pas mal plus attentive que
je le suis normalement, tellement de détails m'inquiétaient: les toilettes sur
le parcours, les stations de ravitaillement, les règlements, ahhhh!
Ensuite, souper au resto, niaisage devant
la télé, coucher tôt. Réveil dans la nuit et badtrip sur la possibilité d'un
flat dans la portion vélo. Vraiment ma pire phobie: les flats. J'ai réussi à en
changer deux jusqu'à maintenant (juste la roue d'en avant) mais bien à l'aise
dans mon sous-sol. Pas sur le bord d'une route en stressant à voir les minutes
et les coureurs filer... Le sommeil est
finalement revenu, le cadran a sonné et c'était l'heure de me préparer.
Réveil
à 4 heures 30: j'ai pris mon petit déjeuner planifié à l'avance. La faim de ne
tenaillait pas mais j'ai fait un effort car je savais que j'avais une grosse
journée devant moi. Je me suis ensuite rendue à la transition installer mes
choses vers 5 heures. Je n'avais pas de flat, tout semblait en ordre.
J'espérais qu'il ne pleuve pas trop parce que ça me tentait pas de courir mon premier 21 k
dans des runnings mouillés.
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Le marquage à l'aurore |
Retour
à la chambre pour prendre un café. Très important. Je ne peux pas me réveiller
complètement sans café. C'est non-négociable de façon générale et le matin
d'une course, c'est une question de vie ou de mort. Le sherpa gisait dans le
lit, ronflant du sommeil du juste sherpa. Bon. J'avais un peu de temps devant
moi. Est-ce que j'en profite pour me recoucher ? Non, je retourne dans la
transition pour vérifier si mes choses sont bien installées. Oui, je suis
stressée! Mais j'en profite pour vérifier les set-up des athlètes, me repérer
dans la zone de transition beaucoup plus grande que tout ce que j'ai connu: en
sortant du vélo tu cours, tu prends la deuxième allée, etc. Je me visualise en
sortant vers la course à pied. Bien.
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La transition au petit matin: une ruche! |
Re-retour
à la chambre: le sherpa est levé. Bonne affaire. Il est 6 heures 15, je lui dit
de se dépêcher, de se grouiller, je veux partir.
Sherpa:
Bonyeu, c'est à deux minutes de marche et
tu pars à 7 heures 45.
Moi:
Oui mais je veux voir le départ des pros!
Grouille! Tu vas avoir 6 heures pour toi après mon départ!
Je
patiente. C'est long. On finit par partir en même temps que des centaines
d'athlètes vers la plage du départ. Le sherpa traîne mes choses, je suis
tellement contente et rassurée qu'il soit avec moi! Je sirote mon Ensure. Oui,
je bois ça avant les courses. Ça me coupe la faim. Oubliez ça manger un bagel
au beurre de peanut: la nervosité fait en sorte que je n'ai pas assez de salive
et ça me colle au palais. J'enfile mon wet. Je me rends compte que quelque
chose ne fonctionne pas
Sherpa:
Isa,
tu as oublié d'enlever ton survêtement!
Pas
nerveuse à peu près, la fille!
Là
c'est vrai, je ne peux pas reculer. La foule se répartit un peu partout le long
de la plage, la musique joue à tue-tête, la canon de l'armée canadienne marque
le début de la course. Je suis petite alors je ne vois rien donc j'ai pas vu le
départ des pros, finalement. Mais j'ai observé celui des groupes d'âge qui ont
suivi. Les départs ne sont pas sauvages, les gens marchent dans l'eau avant de
plonger, il y a de la place. Ça me rassure: Je
ne crois pas me faire trop brasser. Je suis allée faire quelques brasses dans
l'eau et OUI, pisser dans mon wet (comme tout le monde dans l'eau): tout était
sous contrôle. Ensuite, je rejoins ma vague, les femmes 35-39 avec les casques
violet. Je souris de nervosité. J'ai hâte d'embarquer dans l'eau car je sais
que je vais pouvoir me concentrer et que les papillons dans mon ventre vont s'envoler (copyright M. Quelqu'un)!
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Les voyez-vous les papillons ? Ils papillonnent vite, vite, vite! |
Natation
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Ma vague |
Le
parcours est simple. Je nage à un bon rythme en pensant à m'étirer car je sais
que je suis plus efficace de cette façon. A la moitié du parcours, je crois
qu'un bateau a démarré: il y a des vagues et ça sent le fuel dans l'eau. Dégueulasse.
Je me parle: ne vomis pas, ne vomis pas.
Les gens disaient qu'on pouvait suivre les
cordes attachant les bouées au fond de l'eau mais moi, je les ai pas vu.
Je nageais peut-être trop loin. J'essaie de bien me diriger. Je crois que c'est
une faiblesse chez moi, je serais bien curieuse de voir mon parcours avec un
GPS. Je pense souvent au vélo mais je me dis: Relaxe, commence par nager, une
chose à la fois. Je vois finalement l'arche de l'arrivée poindre, je nage le plus
loin possible alors que je vois plein de monde se lever et marcher. Rappelez-vous
chers lecteurs: dans l'eau, on nage
généralement plus vite qu'on marche. Je sors de l'eau, Coach est là. Pas Coach du mental-Chum-Sherpa-là! Non,
Coach, mon vrai entraîneur. Je lui fais un beau sourire, j'ai fini ma nat! Je
me dirige vers les wet-suit peelers,
ceux qui nous retirent en deux temps trois mouvements nos wets. Ils ont trouvé
que le mien était pas mal ajusté. Ensuite, c'est la course vers la transition. La foule nous encourage, je décoche des sourires et des thumbs up, c'est grisant. Une femme tient une pancarte qui dit: Souris si tu as fait pipi dans ton wetsuit.
Je ne me gêne pas pour lui faire mon plus beau sourire. La femme est aux anges,
c'est l'effet qu'elle recherche!
Temps
de natation: 34:07 (10 sur 118 F 35-39 / 80 sur 722 chez les femmes)
T1: 00:4:35
Vélo
Casque,
lunette, vélo.. prêt pas prêt, on roule! Ici, le plan était de ne pas me faire
mourir sur le vélo. Genre, faire un vélo confortable. C'est pas une course de vélo que tu fais, c'est un triathlon, dixit
Coach. Et aussi, de ne pas me laisser impressionner par les filles qui me
dépassent et de faire MA course, MA run de vélo. La température était
parfaite, il ne ventait pas, c'était couvert, l'asphalte était sèche. Le
paysage de la première section de la Montée Ryan est magnifique. Je remarque
lors des premières petites montées que je dépasse des gens. Je me dis: Va pas trop vite Isa, tu vas payer plus tard.
En passant devant des groupes de supporters, je faisais des sourires et des
signes pour qu'ils montent le volume de leurs encouragements. Je trouve ça
tellement généreux de leur part que ces gens prennent de leur temps pour nous
donner cette énergie. Faut bien leur en donner un peu en retour et leur montrer
qu'on l'apprécie!
La
deuxième section du parcours, c'est la 117 direction nord. Je connais bien la
117 pour l'avoir emprunter maintes et maintes fois dans ma vie. Je savais un
peu à quoi m'attendre mais en même temps, faire la route en auto et en vélo,
c'est pas pareil! Je commence à manger mes jujubes. Encore ici, paysages
magnifiques, un peu de brume sur les plans d'eau, longues montées pas très abruptes.
Wow! J'ai une petite larme qui monte, je me trouve tellement chanceuse. Je
constate encore que je grimpe un peu plus vite que la moyenne des coureurs
hommes et femmes. Cool! Ça me donne confiance pour la suite mais je ne m'énerve
pas.
Ma
première station de ravitaillement: j'attrape une bouteille d'eau, j'essaie de
la vider dans mon réservoir. Pas terrible mon affaire mais je sais maintenant
comment ça fonctionne. Je me débarrasse de la bouteille dans les filets de
hockey placés à la fin de la zone. Génial! Tiens, qu'est-ce que je vois qui me
dépasse sur le plat ? Le vélo jaune moutarde que j'ai passé dans la côte
tout à l'heure. Ce petit jeu a duré longtemps: passe-dépasse-repasse. Au
turn-around, alors qu'on prend la direction sud, je fais un brin de jasette à
ma voisine: c'est cool, il fait beau,
c'est mon premier. Le blabla s'est pas mal résumé à ça.... Elle m'a répondu
avec le sourire d'en profiter au max. Sages
paroles. Ensuite, je rattrape le becyk moutarde et je lui dis coucou. On se
suit à distance. Une montée arrive, je la passe et lui souris : A tantôt ! Elle me répond que ce
parcours nous permet de constater les forces de chacune. Autres sages paroles. Il y a des bonnes descentes mais comme on
voit au loin, je suis presque capable de demeurer en position aéro tout le
long. Je relaxe mes épaules car je sens que j'ai un peu la chienne et que je
crispe mais la route est belle. J'observe
du monde drôlement fitter sur leurs vélos, vélos trop petits, trop grands, mauvaise
cadence, je remarque les femmes qui se déhanchent (une selle trop haute peut-être ?), je dépasse tout de même des hommes et des femmes avec des vélos à belles roues. Mais ça CHUT!, ne le dites pas à mon sherpa.
Petite
loupe dans St-Jovite avec une belle foule qui encourage. Ça roule vite ici! J'utilise la technique de virage apprise
(billet à venir) au turn-around et je reprends ma vitesse rapidement. Ensuite,
Montée Ryan en sens inverse pour aborder la section qui m'inquiétait le plus
pour en avoir entendu parler souvent: la Montée Duplessis. Sa réputation est
surfaite: ok, ça monte, mais je m'inquiétais encore pour rien. Je me sens forte dans ces montées et un spectateur
me le confirme: il me crie SOLIDE!!!
Je sais que j'ai encore bin du gaz dans la tank. Je contracte les abdos et je
relaxe les épaules. Je dis même à une voisine en haut d'une côte que c'est
l'fun. Elle me regarde avec les yeux en point d'interrogation: Tu trouves ? qu'elle me répond. Oups.. elle trouvait ça moins l'fun que
moi. Tant pis pour elle!
Le
retour est très rapide, je ne pèse pas sur les pédales, je sais que je vais
courir dans quelques minutes. J'ai encore un peu la chienne dans les descentes,
il y a des virages et je ne sais pas ce qui se cache derrière ceux-ci. Dans les
descentes, je rattrape les cyclistes et il faut souvent dépasser, ça me fait un
peu peur. C'est probablement les seules fois où j'ai légèrement appliqué les
freins. Enfin, j'arrive à la transition.
J'ai fait 90 k de vélo avec le sourire
et j'ai vraiment trippé! Et surtout, j'ai pas eu d'ost... d'flat.
Temps de vélo: 2:57:21 (29 sur 118 F 35-39/132 sur 722 femmes)
T2: 00:1:58
Course
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Moi, survoltée, sortant pour courir mon premier demi! |
Belle
transition rapide. J'ai tout de même pris le temps de mettre des bas. Oui, oui, m'a toujours bin me mettre des bas
pour faire mon premier demi-marathon à vie. Mes deux gels dans la brassière
sport (c'est pratique du 34C-D), casquette, ceinture. J'ai les jambes en forme.
Coach m'avait dit que je ne devais pas me sentir écrasée après le vélo. Non, je
ne me sentais pas écrasée, je me sentais survoltée. Alors, j'ai pris mon gaz
égal et je me suis mise sur la p'tite gear. Le premier 10 k devait être fait
facile. Il fallait éviter de partir en fou. J'avais un peu mal aux mollets et à
un pied mais c'était tolérable. Je montais les côtes en courant même si je
voyais plein de monde marcher. Je me suis rendue compte qu'ici aussi, je
grimpais. Pas vite mais tout le temps égal.
Finalement, on a abordé la section du parcours sur la piste du P'tit train du Nord.
Je n'ai pas vraiment aimé cette portion du parcours. Elles est ombragée, c'est
vrai, mais assez monotone. On entre dans sa bulle et on court. Je buvais
du Coke à toutes les stations en plus de mes gels. Ça ne m'écoeure pas le sucré
à l'effort. Je me sentais assez bien, dans les circonstances. Pas de frissons, mal de tête, nausées.
Vers le km 12-13
(me souviens pas précisément), la B a commencé à me chauffer le genou. Shit. J'ai
un peu modifié ma foulée. Ça passait plus ou moins. Je suis donc arrêtée à une
station, j'ai marché un peu. Je savais qu'il fallait que je quitte au plus tôt
ce sentier, dont les côtés étaient un peu trop en biais.
Je pouvais pas vraiment courir dans le milieu. J'ai pensé arrêter mais je n'en
étais pas capable. J'étais trop près du but. Je n'ai même pas pensé que je risquais
de m'en mordre les doigts, j'ai juste pensé que j'arrivais bientôt. C'est la
seule partie du plan que je n'ai pas respecté. C'était malheureusement la plus importante, mais ce qui est fait est fait.
J'ai
remarqué que plusieurs personnes arrêtaient au point d'eau et repartaient à un
pace plus rapide que moi. Je les rattrapais toujours car je ne faisais que
ralentir légèrement aux points de ravitaillement: j'enfilais mon p'tit boire et
je continuais. Pourquoi brûler du gaz et s'arrêter comme ça ? J'ai pas compris
la stratégie. Quand j'ai pris l'asphalte, la douleur à la B a passé.
Maintenant, les quads chauffaient. Ils me faisaient vraiment mal. Plus mal que
dans n'importe quel entraînement. Dans les montées, c'était ok, mais dans les
descentes (et il y en a pas mal dans le dernier segment du parcours), os...que ça
faisait mal. Beaucoup d'athlètes hommes et femmes marchaient dans les montées.
Coach m'avait suggéré de repousser le plus loin possible la marche, à moins de
douleur à la B.
C'est
durant cette dernière portion que j'ai racé un peu. Je surveillais les mollets
des dames. Quand je tombais sur un bon numéro (mon groupe d'âge), j'évaluais ma capacité à aller
la chercher. Malheureusement, quand ces dames portent des bas de compression,
on ne voit pas l'âge. Chiant. Je spottais aussi des groupes des femmes que
j'essayais d'aller chercher. Ça m'a tenu jusqu'à la fin. Quand je suis entrée
dans le village et que j'ai compris que j'étais sur le point de terminer, j'ai
été capable de peser un peu sur la pédale à gaz, il en restait. Maman Marathonienne était sur place et a pris de magnifiques clichés. Je la remercie d'avoir capter ces derniers moments où je me sentais super bien, super solide.
Quelle fierté
m'a envahi au fil d'arrivée! J'avais réussi. Je ne savais pas quel temps
j'avais fait à ce moment, mais j'avais réussi. Mon chum m'attendait dans la
foule à l'arrivée et lui aussi était drôlement fière de sa blonde.
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A l'arrivée, en vie! |
Temps de course: 1:55:21 (21 sur 118 F 35-39/121 sur 722 femmes)
Temps final: 5:33:22 (21 sur 118 F 35-39/ 721 sur 2049 athlètes)
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J'avais faim! |
J'ai
été sur le gros high jusqu'au coucher. J'ai pris ma douche rapido à l'hôtel car
on devait faire le check-out pendant que le sherpa allait ramasser mes affaires
dans la zone de transition. Non, mais y
est-tu fin ? Après, on est allés
manger un peu à la tente des bénévoles (ils acceptaient aussi les athlètes ce
qui m'a évité un file interminable pour avoir accès au lunch) et on s'est dirigé
vers la section des kiosques. Chum voulait que je me trouve un kit de course
plus flash, il trouve que je suis difficile à identifier sur les parcours. Mais
j'ai rien trouvé à mon goût.
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Magali et moi, toute souriante |
J'ai
vu une tente de physiothérapie et c'était gratuit. J'ai fait traiter ma
bandelette qui était effectivement assez douloureuse à la palpation. J'ai
beaucoup aimé le physio qui s'appelait Alexandre. Il m'a dit que bien que je
n'avais pas une jambe plus courte que l'autre mais que le bassin ne fonctionnait
pas comme il faut. Bref, des affaires que personne ne m'avait jamais dit. Il
m'a suggéré quelques exercices de renforcement du moyen fessier. Va falloir que
je m'y remette. Couchée sur la table à me faire tapouner, je vois arriver une
belle blonde avec un super beau sourire. Tabarnouche,
c'est Magali Tyssere. Je lâche un whack à Chum pour le lui dire. Tsé, y sait pas c'est qui mais c'est lui qui
a l'appareil photo. Alexandre me dit: Prends
le temps d'aller te faire poser avec! Je ne me suis pas fait prier. Je lui
ai dit que c'était mon premier demi et elle m'a
chaleureusement félicité. Je voulais pas la déranger, je lui ai dit bravo,
bravo pour sa course et elle est repartie avec sa maman.
On
est ensuite installés mon sherpa et moi, en amoureux, à une terrasse pour
regarder les autres coureurs passés le fil d'arrivée. Je l'ai remercié
plusieurs fois d'avoir été là pour moi. Ça compte beaucoup. Il a même acheté
pour lui et pour Petit Loup ce t-shirt. Il le portera fièrement l'an prochain. Et mardi au bureau.
Le
périple se termine ici, retour à Trois-Rivières avec plein d'images, de
souvenirs dans ma tête... et une confirmation que je suis sur la liste prioritaire
d'inscriptions pour l'édition de Tremblant 70.3 en 2014.